Ne-waza (travail au sol)

juji-gatameIl y a quelques années j’avais déjà abordé le sujet sur ce blog, mais l’envie de le faire à nouveau, s’est manifestée dans la mesure où il s’agit d’un secteur incontournable que j’affectionne tout particulièrement, même s’il est dommage de se consacrer exclusivement à son étude. D’autant qu’il est complémentaire au travail des projections et à celui des coups. Voici donc ci-dessous le texte que j’avais publié en 2013. Il s’agit d’une courte présentation résumant les points essentiels.

Le ne-waza (le travail au sol), paraît-il, n’était pas le domaine privilégié  de Jigoro Kano. Le créateur du judo préférait l’amplitude des mouvements et le côté artistique qui se dégagent des projections. Et puis, des principes tels que celui de l’utilisation de la force de l’adversaire semblent être plus faciles à mettre en application dans le travail debout. Cependant, il ne le négligea jamais, conscient de l’intérêt qu’il représentait. Sur le plan de l’efficacité en matière de self-défense, on ne peut sérieusement pas s’en passer. Sur le plan physique tous les pratiquants se plaisent à reconnaître qu’il participe largement à un son bon développement. Sur l’aspect mental, le ne-waza demande de la réflexion, sans aucun doute davantage que dans d’autres domaines du combat.  En effet, la vitesse n’y est pas déterminante. Il s’agit avant tout de construire et d’élaborer une stratégie sur plusieurs coups : « Le serpent n’avale pas la grenouille en une fois » ! Tout est dit dans cette belle formule !  Enfin, allié aux autres composantes du ju-jitsu, il participe à l’élaboration d’un véritable sens du combat. Ajoutons que le ne-waza est bien souvent la finalité d’un affrontement Pour finir, et ce n’est pas négligeable, il pourra être pratiqué très longtemps avec plaisir et efficacité.

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Cap à l’Ouest

niortDes raisons personnelles d’ordre familial m’amènent à quitter le Sud-Est pour mettre le cap à l’Ouest. Quitter les rivages de la Méditerranée pour me rapprocher de ceux de l’Atlantique. A partir de ce mois de décembre, c’est à Niort dans le département des Deux-Sèvres que je poserai mes valises. En quelques mois j’aurais effectué une sorte de « périple » ressemblant à un petit tour de France.

Ce lieu ne m’est pas inconnu, il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une aventure, mais tout simplement d’une nouvelle vie, « proche de mes proches » et cela n’a pas de prix.

Une région dans laquelle, en plus de profiter de ma famille, j’exercerai mon métier en partageant ma passion, le ju-jitsu.

Et puis, grâce au TGV, la capitale ne sera pas éloignée, cela signifie que de nombreuses incursions parisiennes, sous la forme de stages, seront réalisables de façon régulière.

De plus Niort n’est pas non plus éloigné de villes dans lesquelles le ju-jitsu est bien présent ; cela annonce de belles rencontres.

Enfin, Soulac-sur-Mer est très proche et renouer avec les grands rassemblements estivaux qui, vingt cinq années durant, n’ont pas manqué de faire le bonheur de centaines de stagiaires et le mien, n’est pas une perspective déplaisante.

Laisser les belles collines varoises écrasées par le soleil et qui se dessinent dans un azur parfait aussi bleu que la Méditerranée ne se fait pas sans un petit pincement au cœur. Mais il y a des soleils ailleurs que dans le ciel et la contrepartie est une nouvelle vie dans un cadre bucolique aussi enivrant que les parfums azuréens. Pour le ju-jitsu aussi, ce sera l’occasion de nouveaux projets, tout en gardant un lien solide avec le passé.

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Attitude au dojo

attitude-au-dojoRégulièrement et au moins une fois par saison, il n’est pas inutile de rappeler quelques règles essentielles de bienséance lors de notre présence dans un dojo. Celles-ci participeront à une pratique éducative et constructive dans de nombreux domaines. Les apprendre aux élèves et les leur faire respecter est essentiel, mais parfois les rappeler à certains professeurs n’est pas superflu. Notre rôle d’enseignant d’arts martiaux, du moins tél que je le conçois, ne se limite pas à l’apprentissage de techniques de combat. Au travers de celles-ci, notre mission est aussi d’apporter une contribution à l’éducation globale qui pourra participer à l’élaboration d’une meilleure vie en société, notamment auprès des plus jeunes. Mais partant du principe qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, les plus âgés sont aussi concernés. Afficher sur un mur du dojo les quelques lignes jointes à ce billet et faire respecter leur sens ne pourra que faciliter la tâche du   Maître des lieux.

