A défaut de pouvoir cueillir quelques brins de muguet le 1er mai nous pensions pouvoir bénéficier « d’un brin de liberté » le 11 mai ! Ce sera un maigre brin !
Pour certains départements classés «rouges», c’est pratiquement le même confinement qui sévira, avec les dommages que nous endurons depuis deux mois. Est-ce un test sur nos capacités de résistance ? Elles ont forcément des limites, nous ne sommes pas des machines. Surtout quand les conditions de confinement ne sont pas les meilleures (appartement, solitude, etc.). Pour Paris, par exemple, ça se limitera donc très souvent à… Paris (avec les parcs sans doute toujours condamnés) !
Et puis il y a cette menace de continuer et/ou de reprendre la privation de circuler librement.
Comme nous pouvions nous y attendre, nous n’avons donc pas beaucoup progressé et certaines mesures ont des allures d’usines à gaz, comme seuls des technocrates déshumanisés et éloignés du terrain savent nous en imposer. Les mesures attachées à l’école, par exemple. Quant aux transports en commun ça se passe de commentaires.
Certes il nous faut combattre un redoutable adversaire et il n’est sans doute pas utile (pour le moment) de revenir sur les moyens préventifs qui auraient du être mis en place et dont les carences nous distinguent de beaucoup de nos voisins européens. Et puis il faut espérer que le fait de continuer à limiter certains rassemblements ne cache pas d’autres intentions.
Dans tous les cas les combats que nous devrons mener dans les semaines et les mois à venir ne sont pas moins redoutables. les premières conséquences de l’arrêt de l’activité sont apparues, elles sont effrayantes sur le plan social et sur l’accentuation de la misère, tout cela engendrera une crise sanitaire sans précédent.
Pour ce qui concerne le sport et les arts martiaux, le secteur qui nous concerne, rien de nouveau, toujours cette incertitude lancinante et malfaisante.
Avant-hier j’évoquais le problème d’une dé-fidélisation possible dans nos disciplines, certains me faisaient remarquer que les vrais fidèles seront toujours présents au moment de la reprise, mais cela suffira-t-il pout faire vivre les structures ? Le vrai problème, si les clubs ne peuvent pas ouvrir, c’est qu’ils ne bénéficieront pas de nouvelles vocations, par la force des choses. Et même si une ouverture se profilait, les conditions qui l’accompagneront s’annoncent aussi draconiennes que dissuasives. Or, on sait qu’il en est des clubs comme d’une population, s’il n’y a pas de nouveaux, il y a forcément extinction.
Il faut savoir que les statistiques des fédérations font état d’environ 50% d’abandons à chaque nouvelle saison ; et cela en temps de normal. On peut facilement envisager les dégâts dans la période trouble que nous traversons.
Au moment où l’on nous donnera une date de réouverture, il nous faudra un grand pouvoir de persuasion pour convaincre de futurs samouraïs ! Nous n’en sommes pas démunis, en espérant qu’il ne sera pas trop tard !
Les principales victimes de ce déconfinement sont : la culture, le sport et les lieux de convivialités. La conjugaison de leur fermeture est inédite, à ma connaissance ! Souhaitons qu’elle soit la moins longue possible !
(L’illustration est l’œuvre d’Utagawa Toyokuni)