Effectivement, les temps changent. Je l’avoue, je n’étais pas à Bercy le samedi 28 mars, et je n’ai pas regardé l’intégralité du spectacle proposé par Paris-Première. Mais ce que j’ai vu conforte les propos que je tenais dans le précédent édito. À savoir que vraiment le spectacle n’a plus rien à voir avec ceux des premières éditions. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Il est certain qu’assister à des démonstrations exécutées en jean et tee-shirt fait légitimement se poser la question de savoir s’il s’agit réellement d’un spectacle d’arts martiaux. Heureusement le kimono classique est encore là avec de belles démonstrations, notamment le ju-jitsu traditionnel avec Éric Candori. Cela m’a particulièrement fait plaisir, car dans les années 80 – il ne me contredira pas – je lui ai fait découvrir notre art au dojo de la rue des Martyrs en compagnie de son professeur de judo et du partenaire avec lequel il a effectué ses premières coupes techniques. Plaisir aussi de constater qu’il a démontré un ju-jitsu très fluide et souple, en oubliant les postures inadaptées qui affublent les pratiquants de la fédération délégataire. Félicitations ! Pour le reste, beaucoup de cascades et d’acrobaties, beaucoup de références à la self-défense, beaucoup de tentatives de travail au sol, et oui, cela ne s’improvise pas, beaucoup d’ébauches de techniques de projection, à se faire retourner quelques grands maîtres. Mais aussi, beaucoup de monde dans les gradins et pour ceux qui étaient restés à la maison, toujours les commentaires éclairés d’Emmanuel Charlot, indispensables pour les néophytes. Si les spectateurs peuvent ressortir satisfaits, ce n’est pas certains qu’ils soient plus informés !
Enfin, et pour conclure, un mauvais point et un bon point : tout d’abord, je suis gêné par l’excès de violence qui transpire de plusieurs démonstrations, éloignant ainsi une certaine idée que l’on pourrait se faire des arts martiaux. Notamment, chez certains, la frappe systématique d’un adversaire au sol. Pour l’aspect positif, ce festival a le mérite d’exister et il en est à sa 24ème édition, presque un demi-siècle pour la plus importante nuit des arts martiaux de la planète !