Si dessous l’édito du mois de février
En matière de défense personnelle et de la part des novices, la question récurrente est bien souvent la suivante: « Au bout de combien de temps vais-je être efficace ? »
Cela serait un peu trop facile d’utiliser la fameuse réponse : un certain temps ! Et pourtant ! Nous avons tous en nous un potentiel défensif plus ou moins développé. Ce potentiel augmente au fur et à mesure de la pratique, sans pour cela atteindre les 100 % ! Il ne serait pas objectif de faire croire à l’invincibilité grâce à une méthode miracle, ou encore prétendre que l’efficacité s’acquiert et ne s’entretient pas. C’est là un point essentiel : cette qualité s’obtient dans la durée, et donc à l’aide d’une pratique régulière. Maintenant, sur le plan purement pratique, chaque expert peut apporter ses propres conseils, qui seront les compléments de l’apprentissage technique.
Alors, pour répondre à notre question, je dirai tout d’abord, que cela dépend du choix de la méthode de self-défense et du professeur, tant sur le plan de ses compétences que de l’ambiance générale créée par son enseignement, qui, seule, permettra une vraie fidélisation.
Ensuite, cela semble être une évidence, mais il me semble utile de le rappeler : il est important d’éviter de façon systématique les situations à risque. Par exemple, les lieux et les discussions pouvant amener des conflits. À un élève qui lui demandait ce qu’il ferait s’il se trouvait attaqué à minuit par plusieurs individus dans un endroit de mauvaise réputation, un vieux maître (forcément), marqué par la sagesse, a répondu : « Je ne me trouve jamais à tel endroit à telle heure ».
Ensuite, en plus de la maîtrise technique, une pratique régulière générera une assurance qui bien souvent sera perçue par un éventuel agresseur. Il est également utile d’insister sur le fait que le pratiquant de bon niveau a conscience des dangers d’un affrontement et de l’incertitude de l’issue d’un combat.
Enfin, tout le monde n’est pas sur le même pied d’égalité en matière de gestion psychologique d’un stress qui peut s’avérer handicapant dans une situation aussi violente que soudaine ! Encore une fois, à ce moment-là, ce sont les automatismes qui parlent.
Pour conclure, et afin d’éviter l’installation, dans le temps, de toute psychose et d’une ambiance qui pourrait devenir malsaine, je pense que même si la première raison – extrêmement légitime – qui conduit dans un dojo est d’apprendre à se défendre – ce qui, de toutes les façons, se trouve être le fondement de tout art martial – il est dans les attributions d’un enseignant, de rappeler tout d’abord à l’élève les points exposés ci-dessus, et ensuite, lui faire découvrir, au travers de sa méthode de self-défense, un moyen d’épanouissement physique et mental qui lui facilitera la vie dans une société qui se veut moderne.
site du club Eric Pariset: www.jujitsuericpariset.com