De temps en temps on entend « curieusement » qu’en matière de self-défense, la seule expérience valable se trouve dans la rue. Certes, travailler dans le confort d’un dojo et se retrouver confronté à la violence de la réalité, ce n’est pas pareil. Nous ne sommes pas tous égaux face au stress que représente une agression, mais envisager de s’entraîner et de se tester en situation réelle, n’est pas vraiment concevable.
Alors comment savoir si l’on pourra se sortir d’une situation d’agression ? On ne le sait pas tout simplement ! On le découvrira, si nous y sommes confrontés, à mon avis personne ne le souhaite. Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. D’abord notre niveau technique et notre condition physique, ensuite, effectivement, notre réactivité et notre capacité à ne pas se retrouver tétanisé par l’évènement. La chance pourra aussi entrer en ligne de compte.
Il reste à s’en remettre principalement à l’apprentissage, mais aussi à d’innombrables répétitions pour façonner le corps et affûter les automatismes. Et puis, ce qui n’est pas négligeable, il faut se souvenir de quelques règles essentielles : ne pas se surestimer, éviter les situations et les endroits « à risque », ne pas avoir honte d’éviter le danger, favoriser la négociation, ne pas ignorer que de toutes les façons, il y a de grandes chances qu’un affrontement se termine mal, que ce soit pour l’agressé ou pour l’agresseur.
Dans un précédent article traitant du même sujet, j’avais évoqué quelques exemples de personnes, d’âges et de niveaux techniques différents, ayant pu se sortir d’agressions grâce à leur pratique. Ce sont des exemples qui m’ont été rapportés et que je n’ai aucune raison de mettre en doute.
J’ai aussi une autre catégorie d’exemples, ceux de personnes qui avaient subi des agressions et pour lesquels, à partir du moment où ils ont commencé à pratiquer, ils n’ont plus été confrontés à ce genre d’événement. Sans doute une certaine assurance émanait d’eux, ce que ressentaient les éventuels agresseurs. Ce n’est évidemment pas une garantie, mais c’est un atout non négligeable.
Enfin, même si nous vivons dans un climat violent, nous le constatons presque chaque jour, (la violence s’immisce parfois de façon désolante dans des milieux où on ne l’attend pas) il n’est pas sain de s’entraîner uniquement dans cette optique. Il y a d’autres choses à découvrir dans l’étude des arts martiaux. Cette violence, elle a d’ailleurs toujours plus ou moins existé, mais les moyens de la mettre au grand jour n’étaient pas les mêmes. Malheureusement nous constatons que certains actes sont commis par des personnes de plus en plus jeunes, notamment en direction de leurs professeurs au collège et au lycée. C’est là que les arts martiaux peuvent apporter une contribution importante en matière d’éducation.
Pour conclure, il n’est pas inutile de rappeler que personne n’est invincible. Affirmer que grâce à telle ou telle méthode on le deviendrait, est une escroquerie. Par contre on peut défendre l’idée que le potentiel défensif – plus ou moins important, que nous avons tous en nous ne fera qu’augmenter avec une pratique sérieuse et régulière !