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Un week-end vosgien

dojo-mirecourtDépart le vendredi midi de Saint-Raphaël en direction des Vosges par un TGV direct, mais aux allures d’omnibus, dans la mesure où une petite dizaine de gares sont desservies avant d’attendre Neufchâteau à quelques kilomètres de Mirecourt où devait se dérouler ce « week-end ju-jitsu ».

Une arrivée pour l’heure du diner chez des élèves du « Dojo Mirecurtien » en compagnie de quelques ju-jitsukas allemands venus avec leur professeur. S’en est suivie une nuit réparatrice avant une matinée du samedi quelque peu touristique avec la visite d’une brasserie locale. Cela nous apprend, entre autres, qu’il est beaucoup plus long et beaucoup plus compliqué de faire de la bière que de la boire !

Rapide déjeuner avec un plat allemand, les « spaetzles » à base de pâtes, de fromage et d’oignon ! De quoi emmagasiner suffisamment d’énergie pour l’après midi.

Une première séance programmée de 13 h 30 à 16 h 00 qui a rassemblé une soixantaine de stagiaires et au cours de laquelle j’ai pu constater que l’intérêt pour la forme de ju-jitsu enseignée ne faiblissait pas. Les discussions d’après cours portaient essentiellement sur les regrets de ne pas voir cette méthode plus largement répandue, notamment qu’elle ne le soit pas au sein de la fédération « mère ». Des discussions au cours desquelles j’ai pu également faire le constat que la gentillesse et la convivialité existaient encore et qu’elles pouvaient créer de solides liens d’amitiés autour d’une passion commune.

Le soir, un diner rassemblait quelques stagiaires et les dirigeants du club. Ce repas ne pouvait pas se dérouler dans une meilleure ambiance. Il a été question de ju-jitsu, bien sûr, mais coté coulisses avec quelques anecdotes croustillantes. D’autres sujets ont été abordés, le Pinot d’Alsace, même avec modération, facilite le partage.

Le dimanche matin, après un solide petit déjeuner, le contenu technique de la séance complétait celui de la veille. Ce fut encore l’occasion d’éprouver un véritable plaisir en constatant d’une part, l’engouement autour de notre méthode et d’autre part la reconnaissance sincère et spontanée d’années de travail !

Comment ne pas remercier Pascale Pierrot-Cracco, la super-dynamique prof – 6e dan – du dojo Mirecurtien, pour l’organisation sans faille de ce week-end exceptionnel au cours duquel j’ai ressenti une chaleur humaine qui a été ma plus belle récompense. Je remercie aussi Hubert, président du club, mais aussi – et surtout – mari de Pascale. Je n’oublie pas l’équipe sans laquelle rien n’est possible, encore faut-il être capable de fédérer.

Il serait indélicat de ne pas mentionner Ralph Emberger le professeur de la délégation d’Outre-Rhin qui collabore régulièrement avec Mirecourt. Il nous a offert deux prestations de qualité, même si certaines différences existent. Quelqu’un a dit : « il faut que mille fleurs s’épanouissent » ! A noter la très sympathique visite du président du comité départemental FFJDA, faisant ainsi la preuve que l’ouverture d’esprit existe chez certains. Une initiative courtoise et constructive.

Le dimanche après midi, le retour s’est effectué à partir de la gare de Nancy, avec cette fois un passage par la capitale avant de reprendre la direction du sud-est.

Ainsi se termine une fin de semaine au cours de laquelle la satisfaction d’avoir pu donner tout ce que l’on pouvait, l’emporte très largement sur une fatigue somme toute assez concevable, surtout lorsque la reconnaissance n’est pas absente.

Voilà, en quelques lignes, résumées, deux journées qui laisseront de beaux souvenirs.

Rendez-vous prochainement pour d’autres aventures. Le 27 à Carqueiranne dans le Var et le 11 décembre à Niort dans les Deux-Sévres.

