Anatomie des 16 techniques

C’est un billet, assez technique que je vous propose cette semaine.

Les « 16 techniques » ont été créées en 1982, pour les besoins d’une démonstration de ju-jitsu à l’occasion des deuxièmes championnats du monde féminins de judo qui se déroulaient à Paris. Sur ce blog, plusieurs articles ont été consacrés à l’histoire de cet enchaînement qui est l’un des piliers de notre enseignement. Aujourd’hui, l’intention est d’analyser de la façon la plus simple (mais pas simpliste) ce qui peut être considéré comme un de nos katas modernes.

Lors de cette première démonstration, face à la différence de gabarit entre TORI et UKE, il était indispensable de mettre en avant les grands principes de base du ju-jitsu. Utilisation de la force de l’adversaire, de la gravitation, suppression de points d’appuis, etc. Le tout à l’aide de techniques qui retiennent l’attention, donc spectaculaires.

Pour commencer cette étude, nous nous limiterons aux quatre premières.

En tout premier, UKE saisit le revers de TORI en exerçant une traction. La riposte consiste à ne pas résister et à aller dans le sens de l’attaque, en y ajoutant deux atémis (teicho au visage et shuto dans la saignée du coude) afin de renforcer la perte d’équilibre du à la non-résistance de TORI. Celui-ci obtenant un excellente opportunité pour appliquer o-soto-gari (grand fauchage extérieur).

Dans la deuxième technique (une saisie à la gorge de face en poussant), il s’agit de l’exemple parfait de l’utilisation de la force de l’adversaire par une technique de sacrifice de son propre corps afin de faire passer celui de l’agresseur « par-dessus ». C’est l’application de la fameuse « planchette japonaise », à savoir tomoe-nage.

Pour la troisième, sur une saisie arrière à la gorge, l’action consiste à faire passer l’adversaire par-dessus notre centre de gravité en nous plaçant juste en dessous du sien. Ainsi, grâce à un principe de bascule très simple, on applique une des plus fameuses techniques de projection, je veux parler d’ippon-seoe-nage.

Enfin, la quatrième technique consiste à supprimer purement et simplement l’unique point d’appui sur lequel UKE s’est placé en portant un coup de pied circulaire en direction des côtes de TORI. C’est une grande technique de jambe, o-uchi-gari qui projette l’attaquant sur l’arrière.

Ces principes sont le fondement même de notre discipline. Il est utile de les rappeler aux confirmés et indispensable de les inculquer aux débutants. C’est aussi apporter la preuve qu’à l’origine toutes les techniques sont faites pour qu’un moins fort physiquement puisse faire tomber un plus fort ! (Ce qui n’est malheureusement plus tout à fait le cas dans le judo moderne.) Lorsque l’on a compris de tels principes qui ne relèvent pas d’une énorme expertise en géométrie, l’apprentissage en est grandement favorisé, et par conséquent les progrès ne manqueront pas de suivre.

Ces explications peuvent paraître sommaires à certains, mais c’est un peu le but. Dans un premier temps, il est indispensable de globaliser afin de faciliter une rapide compréhension. Il sera toujours temps ? et même nécessaire ? d’entrer davantage dans les détails par la suite.

La suite, bientôt…

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