J’étais au 1er ! Effectivement, j’ai eu l’honneur de participer au 1er Festival des arts martiaux à Bercy en janvier 1986. Organisé à cette époque par le journal Bushido (qui a ensuite fusionné avec le magazine Karaté, devenu aujourd’hui Karaté-Bushido), le premier festival n’avait pas tout à fait la même allure que dans les récentes éditions et vraisemblablement la prochaine qui se tiendra à la fin du mois dans le célèbre palais omnisport parisien, transformé le temps d’une soirée en un immense dojo. La première édition présentait les arts martiaux traditionnels japonais, à savoir le judo – et encore, il n’était pas question de montrer le judo-compétition, puisque c’est Luc Levannier, partisan de judo originel de Jigoro Kano, qui effectuait la démonstration -, le karaté avec la présentation des principales écoles japonaises, différentes mouvances d’aïkido avec les trois grandes « pyramides » de l’époque (partisans de Nocquet, de Tamura et de Tissier) et le ju-jitsu avec notre style.
Ce soir là, donc, un seul pays représenté : le Japon. Une seule tenue : le kimono blanc (exception faite pour l’hakama de l’aïkido). Aucune démonstration effectuée en musique ! Certes, il s’agissait d’un spectacle qui pourrait maintenant être qualifié d’austère. Mais cette soirée présentait l’art martial « nu » en quelque sorte, sans aucune fioriture, uniquement les principes, la technique et le savoir-faire de l’expert.
Aujourd’hui, il doit y avoir plus de dix pays représentés (Japon, Corée, Chine, Brésil, Indonésie, Vietnam, Russie, France, Israël, etc.), Il n’y aura vraisemblablement pas un kimono blanc et sûrement aucune démonstration sans musique ! L’évolution dans tous les domaines est inévitable et heureusement. Vouloir que ce grand rendez-vous soit un véritable spectacle est louable à la condition que les démonstrateurs ne vendent pas leur âme à son seul profit. Présenter différentes formes de combats et les spécificités de chaque pays, c’est bien, sauf que beaucoup de ces disciplines n’entrent pas toujours dans un cadre règlementaire en n’offrent pas de garanties au niveau de l’enseignement, mais cela est un autre débat. Cette diversité permet aussi le renouvellement du plateau d’une année sur l’autre. Ayant eu la chance de participer à douze reprise à cette « grand-messe », j’ai pu constater l’évolution et le changement. Et comme souvent dans la vie, on se souvient davantage des bonnes choses, heureusement. Notamment l’édition 1990, où trois personnes avaient particulièrement marqué la soirée et amorcé le véritable tournant : Jean Frenette, le Québecois précurseur des « katas artistiques » de karaté, Kim Silver (le nunchaku – fléau japonais- dans tous ses états) et – pour le fun – un certain J.C.V.B (et oui Jean-Claude Van Damme). Ces trois personnes que l’on ne peut pas (et cela n’engage que moi, et ce n’est pas péjoratif) vraiment qualifier de « maîtres » ont réalisé l’heureux amalgame du spectacle et de leurs qualités techniques et physiques. Mais tout au long de ces deux décennies, il y a eu les vraies valeurs sûres qui ont su traverser les années. En particulier, Christian Tissier pour l’aïkido et Dominique Valéra pour le karaté et la boxe américaine. D’autres – plus ponctuellement – ont aussi marqué ce rendez-vous annuel qui en sera à sa 24ème édition à la fin de ce mois. Quant à notre discipline, souhaitons deux choses : 1- qu’elle soit présente. 2- qu’elle soit bien représentée !
Site du club Eric Pariset: www.jujitsuericpariset.com