Après la « forme de corps » la semaine dernière, voilà une autre qualité prisée par les pratiquants d’arts martiaux et des disciplines de combat.
Une qualité qui doit figurer dans l’arsenal du pratiquant.
Le « sens du combat », c’est aussi une belle expression.
Ce sens du combat on le retrouve aussi bien dans le travail à distance que dans celui du corps à corps. Le timing, le bon moment pour prendre l’initiative ou pour mettre en place la bonne défense et le bon contre.
En judo, imposer rapidement son kumi-kata au bon moment, ou empêcher l’adversaire d’assurer le sien en une fraction de seconde, c’est un peu la même chose que d’atteindre sa cible en un éclair ou de parer un coup dans les disciplines qui les utilisent ! Il faut être capable d’exécuter le bon geste au bon moment.
Comme pour la « bonne forme de corps », il existe des dispositions naturelles, mais il y aussi et surtout l’entraînement (contre lequel on ne peut rien). Les randoris, les kumités, les assauts, en fonction de la discipline pratiquée, permettent d’obtenir les automatismes, face à toutes les situations d’attaques et de défenses. Porter une attaque au moment opportun, effectuer la bonne esquive, et si possible réaliser le contre parfait dans l’attaque de l’adversaire, ce qu’on nomme en japonais le sen-o-sen.
Bien maîtriser une technique, quelle qu’elle soit, c’est bien, la placer au bon moment, c’est mieux.
C’était encore plus utile au temps des samouraïs lors des combats qu’ils se livraient, c’était une question de survie.
Ce sens du combat, une autre personne doit en être pourvue, c’est l’entraîneur dans les disciplines où existent des compétitions. Il apporte un indispensable regard extérieur.
Ce sens du combat on peut aussi le transposer dans le quotidien, dans nos relations sociales, familiales, amicales. Savoir, avec des mots qui font mouche, arrêter immédiatement un conflit ! Avoir le sens de la répartie, répondre intelligemment à une injure, « désarmer » un agresseur verbal avec le bon mot et la bonne formule.
Il n’y a pas que dans le combat physique que la rapidité de réaction est utile et déterminante ! Rapidité de réaction du corps, mais aussi de l’esprit : voilà un ensemble qu’il est bon de cultiver !
La photo d’illustration propose un moment de la finale des Championnats d’Europe Toutes Catégories en 1955 à Paris. Finale qui opposait mon père Bernard Pariset et le néerlandais Anton Geesink. Voilà deux judokas qui le possédaient, ce sens du combat !