Encore une année au cours de laquelle aucune forme de violence ne nous aura été épargnée, et cela malgré les bons vœux que nous ne manquons pas de nous souhaiter au moment du nouvel an. Pour ceux qui prônent la non-violence, quelle déception ! Ce n’est pas une raison pour abdiquer face à ce fléau. « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre (et persévérer) » !
A titre personnel et professionnel, ces douze mois auront été marqués par le plaisir de retrouver régulièrement de fidèles élèves à l’occasion des rendez-vous parisiens qui se tiennent à un rythme mensuel ; de commencer, par l’intermédiaire de mon blog, mon dictionnaire des arts martiaux et de proposer chaque semaine, sur ce même blog, et relayés sur Facebook, des billets d’humeur. Ces articles traitent de sujets en rapport direct avec le ju-jitsu, le judo et les arts martiaux ; le nombre croissant de personnes concernées ainsi que les commentaires confortent à la fois mes opinions et l’envie de poursuivre cet exercice qui me procure énormément de plaisir.
Du coté déception, la plus grande restera sans conteste mon projet de réinstallation parisienne qui n’a pu aboutir à l’occasion de la rentrée. Il n’y a pas de mystère autour de cet événement, tout simplement un problème logistique : l’impossibilité de trouver un logement. La vie parisienne est assurément de plus en plus compliquée. Je ne considère pas cela comme un échec (et quand bien même !) mais comme un gros contretemps, la vie ne nous en prive pas ! Et puis, lorsque l’on entreprend, l’aboutissement n’est pas systématiquement garanti, ceux qui ont (ou qui ont eu) l’envie et la possibilité de « se lancer » savent de quoi il s’agit. Le projet n’est donc pas abandonné pour autant.
Durant cette année, j’ai aussi pu « considérer » toutes les facettes de l’âme humaine ; en commençant par l’indéfectible fidélité, en passant par la redoutable indifférence, pour finir dans certain cas, par l’ineffable médiocrité et l’inévitable trahison ! Parfois aussi, comme le disait Beaudelaire, j’ai pu croiser : « la bêtise au front de taureau ».
Il existe une autre désillusion en liaison directe avec le début de cet article, avec le constat que cette fichue violence investi certains dojos par l’intermédiaire d’une pratique très « musclée ». Mais pouvons-nous encore appeler « dojos », ces lieux dans lesquels est oublié l’aspect éducatif ?
Ce fléau, nous le retrouvons malheureusement dans d’autres sports, par la faute d’une pratique violente, non pas forcément dans l’esprit, mais dans la forme ; pour de malheureuses raisons, on exige toujours plus de performances, en faisant fi d’une simple définition : «le sport améliore l’homme ». En oubliant aussi, comme je l’indiquais dans un article mis en ligne le 14 novembre dernier, que le sport est également un loisir dans lequel la notion d’opposition peut (et doit) prendre la forme d’un jeu, pour les plus jeunes, notamment !
Sur un plan positif, en sport tout du moins, notre pays a connu des moments intenses, même si l’emballement autour de certains résultats parait excessif, mais ce n’est qu’un point de vue personnel. Ceci étant, il est préférable d’assister à des moments de liesse plutôt qu’à des affrontements de rue.
Au moment où une nouvelle année se profile à l’horizon, souhaitons tout simplement que chaque être humain, à la place qui est la sienne, puisse être animé de raison et de responsabilité et que la solidarité ne soit pas qu’un mot, surtout dans les dojos dignes de ce nom ; n’oublions pas que Jigoro Kano évoquait régulièrement le principe « d’entraide mutuelle » ! Joyeuses fêtes à tous !
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