Pour ne pas se tromper

Le choix d’un club, d’un professeur, d’une pédagogie et d’un état d’esprit sont aussi importants que le choix d’une discipline. Une bonne discipline mal enseignée ne donnera forcément rien de bon.

L’enseignant des arts martiaux et des sports de combat n’est pas anodin, on enseigne quand même des techniques faites pour mettre hors d’état de nuire, parfois définitivement, il est préférable d’avoir quelques qualifications pour exercer.

Commençons par le choix de la discipline. Il se dégage trois grands groupes : l’utilitaire, le sportif et le traditionnel.

L’utilitaire consiste essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, à apprendre à se défendre. Le sportif propose des disciplines à but compétitif, où la possibilité de s’affronter en compétitions est offerte. Le traditionnel est, en principe, à but non compétitif ; il peut être à la fois une méthode de self défense, d’éducation physique et mentale. Ces définitions sont schématisées à l’extrême.

Il arrive  parfois de se tromper dans le choix, alors il sera toujours possible de réorienter sa pratique . A partir d’un certain niveau, de la compléter. Et même d’en changer à condition que ce ne soit pas à chaque début de saison. Pour s’exprimer et progresser, il faut du temps, donc de la patience et de la régularité.

Concernant le professeur, il faut qu’il maîtrise la technique, cela semble être le minimum, mais surtout qu’il sache la transmettre, c’est la moindre des choses. Or ce n’est pas toujours le cas. « L’essentiel n’est pas ce qu’on enseigne, mais ce que les élèves apprennent ». Au moins une fois par an, je me fais plaisir en citant André Gioran, auteur d’un livre au titre explicite : « Apprendre ». Un professeur peut-être un excellent technicien, sans être un bon pédagogue. Il peut aussi être bon dans les deux domaines, c’est l’idéal.

Professeur, c’est un métier, il faut des connaissances techniques et pédagogiques, faire preuve de psychologie,  être capable de s’adapter à tous les publics, notamment aussi bien aux confirmés qu’aux débutants. Etre garant de l’intégrité physique de ses élèves ; un professeur est un éducateur et non pas un destructeur. Une pratique violente entraînera des blessures, des accidents et à moyen et long terme cela se paiera. Certes on pratique une discipline de combat dans laquelle il y a forcément de l’engagement et l’efficacité doit être une première motivation, mais les entraînements doivent nous aider à devenir meilleur dans tous les domaines et notamment dans le domaine physique, or un corps maltraité et abimé souffrira,  il n’offrira donc pas une pratique régulière et encore moins pérenne.

Un professeur n’est pas qu’un simple encadrant, c’est un professionnel. il doit avoir une vision à long terme ! Chaque  séance est un maillon d’une longue chaîne !

Dans un premier temps, que ce soit pour le choix de la discipline ou du professeur, il faut demander à pouvoir regarder un cours, mais surtout essayer. En principe tous les professeurs acceptent la formule. Certes, ce n’est pas en heure que l’on fera le tour de la question, mais une première impression se dégagera. Celle-ci est souvent la bonne.

Si, en tant que novice, il est difficile  de porter un jugement sur le plan technique, l’ambiance qui se dégage lors du premier cours est une indication précieuse. Tout simplement pour percevoir si on se sent bien dans l’environnement. Observer le comportement des anciens entre eux, mais surtout vis-à-vis des débutants. L’entraide est un principe. Regarder si la tranche d’âge à laquelle on appartient est représentée. En clair : est-ce pour tous, ou bien réservé à une élite ? Étudier le comportement durant ce que l’on appelle les « randoris » (les combats d’entraînement). Est-ce une impression de violence qui suinte, plutôt que des exercices dans lesquels la maîtrise est la règle ?

Attention aux  phénomènes de mode, il faut s’assurer que c’est bien ce qu’on recherche et ne pas être uniquement convaincu par le phénomène en question.

Il faut aussi se méfier de ceux qui dénigrent systématiquement les autres disciplines et les autres enseignants, en affirmant qu’ils pratiquent et enseignent la meilleure. L’humilité est l’une des qualités qui doit habiter un professeur. Même s’il a son opinion. Il doit conserver son énergie pour ses élèves.

Débutants ou confirmés, à tous je souhaite une excellente saison dans un formidable univers.

www.jujitsuericpariset.com

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