Ju-jitsu : méthode, programme, progression, etc.

« Mieux vaut une mauvaise méthode que pas de méthode du tout. » Cette citation, dont j’ignore l’origine, n’est pas exempte de bon sens. (L’idéal étant de posséder une bonne méthode.) En clair, « la nature a horreur du vide » et nous aussi. Il nous faut donc des points de repères, des références mais aussi, une organisation, une classification. L’homme averti a toujours voulu codifier, classer. C’est vrai aussi dans les arts martiaux (les katas en sont une preuve). Cela l’a été encore davantage avec leur développement en Europe et notamment en France où notre esprit cartésien réclame toujours plus d’organisation. L’exemple le plus flagrant se nomme la « méthode Kawashi ». L’expert japonais dépêché par son pays dans les années 1930 pour porter la bonne parole du judo et du ju-jitsu en France avait compris notre esprit. Il avait mis au point une organisation unique en classant les techniques par famille et en leur donnant des numéros. Ainsi o-soto-gari était le 1er de jambe, uchi-mata le 10e de hanche, etc. Cette démarche connut un immense succès, jusqu’à ce que l’universalisation des pratiques impose l’appellation correspondant au pays d’origine. Ainsi o-soto-gari reste o-soto-gari au Canada comme en Russie. Mais avant cela, dans les années 1950, certains élèves français se targuaient de connaître l’existence de 20 techniques de jambes, 15 clefs au bras, etc. à défaut de savoir les faire correctement.
Donc, au moment du renouveau du ju-jitsu en France dans les années 1970, il fallut proposer une méthode, un programme, une progression, une nomenclature. Bref, une référence, une boîte à outils et une feuille de route, pour employer des mots à la mode en ce moment. C’est ainsi qu’est née la « méthode atémi-ju-jitsu ». Certain ont raillé une appellation quelque peu alambiquée et qui, disaient-ils, comportait un non-sens dans la mesure où les atémis sont déjà dans le ju-jitsu. Mais c’est bien pour cela que ce mot avait été ajouté, c’était effectivement dans le but de souligner la revalorisation d’un secteur (l’atémi-waza) quelque peu délaissé dans l’enseignement de l’ancien ju-jitsu.
Elle est restée la méthode officielle de la FFJDA jusqu’en 1995, fidèle à mes idées, je ne l’ai pas lâchée, non pas par esprit de contradiction, mais tout simplement par conviction. Certes, il n’est pas exclu de la faire évoluer ; tout évolue au risque de se scléroser, mais son esprit et ses principales formes sont à préserver infailliblement. Il est intéressant de constater que certaines personnes ayant été – comme on dit – voir ailleurs reviennent (après six mois de rééducation…) pour renouer avec une méthode efficace, accessible à toutes et à tous et praticables sans danger particulier.  
A l’occasion du prochain vendredi (14 juin), nous tenterons une immersion partielle en son milieu.
Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

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