Régularité

 « On ne peut rien contre l’entraînement. » Cette phrase – une citation d’un philosophe – est toute simple et tellement vraie. Pourtant la proportion de pratiquants en phase avec cette affirmation est de moins en moins importante.
La régularité est le reflet de la rigueur que l’on s’impose à soi-même. Sans elle,  il n’existe aucune chance de progresser. Son application restreinte est-elle l’un des maux actuels. Il s’agit vraisemblablement d’un état d’esprit spécifique à notre époque. De nombreuses sollicitations nous font plus survoler qu’approfondir. On devient davantage « touche-à-tout » que spécialiste. Cherchons-nous une simple expérience de loisir dérivatif ou bien une étude approfondie, dans laquelle le plaisir de l’accomplissement des progrès se ressentira sur le long terme. Peut-on pratiquer les arts martiaux à raison d’une séance épisodique ? À chacun sa liberté et aussi ses possibilités. Mais, si tel est le cas, c’est bien dommage.
Cependant, j’ai bien conscience que l’on ne peut pas être spécialiste en tout et qu’il est des activités dans lesquelles il n’est pas indispensable de devenir expert pour y prendre du plaisir. De plus, la confrontation à des impératifs professionnels difficiles, ainsi qu’à des rythmes familiaux plus dissolus ne facilitent pas cette régularité.
Dans les années 1960, j’ai le souvenir que les soirs d’entraînement étaient sacrés. Il ne serait venu à l’esprit d’aucun pratiquant de prévoir une sortie ces soirées-là. Le conjoint n’aurait pas davantage envisagé l’acceptation d’une invitation ou l’organisation d’une réception.
Quant à la durée de la pratique, les enfants commençaient vers l’âge de 7 ans et c’est bien souvent ce que l’on nommait le « service militaire » qui l’arrêtait… c’est dire. À l’heure actuelle, un entraînement pérenne n’est pas le lot d’une majorité.
Face à cet état de fait, le rôle du professeur est à la fois ingrat et enthousiasmant.
Ingrat quand il agit comme un simple distributeur de technique, digérée sans être assimilée. Mais enthousiasmant quand  il réussit à renverser la tendance et à susciter l’envie. C’est pour cela que, entre autres,  l’acquisition de la ceinture noire ne se limite pas à une fabuleuse étape dans la vie d’un pratiquant, elle est aussi une véritable satisfaction pour l’enseignant lorsque son élève y parvient. Elle est le résultat de nombreuses heures d’entraînement, parfois de sacrifices et même de souffrance, mais dans tous les cas de régularité.
Alors, l’intersaison est sans doute une période propice aux bonnes résolutions pour 2011/2012 !

Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

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