Il y a un an, nous ignorions ce qui allait nous tomber sur la tête deux mois plus tard et l’ampleur du désastre.Nous ignorions la chance qui était la nôtre de vivre une vie normale. Certes, les transports étaient paralysés dans notre pays depuis le début du mois décembre par la plus grande grève que notre pays ait connue, mais la vie continuait, nos activités étaient pratiquées comme c’était le cas depuis des lustres. A titre personnel, mon jeune dojo fêtait ses six mois d’existence et même s’il prenait presque tout mon temps, j’avais pu animer deux stages à l’extérieur durant ce premier mois de l’année.
Le premier, le dimanche 19 à Joigny et le deuxième, le week-end d’après aux Pays-Bas.
A chaque fois, c’est un plaisir de retrouver des personnes que l’on connaît depuis longtemps et qui font preuve de fidélité, mais c’est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux visages. C’était le cas pour ces deux rassemblements.
A Joigny, dans l’Yonne, cela doit bien faire une trentaine d’années que je connais Michel Baillet. Il ne ménage pas ses efforts pour faire vivre dans sa région plusieurs styles de ju-jitsu (dont celui que j’ai le plaisir d’enseigner) et pour partager sa passion auprès de ses élèves.
Avec les Pays-Bas, c’est aussi une longue histoire. J’y suis allé à de nombreuses reprises, pour des stages, mais aussi pour des démonstrations. Dirk Klok est mon « correspondant », tout comme Michel Baillet en Bourgogne, il est devenu un ami. J’y ai aussi une histoire plus personnelle.
Ces journées de transmission technique, sont aussi des moments forts en échanges humains, dans un climat très chaleureux ; elles représentent une part importante de nos privations actuelles. Et puis, j’y suis toujours extrêmement bien reçu. J’allais dire « j’y étais » comme si ce genre d’évènement (comme bien d’autres) appartenait définitivement au passé.
Chassons ces mauvaises pensées et croyons que les budogi ne vont pas stagner trop longtemps dans nos armoires et que nous pourrons à nouveau les « malmener » dans des répétitions et des randoris qui nous manquent cruellement.