En tombant sur un « Karaté-Bushido » de 1989, j’ai eu l’envie de revenir sur cette année qui a particulièrement marqué ma vie professionnelle et plus encore ma vie personnelle.
Après presque deux décennies passées au club de la Rue des Martyrs sous la férule de mon père, s’est manifestée un besoin d’émancipation. L’association « père et fils » n’est pas toujours aussi facile que l’on pourrait l’imaginer. Si professionnellement elle est positive en termes de transmission du savoir-faire et de la complémentarité, elle peut s’avérer parfois plus compliquée sur d’autres plans, surtout lorsque les caractères sont assez semblables. A maintes occasions, j’ai vanté les qualités et les exploits de mon père dans sa vie et notamment sur les tatamis, mais ces exploits étaient le fait d’un fort caractère qui rendait parfois difficile d’être son fils unique.
C’est aussi cette année-là, le 15 août, que j’ai connu les joies de la paternité grâce à une adorable petite fille, devenue depuis une maman qui m’a fait « triple papy ».
En 1989 j’ai donc quitté le 11 de la Rue de Martyrs où se trouvait un dojo qui a marqué l’histoire du judo français pour m’installer un peu plus haut dans le IXème arrondissement parisien. Un club de gym en perte d’activité était à vendre, ne restaient plus que les tatamis à poser, tout en bénéficiant de quelques installations qui complétaient la pratique des arts martiaux ; la principale discipline étant le ju-jitsu.
Cette année-là, je participais aussi, pour le quatrième fois, au festival des arts martiaux de Bercy organisé par la revue Karaté-bushido, les moines de Shaolin en étaient les invités exceptionnels. J’ignorais que j’aurais le plaisir et l’honneur de présenter entre 1990 et 2005 huit autres démonstrations, dans ce lieu qui devient une fois par an le plus grand dojo du monde.
Un peu plus tard, au cœur de l’été et sous ma responsabilité, se déroulait la IVème édition du stage de Soulac-sur-Mer. Vingt et une autres allaient suivre jusqu’en 2010.
Je n’oublie pas les stages et les démonstrations en province et à l’étranger, autant de déplacements qui garnissaient copieusement l’agenda.
En termes d’émotions positives, certaines années comptent davantage que d’autres, ce fût le cas pour 1989, surtout un certain 15 août. Ces émotions sont autant de souvenirs gravés dans la mémoire du cœur.