Traditionnellement et pour beaucoup d’entre nous, la « fin juin » est une date bien agréable. Nous sommes en été, avec de longues journées, les vacances approchent, d’ailleurs les plus jeunes y sont déjà, enfin presque.
Dans le milieu sportif et le monde des arts martiaux, c’est ce que l’on appelle la fin de la saison, en principe – exemption faite pour cette année – élèves et professeurs sont satisfaits de ces mois écoulés et du travail accompli, heureux de pouvoir se reposer et plein d’espoir pour le mois de septembre, synonyme de nouvelles aventures.
Les « fins juin », pour ce qui me concerne, ont parfois eu des saveurs différentes, je l’avais évoqué dernièrement. Dans les six dernières années, j’en ai connu de trois « types ».
En 2015, le 30 juin, je remettais les clefs du dojo de la Bastille à une autre équipe. J’avais besoin de souffler après quelques années éprouvantes (c’est un euphémisme). S’exprimait alors un sentiment libérateur, emprunt d’une émotion considérable face aux témoignages de sympathie et aux regrets manifestés.
Le 29 juin 2019, après quatre années à l’issue desquelles les évènements et mes réflexions me conduisaient à prendre la décision de revenir à Paris, je donnais les premiers cours dans le nouveau dojo de la Rue Victor Chevreuil. Une belle émotion m’envahissait ce jour-là.
Le 29 juin 2020, je quittais Paris. Je survivais au virus, pas le dojo. J’ai eu largement l’occasion de revenir sur cet événement destructeur. On ne peut pas changer le passé, par contre on peut penser à l’avenir, même si les circonstances ne nous rendent pas forcément maître de notre destin.
Pour la plupart des clubs, se sont donc deux mois de repos qui se présentent. Quelques clubs privés restent ouverts en juillet pour les adultes, parfois au mois d’août dans les villes à forte population. Il est vrai que si les enfants sont en vacances durant deux mois, il n’en n’est pas de même pour la majorité des adultes.
L’été sera aussi, pour certains professeurs et élèves, la période des stages d’été. Ces rassemblements permettent de renforcer sa pratique avec un entraînement intensif, mais aussi grâce à d’autres experts et différents partenaires. Tout cela dans une ambiance estivale.
J’ai eu le plaisir d’en organiser et d’en diriger de nombreux de 1977 à 2010. Le premier, c’est tout naturellement au Golfe Bleu, à Beauvallon, qu’il s’est déroulé.
Pour différentes raisons, durant quelques étés, je n’ai plus satisfait à ces rendez-vous estivaux. L’habitude a été reprise en 1982 au Temple-sur-Lot. Beaucoup de pratiquants d’arts martiaux connaissent très bien ce lieu. C’est à l’initiative d’un charismatique professeur, Georges Bilas, qu’avait commencé l’histoire des stages sur les bords du Lot. Des personnalités et des experts de nombreuses disciplines s’y sont rendus. L’histoire n’est pas terminée, mais elle est différente puisque Monsieur Bilas n’est plus parmi nous. Je sais qu’au mois d’août mon ami Jacques Seguin y dirigera avec d’autres professeurs un grand stage de judo.
A partir de 1986, c’est sur les bords de l’Atlantique que se sont déroulés mes stages de ju-jitsu. A Soulac-sur-Mer exactement. L’aventure a duré un quart de siècle. Vingt-cinq étés qui auront vu passer des centaines de stagiaires venus de toutes les régions de France, mais aussi de l’étranger.
J’aurai l’occasion d’y revenir plus en détail très prochainement.
Malheureusement la fin juin que nous vivons cette année n’a pas la même saveur que les autres. Nous venons de finir une saison laminée par la crise et l’incertitude quant à une reprise de l’épidémie n’est pas complètement écartée. C’est à la rentrée que l’on pourra évaluer précisément l’étendue des dégâts. Combien de renouvellements, de nouvelles inscriptions ? Combien de dojos ne pourront pas reprendre, ou alors sous perfusion ? Combien de clubs auront les moyens de survivre ?
Quant aux stages de cet été, d’après mes informations, beaucoup n’ont pas été reconduits face à l’incertitude. Souhaitons à ceux qui sont programmés qu’ils puissent se dérouler dans les meilleures conditions.
Personnellement je ne désespère pas de pouvoir renouer avec cette belle habitude en 2022. Cela dépendra de beaucoup de choses, notamment de la tournure que prendra la saison prochaine et des possibilités d’exercer enfin mon métier, ce qui n’est plus le cas depuis 18 mois.
Pour finir cet article, on peut noter que cette fin juin est aussi très différente en matière de météo. Lorsque nous avons inauguré le dojo de la Rue Victor Chevreuil, le samedi 29 juin 2019, nous étions en pleine canicule et ce sont 40 degrés qui régnaient sur la capitale. Décidément les mêmes périodes ne laissent pas les mêmes souvenirs !Souhaitons que l’avenir nous en offre de très beaux !
Bonnes vacances à tous ceux qui pourront en prendre et bel été à tous !