La semaine dernière, sur ce blog, était évoqué le chiffre de 60 %, correspondant aux abandons d’une année sur l’autre. Chiffre effrayant surtout que, s’agissant d’une moyenne, certains clubs dépassent allègrement ce quota.
Ce constat est doublement négatif. D’abord il y a les personnes que l’on ne reverra plus (ou alors, beaucoup plus tard) et puis il faudra pallier leur remplacement, si l’on veut que le club continue à exister.
Peut-être que le premier souci serait de réduire ce pourcentage. Y pouvons-nous quelque chose ? Pour certains motifs, difficilement : déménagements, changements de vie professionnelle, blessures et accidents (et encore que), etc. Mais ces raisons ne sont pas les seules. Il y a, pour certains, la pensée ne pas être fait (finalement) pour ce genre d’activité. Ensuite viennent ceux qui sont habités par le tempérament de tout commencer et de tout arrêter. Puis s’invitent la fatigue et la flemme (attention, ce n’est pas la même chose), ainsi que la sensation de ne plus rien à avoir à apprendre, la lassitude et tout simplement l’envie d’aller voir ailleurs.
Il y a deux types d’abandons. L’abandon sec, sans reprise d’activité derrière et l’abandon d’une discipline au profit d’une autre. Ce n’est pas tout à fait la même chose, même si les deux entrent dans les statistiques.
Le professeur a-t-il un rôle à jouer et une part de responsabilité ? Sur les premières raisons évoquées ci-dessus, bien sûr que non, mais pour d’autres, bien sûr que oui. Sinon, il n’y aurait pas autant de différences d’un club à l’autre. Ceci étant, ces différences ne sont pas forcément liées aux compétences de l’enseignant. Elles peuvent être dues à certaines particularités locales ; régions très sinistrées par le chômage, ou à forte densité de population, donc à concurrence plus importante. Mais malgré tout, les qualités et compétences du professeur ont un impact direct sur l’envie de persévérer. Cela influence forcément une part de pourcentage non négligeable.
Motiver les élèves doit rester la priorité de l’enseignant. Il y a différentes façons d’aboutir.
Hormis les « accidents » de la vie et autres contraintes incontournables, l’ennui et l’impression de stagner sont les principales causes d’abandon. A l’inverse, la prise de plaisir et la réalisation de progrès sont sources de fidélisation. Une pratique éducative ? donc sécuritaire ? qui limite les grosses blessures paraît tout aussi importante. Une étude sérieuse et studieuse, dans une ambiance qui n’occulte pas l’aspect loisir, apportera plaisir et envie de continuer. En dehors d’un solide palmarès réconfortant, mais pas indispensable, c’est surtout de pédagogie et de psychologie dont le prof devra faire état. Le plaisir engendre la fidélité, donc les progrès et les progrès sont sources de satisfaction et de plaisir. Il s’agit tout bonnement d’un cercle vertueux. Le contraire de l’autre. Il est également intéressant de noter que peu de retours se matérialisent positivement. Tout simplement à cause de l’amer constat d’un décalage inévitable par rapport à ceux que l’on a laissés au moment de l’abandon. Il existe quand même des « retours gagnants », ils sont l’apanage d’esprits particulièrement « martiaux » et réservés aux arrêts contraints et forcés.
Espérons, pour tous les clubs, faire mentir un peu ces statistiques, à l’issue d’un été que je vous souhaite particulièrement agréable.
Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com