Renseignements : eric@pariset.net 06 14 60 18 25

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Quelques dates

SAMOURAIDans les semaines à venir, j’aurai le plaisir de me déplacer pour encadrer plusieurs stages de fin de semaine. D’abord les 19 et 20 novembre à Mirecourt dans les Vosges, puis le 27 à Carqueiranne dans le Var et enfin le 11 décembre à Niort dans les Deux-Sèvres.

Ces déplacements sont sources de rencontres, d’échanges et de satisfactions. Depuis plusieurs décennies, j’ai eu l’occasion de quadriller régulièrement notre pays, mais aussi d’exporter notre ju-jitsu à l’étranger. Pour différentes raisons, ces dernières années j’ai été contraint de limiter considérablement ces interventions, aujourd’hui davantage de disponibilité me permet de renouer avec elles.

Toujours bien reçu lors de ces stages, j’apprécie de pouvoir exercer mon métier et partager ma passion en faisant de nouvelles rencontres et ainsi faire la connaissance de férus de ju-jitsu qui n’hésitent pas à mettre de coté leurs habitudes dominicales durant quelques heures. C’est aussi l’occasion de « retrouvailles » que les distances rendent malheureusement trop rares. Et puis il est toujours agréable de partager ses connaissances et son expérience avec un nouveau public.

Alors, que ce soit sur la Ligne bleue des Vosges, près de la Grande Bleue ou bien dans le Marais Poitevin, j’espère avoir le plaisir de retrouver les aficionados du ju-jitsu pour quelques belles heures de partage.

Renseignements : eric@pariset.net

Les méthodes d’entraînement

harai-goshiLes « méthodes d’entraînement » sont un ensemble d’exercices destinés à améliorer une technique en particulier ou encore un thème bien précis. Dans le déroulement d’une séance elles peuvent être placées entre l’étude technique et les randoris (exercices libres), bien que ceux-ci fassent partie de cet ensemble. Elles peuvent également faire l’objet de séances spéciales. Elles prennent généralement la forme de répétitions, statiques ou en déplacement.

Très codifiées et conventionnelles, ces méthodes d’entraînement sont indispensables, leur pratique ne doit pas être négligée, même si certaines, tels que les uchi-komi en statique sur une projection (bien connues des judokas), ne sont pas considérées par les étudiants comme la partie la plus agréable d’une séance. La récompense viendra des progrès qui en découleront.

En ju-jitsu, Il en existe un nombre important, dans tous les domaines, aussi bien debout qu’au sol, dans le travail des coups et dans celui des projections.

Les plus connues, sont les fameux « uchi-komis » (déjà évoqués en amont). Ce mot est difficilement traduisible en français – le principal sens que l’on peut lui attribuer est « d’entrer » -, il s’agit de répéter une technique de projection juste dans sa première partie, de préférence en soulevant son partenaire, par série de dix ou de vingt et même davantage. L’exercice pourra être pratiqué en déplacement, sans oublier les répétitions tout seul, « dans le vide » selon une formule connue des adeptes.

Ensuite, il y a les exercices à thème, que l’on peut appeler également « exercices pré-arrangés ». Un exemple, en atemi-waza où Tori travaille ses coups et Uke ses défenses. Cela s’appelle kakari-geko (un sur deux qui attaque). Ce travail peut aussi être proposé avec les projections. Autre exemple avec le ne-waza (travail au sol) : dans une position de défense adoptée par Uke, Tori œuvre dans le but de finaliser, il peut ainsi progresser dans son système d’attaque sans craindre le contre et de fait se renforcer dans le domaine étudié.

On l’aura compris, du moins je l’espère, ces méthodes permettent de se concentrer sur une technique ou un thème particulier et par la répétition… progresser. L’objectif de ce billet n’est pas de toutes les présenter (loin de là), mais d’insister sur leur utilité et de ne pas passer directement de l’étude technique aux randoris traditionnels.

Cela ne m’empêchera pas de proposer par la suite d’autres exercices de ce type, fruits de l’expérience et de l’imagination d’un passionné !

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Le pari du vieux guerrier

06cad30e00d5b6ef2e59f9e88094c720C’est avec beaucoup de plaisir que je publie de temps à autres une histoire issue du recueil de Pascal Fauliot « Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon ». Ces petites histoires nous offrent une belle matière à réflexion et nous rappellent que nos disciplines ne sont pas que de simples activités physiques.

