Que pouvons-nous souhaiter à des pratiquants d’arts martiaux en ce début d’année, en dehors des vœux traditionnels ?
Tout d’abord de terminer, au moins, la saison commencée ; ce souhait est valable pour tous, mais peut-être davantage pour ceux qui sont entrés dans le monde des arts martiaux en septembre dernier ; les autres, en principe, ne lâchent la pratique qu’en cas de force majeur. Mais il est vrai que les tatamis sont moins fréquentés en fin de saison ! Les beaux jours ne sont pas la seule explication.
Ensuite on peut souhaiter évidemment de ne pas se blesser. Non seulement parce que ce n’est jamais agréable, mais aussi parce que cela implique fatalement une période sans entraînement, donc sans plaisir ni progrès ! Et puis, une fois guéri, c’est parfois difficile de « s’y remettre ».
On peut espérer aussi franchir les étapes et « monter en grade », même si ce n’est pas l’essentiel ; cela est synonyme de régularité, de persévérance, de rigueur et d’évolution ! Les ceintures de plus en plus foncées et les « dans » sont aussi de réels encouragements. Et puis, il y a ce fameux graal que représente la ceinture noire. Elle doit être considérée non pas comme un aboutissement, mais comme un accomplissement (j’emprunte cette formule à un ancien élève) et comme une étape extrêmement agréable à franchir. Une fois acquise, la ceinture noire devient synonyme d’un engagement, celui de ne jamais arrêter d’être présent dans un dojo, pour pratiquer et/ou transmettre !
Effectivement, on souhaite une présence régulière pour progresser, mais aussi pour retransmettre. C’est valable dans toutes les matières, dans toutes les disciplines sportives, mais disons que cela est vraiment dans l’ADN des arts martiaux, davantage qu’ailleurs.
Plus globalement, mais en restant dans le monde des budos, on peut espérer que s’inversent les statistiques qui font état de plus de 50 % d’abandons d’une saison à l’autre. S’agissant d’une moyenne, cela signifie que certains clubs perdent chaque année bien plus que la moitié de leur effectif. Par conséquent, cela implique un renouvellement considérable d’élèves après chaque été. Il est donc indispensable d’être attractif et de proposer ce que les futurs pratiquants attendent. Mais, ces clubs qui perdent beaucoup d’élèves, sont-ils capables d’en attirer beaucoup d’autres ?
Même si un nombre significatif d’abandons est inévitable, on doit pouvoir en juguler une part non négligeable. Peut-être en proposant une pratique moins brutale, donc moins accidentogène, en respectant davantage les diverses aspirations, en définissant des objectifs et en fournissant les moyens de les atteindre, etc. Bref, en faisant part d’un professionnalisme irréprochable. Ce n’est pas toujours le cas, malheureusement.
Enfin on peut souhaiter que les arts martiaux continuent à participer à l’éducation, et cela dans tous les domaines et que le « code moral » affiché dans la plupart des dojos soit appliqué. Je reviens souvent sur cet aspect éducatif, mais comme dans beaucoup de domaines, ce sont les répétitions qui font progresser.
Bonne année et bonne pratique à tous.