Aujourd’hui, c’est un nouvel article très technique que je vous propose. Désolé pour les néophytes ! Nous finissons l’étude des « 16 techniques » entreprise en fin d’année dernière sur ce blog. Il nous restait à « décortiquer » les quatre dernières.
L’idée première de cette étude était de mettre en avant les éléments de déséquilibre permettant une exécution sans utilisation de force. Appliquant ainsi l’un des principes chers à Jigoro Kano : minimum d’effort et maximum d’efficacité.
Dans la 13e technique, qui est aussi la dernière défense sans armes de l’enchaînement, Uke attaque Tori sur l’arrière. Ce dernier arrête son agresseur avec ushiro-geri-kekomi au niveau de l’abdomen, le déséquilibrant ainsi sur l’avant. Après être venu au contact Tori enchaîne avec harai-goshi. Il prend soin de placer son bras droit derrière la tête d’Uke et sa main gauche en bout de manche ou de poignet du bras droit. Une fois au sol, Uke tente de s’échapper, il est arrêté dans la position assise par Tori qui le contrôle à l’aide d’hadaka-jime. Bel exemple d’enchaînement des trois composantes du ju-jitsu.
Lors de la 14e, Uke menace Tori avec un couteau placé dans sa main droite. Tori porte mikazuki-geri avec son pied gauche dans la main armée. Il enchaîne immédiatement avec ura-uchi à gauche et après avoir saisi la main d’Uke à l’aide des siennes, il lui applique kote-gaeshi. Le point essentiel pour obtenir un bon déséquilibre se situera dans la réalisation d’un parfait tai-sabaki circulaire sur l’arrière gauche.
Pour la 15e, Uke attaque Tori d’un large coup de bâton en direction de la tempe. Tori effectue à la fois une esquive rotative et un déplacement sur sa diagonale gauche. Après l’esquive, il se redresse et porte immédiatement yoko-geri au niveau du genou. Il enserre la tête d’Uke et le projette avec o-soto-gari. Il prend soin de le désarmer.
Dans la 16e et dernière technique, Uke menace Tori avec un révolver. Il vient au contact pour le fouiller. Simultanément, Tori effectue une esquive du bassin, une parade vers le bas avec sa main gauche et porte un atémi avec le poing droit (tsukkake ou uchi-oroshi). Il conclut avec une torsion de poignet, forme kote-gaeshi, en accompagnant cette action d’un fort déplacement sur l’arrière d’Uke. Il le désarme avec sa main droite. Dans cette technique, l’efficacité réside dans la capacité à effectuer les trois phases simultanément ; à savoir parade, esquive et coup au visage et dans le déplacement sur l’arrière d’Uke.
A propos de cette dernière technique il est bon d’insister sur le fait qu’il s’agit bien d’une menace avec l’agresseur qui est venu au contact.
Les « 16 techniques » permettent de travailler 16 ripostes sur 16 attaques différentes. Cet enchaînement est un exercice d’efficacité. Son apprentissage ainsi que les nombreuses répétitions auxquelles il sera bon de se soumettre développeront des qualités techniques, physiques ainsi que les automatismes indispensables. Mais il s’agit aussi d’une base de travail. Non seulement cet enchaînement en a engendré d’autres, à l’instar des 16 Bis, mais, pour un professeur imaginatif, il offrira un panel important de méthodes de travail basées sur des combinaisons, comme les enchaînements et les contre-prises.
Prochainement, nous ne manquerons pas d’aborder ces sujets passionnants.