Il y a des années plus riches que d’autres en événements personnels et/ou professionnels. Ce fut le cas pour 1995. Déjà 20 ans ! D’une curieuse façon, les années se finissant par le chiffre 5 semblent être porteuses de nombreux souvenirs. Dans un autre billet, je reviendrai sur 2005. Aujourd’hui, intéressons-nous à 1995. En France, c’était l’arrivée d’un nouveau président de la République au printemps et des grèves mémorables au début de l’hiver. Si j’évoque cet événement, ce n’est pas tout à fait par hasard, j’y reviendrai.
A titre personnel, c’est l’ouverture d’un nouveau dojo sur le boulevard de Reuilly dans le XIIe arrondissement de Paris, c’est une démonstration de Bercy que j’affectionne tout particulièrement, c’est la première fois que notre ju-jitsu traversait l’Atlantique pour une démonstration à Montréal, c’est la parution d’un nouveau livre, c’est le premier Salon des arts martiaux organisé par Karaté-Bushido au Parc floral de Paris, et c’est aussi mon départ de la FFJDA (Fédération de judo et disciplines associées).
Au sein de cette fédération avait été créée, en 1982, la Commission nationale de ju-jitsu. J’en faisais partie assez naturellement. Malheureusement les choses n’évoluèrent pas dans le bon sens, de mon point de vue, et la politique en matière de ju-jitsu, au début des années 1990, m’a amené à présenter ma démission de cette commission, à l’automne 1995. Cela s’est fait par l’intermédiaire d’une lettre adressée au directeur technique national de l’époque, Jean-Luc Rougé (le premier champion du monde de judo français en 1975, encore un 5 !).
Si j’ai parlé des fameuses grèves de la fin de l’année 1995, c’est que celles-ci ont peut-être eu une incidence sur le cours des choses. Puisqu’en réponse à ma lettre de démission, Jean-Luc Rougé a souhaité me recevoir afin que je lui explique, de vive voix et face à face, les raisons pour lesquelles je souhaitais quitter le groupe ju-jitsu. Malheureusement, Paris étant privé de transports en commun durant près d’un mois, j’ai été contraint de me décommander par deux fois. Un quiproquo s’est alors installé et je n’ai jamais pu défendre la cause du ju-jitsu que j’aime auprès du « patron » de la fédération de tutelle. Cela aurait-il changé les choses de pouvoir le faire ? Pas certain ! Par contre, si je n’éprouve pas de regret quant à ne pas avoir renié mes convictions de ju-jitsuka, étant également judoka (et fils de pas n’importe lequel) j’en éprouve quelques-uns d’avoir dû prendre de la distance avec ce qui représentait une « sorte de famille ».
Site du club de ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com