U au pluriel

La semaine dernière c’est le mot Utile qui illustrait la lettre U de mon dictionnaire ; quelques autres noms commençant par la même voyelle m’ont marqué. Les voici avec pour chacun d’entre eux une courte définition personnelle.

Uchi-mata : pour moi c’est LA projection. Sa parfaite réalisation demande de rassembler énormément de qualités en terme de forme de corps, de précision, de vitesse d’exécution, d’assimilation des principes mécaniques naturels ; pour l’exécutant elle offre un plaisir exceptionnel au niveau du ressenti et un régal pour les yeux du spectateur, surtout quand on sait ce que cela représente en matière d’apprentissage et de répétitions. Certes, quelques qualités intrinsèques et prédispositions naturelles ne nuisent pas.

Ura-nage et Utsuri-goshi : deux magnifiques projections qui, elles aussi, allient efficacité et beauté du geste (en judo se sont des contre-prises). Sans avoir assimilé certains mécanismes naturels il est impossible de les réaliser correctement. Lorsque cette étape a été franchie le contentement est immense.

Ura-mawashi-geri : cette fois nous sommes dans le domaine des coups (coups de pied, en l’occurrence), avec une technique aussi spectaculaire qu’efficace. Certes, ce n’est pas la plus facile à exécuter, mais elle a toute sa place ; là aussi quand elle est réalisée correctement on rassemble efficacité et expression corporelle.

Ukemi : les chutes, ou brise-chutes. Sans les maitriser il est impossible d’avancer dans l’art des projections, mais leur étude est également fortement conseillée afin d’éviter les fâcheuses conséquences que peuvent entraîner une mauvaise chute dans le quotidien

Uchi-komi : il s’agit d’un exercice de répétition principalement utilisé pour progresser dans les projections, mais il peut être appliqué au sol et dans l’étude des coups. De mon point de vue, c’est la meilleure méthode d’entraînement. Certains y trouvent une forme de contrainte, mais c’est un effort qui colle bien à la volonté et à la rigueur dont doit être pourvu tout pratiquant d’arts martiaux qui se respecte. La récompense, sera dans les inévitables progrès réalisés grâce à cet exercice.

Uke : l’inséparable « compagnon » de Tori. Ce personnage qui offre à Tori la possibilité de progresser, à condition de se mettre à chaque fois dans la position permettant de réaliser la bonne opportunité ! Il ne suffit pas d’être un bon Tori, il faut aussi être un bon Uke.

Union : « l’union fait la force », voilà une évidence, presqu’un poncif. Malheureusement l’application de cette belle phrase n’est pas toujours possible humainement. Dans la réalisation des techniques d’arts martiaux ont recherchera l’union des principes et des énergies en présence.

L’Utilisation de la force de l’adversaire : en lien direct avec le paragraphe précédent. Le merveilleux principe qui permet à David de terrasser Goliath.

Enfin, parmi les personnalités qui ont marqué les arts martiaux et dont le nom commence par la dernière voyelle de l’alphabet, il y a Maître Ueshiba, le créateur de l’aïkido. L’aïkido, cet art martial qui sait à merveille utiliser les énergies positives en présence.

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Uchi-mata

Fauchage interne, ainsi se traduit ce que j’assimile à la « reine des projections ». Classée d’abord dans les techniques de jambes, puis ensuite  dans celles appartenant aux mouvements de hanches, uchi-mata est une des techniques les plus utilisées en compétition de judo. Elle allie efficacité et beauté du geste. Tout ce qui motive le vrai pratiquant et qui donne du sens à notre engagement dans  les arts martiaux. Moins facile à utiliser sur le plan purement utilitaire, ce mouvement n’en n’est pas moins d’une efficacité redoutable, pour ceux qui savent le faire !
Le principe est de faucher avec la jambe droite – du bas vers le haut – l’intérieur de la cuisse gauche, pour la version en mouvement de jambe, ou de la cuisse droite pour l’autre forme. La jambe qui fauche doit être en parfaite extension vers le haut, un peu comme si l’on désirait « toucher le ciel ».
Le travail des mains est essentiel et on se rapportera aux conseils liés à harai-goshi qui ont été prodigués dans le précédent billet.
A noter qu’il existe, pour les très grands spécialistes d’uchi-mata, une version « sans les mains » dite  « à la volée ». Les plus anciens se souviendront que le regretté Maurice Gruel, qui en avait fait une de ses spécialités, prenait énormément de plaisir à démontrer cette forme personnelle. Une originalité incontestable et une efficacité redoutable.
Mais, pour moi, le plus bel uchi-mata restera celui de mon ami Jean-Claude Leroy, disparu bien trop tôt. Les photos ci-dessous sont extraites de la première publication de la méthode atémi-ju-jitsu, réalisée en 1976.
Rendez-vous vendredi soir de 19 h 00 â 20 h 15 pour « décortiquer » cette magnifique technique. 

Site du club : www.jujitsuericpariset.com