Samedi et dimanche derniers avait lieu le tournoi de Paris de judo (le Roland-Garros de la discipline) et le week-end prochain, le magazine Karaté bushido proposera la version 2014 du Festival des arts martiaux. Ces événements ont en commun les disciplines de combat, mais il existe un autre point qui les rassemble ; tous les deux se déroulent à Bercy. Cette salle, dont la capitale peut être fière, fête ses trente ans. Pour l’occasion, le Palais omnisport de Paris-Bercy, son premier nom, va s’offrir un lifting. Ainsi, il sera fermé d’abord six mois cette année, il rouvrira en octobre pour le tennis et quelques autres rendez-vous, puis à nouveau une fermeture durant quelques mois, pour ouvrir ? tout beau tout neuf et encore plus vaste ? courant 2015. C’est la raison pour laquelle le Festival des arts martiaux a été avancé au mois de février, alors qu’il se tient traditionnellement en avril.
Tout le monde s’est habitué à cet endroit, mais il faut savoir qu’à son ouverture en 1984, il s’agissait d’un événement exceptionnel. La capitale française s’offrait la plus grande salle couverte de la planète.
À l’origine, il s’agissait essentiellement de proposer un palais des sports qui devait accueillir les manifestations sportives, mais très vite il est également devenu une salle de spectacle et de concert.
En 1984, chaque discipline sportive, par l’intermédiaire de sa fédération, s’est vu proposer une « soirée inauguration ». Pour la première fois, les principales fédérations d’arts martiaux s’étaient entendues pour offrir au public un spectacle commun. La FFJDA (judo – ju-jitsu), la FFKAM (karaté) et les deux fédérations d’aïkido. En additionnant les disciplines principales avec les affinitaires, cela suffisait largement à la composition d’un solide plateau.
J’ai eu le plaisir et l’honneur d’en être et j’ai eu le privilège de clôturer la soirée.
Nous étions, loin, mais très loin des spectacles proposés actuellement. Notamment en ce qui concerne la mise en scène. Pourrions-nous imaginer, à l’heure actuelle, trois heures et demie de démonstrations sans la moindre note de musique ni d’effets de lumière ? C’était pourtant le cas en ce soir d’avril 1984.
Il est bien dommage que l’expérience de l’association des trois fédérations ne se soit limitée qu’à une seule soirée. Mais c’est un autre débat que celui du rôle exact de ces institutions.
Le sujet du jour étant Bercy, il faut savoir qu’à partir de 1986, ce sont des initiatives privées qui ont pris en charge l’organisation du festival annuel. Tout d’abord la revue Bushido en 1986, 1987 et 1988. En 1989, le magazine Karaté rachetait son concurrent, devenait Karaté Bushido et prenait la main sur une organisation qui allait devenir la référence mondiale en la matière.
Le spectacle a évolué et chaque année les organisateurs essaient de faire preuve d’originalité. Je ne sais pas exactement combien de disciplines ont été présentées depuis la création, mais vraisemblablement bien davantage que nous aurions pu l’imaginer. Il faut avouer aussi que parfois, certaines détonnaient et étonnaient par leur originalité.
Il n’est pas aisé de trouver le juste milieu pour présenter une démonstration qui se doit de rassembler trois critères : d’abord respecter l’esprit et la forme de la discipline, ensuite, être « attractif » pour le néophyte et enfin, ne pas tomber dans un numéro ou seul le spectaculaire primera.
À titre personnel, j’y ai participé à douze reprises, avec à chaque fois la même envie de démontrer notre ju-jitsu du mieux que je le pouvais. Et aussi avec un trac identique, tout du moins avant le spectacle. J’ai effectué bon nombre de démonstrations dans diverses salles en France ainsi qu’à l’étranger, et je peux attester que Bercy est incontestablement la plus impressionnante lorsque l’on se retrouve au milieu, sous les projecteurs. Mais, de fait, que de moments exaltants, de souvenirs excellents et irremplaçables qui ne quitteront jamais mon esprit !
Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com