Dans le sondage de janvier, actuellement en ligne sur le site du club, nous demandons aux internautes de désigner la discipline qu’ils pensent être la plus complémentaire au ju-jitsu. Le résultat sera délivré à la fin du mois. Cette question m’a rappelé un vieux débat qui agitait les passions et animait les discussions dans les années 1960, au travers de la question suivante : quelle est la discipline la plus efficace, le judo ou le karaté ? A cette époque, il n’y avait que ces deux arts martiaux de connus en France. Aujourd’hui la situation est bien différente ; il y a pléthore de styles de combats, d’écoles, de sous-écoles, etc. Chaque année, d’ailleurs, le festival de Bercy nous en sort une de son tatami !
A l’époque vers 1960, le judo régnait en maître, bien installé depuis près de deux décennies. Mais le karaté déboulait en Europe, décidé à damer le pion à ce grand frère. Ce dernier avait résolument opté pour une option ultra-sportive, délaissant ainsi l’aspect self-défense que le karaté s’appropriait résolument. C’était le combat de la discipline du corps à corps contre celle des atémis (les coups). Chacun défendait sa chapelle de façon partisane et même parfois puérile. Je me souviens de discussions sans fin dans la cour de récréation. Les techniques n’étant pas les mêmes, la comparaison n’avait peut-être pas lieu d’être. Cependant la question existait ; émanation d’un besoin sécuritaire. Si on voulait y répondre franchement, ce ne serait pas facile. En vérité cela dépend du niveau du pratiquant. Mais à grade équivalent, quelle serait la finalité ? Interviennent à ce moment les qualités personnelles, techniques, physiques et stratégiques. Il est évident que si le judoka reste à distance, il n’opte pas pour la bonne option, si le karatéka laisse le judoka venir au contact, il perd pour ainsi dire toute issue favorable.
A l’heure actuelle, la situation est différente, la plupart des disciplines tentent de se diversifier afin d’élargir leur panel technique. Et puis, en tant que pratiquants de ju-jitsu, nous sommes bien placés pour ne pas ignorer que l’idéal se situe au travers d’un art où tout est étudié. Maintenant, chacun a ses préférences qui conduisent tout naturellement vers telle ou telle discipline.
Quant à l’aspect purement utilitaire évoqué plus haut, depuis plusieurs années, il a fait éclore bon nombre de disciplines qui se réclament toutes plus ou moins de la panacée en oubliant tout simplement que, d’une part de nouvelles techniques ne peuvent être perpétuellement inventées et que d’autre part, ce ne sera que par l’acquisition de celles existantes et davantage encore par leur répétition que viendra l’efficacité. Pour conclure, je citerais à nouveau une phrase d’un professeur qui se nomme André Giran : « L’essentiel, ce n’est pas ce que l’on enseigne, mais ce que les élèves apprennent. » Cela reste valable pour n’importe quelle matière, n’importe quel sport et n’importe quel art martial.
Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com