Anatomie des 16 techniques, la suite…

Nous poursuivons l’analyse des «16 techniques» entreprise il y a quinze jours sur ce même blog. Nous avions étudié les quatre premières. Aujourd’hui, passons aux quatre suivantes

Dans la cinquième, UKE saisit TORI par la tête avec son bras gauche. Le déséquilibre arrière pour l’application de TE-GURUMA est obtenu à l’aide d’une action de la main droite au niveau du menton de UKE et qui se répercute directement sur les cervicales. (Dans la réalité, il sera également possible d’agir sur des points très sensibles, en appliquant, par exemple, les doigts dans les yeux et/ou en saisissant les cheveux.) Au passage TORI applique TSUKKAKE au niveau de l’abdomen, pour « fixer » l’adversaire. Sans relâcher l’action de la main droite sur l’arrière, TORI place sa main gauche entre les jambes de UKE pour passer sous le centre de gravité. L’efficacité s’obtient par un simple principe de bascule : la main droite agit sur l’arrière et vers le bas tandis que la main gauche effectue une traction du bas vers le haut. TORI projette ainsi UKE avec TE-GURUMA.

Pour la sixième technique, avec sa main droite, UKE saisit la manche gauche de TORI en tirant, façon « arrachage » de sac à main. Celui-ci ne résiste pas, il pivote sur son pied gauche et porte MAE-GERI à droite au niveau du ventre. Il obtient un déséquilibre sur l’avant, et en poursuivant son pivot sur sa gauche il applique IPPON-SEOE-NAGE à droite.

Avec la septième, nous abordons une des techniques les plus complexes de notre enchaînement. D’abord, parce qu’elle comporte deux phases distinctes. Ce qui demande, en plus de la maîtrise technique indispensable à leur réalisation, une parfaite fluidité. De plus, cette phase intervient au milieu de l’enchaînement et risque de nuire à son ensemble en cas de cafouillage. Donc, TORI est surpris et amené au sol par une forte poussée. Il se retrouve sur le dos et l’avancée de UKE sa réaction première est de placer son pied droit sur son ventre, de façon à lui appliquer une forme de TOMOE-NAGE à partir du sol (ce qui explique la position pointe vers l’extérieur pour le pied en question.) Sur la défense de UKE, TORI va le renverser sur l’arrière en lui fauchant ses deux points d’appui. Pour cela, à partir de sa position sur le dos, il pivote sur sa gauche et engage son bras gauche derrière la jambe droite et son pied gauche derrière la jambe gauche. D’une action combinée de l’avant-bras et du mollet gauche, il fauche et écarte les deux appuis de son adversaire. Le pied droit, qui est resté au niveau du ventre de UKE, renforce cette action par une forte poussée. Une fois UKE sur le dos, TORI vient le fixer sur les cervicales en engageant sa main droite entre les jambes de façon à venir saisir le revers droit de la veste de UKE. La main gauche se place devant la gorge et saisit l’autre revers. Il conclut ainsi avec l’étranglement KATA-JUJI-JIME.

Dans la huitième, il s’agit du simple enchaînement de deux techniques, à savoir (sur une tentative de saisie de face) YOKO-GERI porté au niveau de la poitrine avec la jambe droite suivi d’O-SOTO-GARI à gauche. Nous sommes dans une logique de liaison : obtenir un déséquilibre arrière pour projeter dans cette direction. A noter que ceux qui n’arrivent pas à «monter la jambe» peuvent se contenter d’un coup de pied au niveau de l’abdomen, à ce moment-là, il leur sera indispensable de compenser à l’aide d’un rapide TEICHO de la main gauche au menton afin d’obtenir le déséquilibre approprié.

En résumé, voici les grands principes de ces quatre techniques : Dans la cinquième, c’est celui de la bascule, tout en passant sous le centre de gravité. Pour la sixième, le déséquilibre avant est obtenu grâce à MAE-GERI, il faut additionner à cela la force centrifuge créée par le déplacement de TORI. La septième propose le principe d’action-réaction ajouté au fauchage simultané des deux points d’appui. Quant à la huitième, il s’agit d’appliquer une logique d’enchaînement en fonction du déséquilibre obtenu avec l’ATEMI.

Il est des techniques qui peuvent apporter des critiques quant aux difficultés qu’elles imposent. Il est vrai que l’on peut toujours penser que se satisfaire d’une pratique simpliste fera l’affaire et qu’en cas d’agression les fioritures ne seront pas de mise. Ce qui est vrai dans la réalité. Mais pour espérer être efficace dans cette réalité, on ne peut faire autrement que de se surpasser à l’entraînement.  Deuxièmement, « qui peut le plus, peut le moins ». Troisièmement, aucune des techniques travaillées n’est illogique quant à leur liaison et par conséquent à leur efficacité. Et comme indiqué il y a quinze jours, elles répondent toutes à des évidences de déséquilibre, soit par des principes mécaniques, soit par l’utilisation des points sensibles de l’agresseur. Mais pour être efficaces, elles demandent de la vitesse de réaction et d’exécution ainsi que de la maitrise technique. Autant de qualités qui ne s’obtiennent pas en dehors d’une pratique régulière et rigoureuse. Enfin, régler des problèmes après avoir patiemment étudié les solutions qui en viennent à bout est aussi le travail d’un pratiquant d’arts martiaux et une très grande satisfaction personnelle lorsque la maîtrise est acquise. Si tant est…

 

Une réflexion sur « Anatomie des 16 techniques, la suite… »

  1. Merci pour toutes ces informations que vous donnez ; il nous est maintenant donné , grâce à vous , la possibilité de joindre la théorie à la pratique et ce sans plus aucune hésitation . Merci beaucoup

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