 

Le pari du vieux guerrier.

Le seigneur Naoshige déclara un jour à Shimomura Shoun, l’un de ses vieux samouraïs : « La force et la vigueur du jeune Katsushige sont admirables pour son âge. Quand il lutte avec ses compagnons il bat même les plus âgés.

Bien que je ne sois plus tout jeune, je suis prêt à parier qu’il ne parviendra pas à me vaincre », affirma le vieux Shoun.

Naoshige se fit un plaisir d’organiser la rencontre qui eut lieu le soir même dans la cour du château, au milieu d’un grand nombre de samouraïs. Ceux-ci étaient impatients de voir ce qui allait arriver à ce vieux farceur de Shoun .

Dès le début de la rencontre, le jeune et puissant Katsushige se précipita sur son frêle adversaire et l’empoigna fermement, décidé à n’en faire qu’une bouchée. A plusieurs reprises, Shoun décolla du sol et faillit aller rouler dans la poussière ; cependant, à la surprise générale, il se rétablissait à chaque fois au dernier moment.

Exaspéré, le jeune homme tenta à nouveau de le projeter en y mettant toute sa force mais, cette fois, Shoun profita habillement de son mouvement et c’est lui qui réussit à déséquilibrer Katsushige et à l’envoyer au sol.

Après avoir aidé son adversaire à demi inconscient à se relever, Shoun s’approcha du seigneur Naoshige pour lui dire : «Etre fier de sa force quand on ne maîtrise pas encore sa fougue, c’est comme si on se vantait publiquement de ses défauts. »    

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Préférences

SAMOURAISelon une étude publiée dans le quotidien Le Parisien le 18 octobre dernier, la compétition arrive en dernier quant aux motivations qui conduisent à la pratique d’une activité physique. Cette étude, réalisée auprès des franciliens, englobe tous les sports ; les disciplines de combat ne doivent pas échapper à cette analyse, si ce n’est que pour les arts martiaux l’aspect utilitaire doit être en bonne place dans les critères de motivation. Que la compétition arrive en dernier est une raison supplémentaire pour se demander ce qui amène certains arts martiaux traditionnels « à but non-compétitif » à se tourner vers un aspect contre-nature (la compétition) et qui n’intéresse donc que peu de monde ? On peut aussi se demander pourquoi, dans les sports où la compétition existe déjà, dans certains clubs (pas tous), celle-ci est souvent rendue incontournable, provoquant ainsi une stigmatisation à l’encontre de ceux qui ne souhaitent pas forcément s’y adonner, soit par manque de moyens techniques et physiques, soit tout simplement par manque d’envie ?

Dans cette étude, il ressort que la détente et le loisir arrivent en premier, en deuxième la santé, en troisième les rencontres, en quatrième le contact avec la nature et en dernier la compétition. Concernant le contact avec la nature, les arts martiaux se contenteront de la «nature humaine».

Que l’on ne se méprenne pas, je ne suis pas contre la compétition, je me suis souvent exprimé sur ce sujet (preuve en est le partage de nombreuses vidéos sur me page Facebook), simplement, dans les disciplines où la compétition est possible, celle-ci doit être une étape (non obligatoire) mais sûrement pas une finalité. Certes il s’agit là d’une bonne expérience, développant de belles qualités, et pour le sport en question, cela tient lieu de vitrine. Cependant, existe aussi le «revers de la médaille », c’est un autre sujet qu’il sera intéressant de développer ultérieurement.

Dans les disciplines de combat qui pratiquent les compétitions d’affrontement direct, il a été indispensable d’établir un règlement excluant les techniques les plus dangereuses, donc les plus efficaces, celles qui sont le fondement d’un art de combat. Etant interdites en compétition, bien souvent elles ne sont plus enseignées dans les cours, par une fâcheuse manie qui consiste à faire la part belle uniquement à celles autorisées, reléguant au second plan un enseignement s’inscrivant dans une pratique traditionnelle, complète, efficace, ouverte à tous les gabarits et toutes les conditions physiques, mais aussi à tous les âges. Sans oublier l’aspect formateur sur un plan mental, apportant un bien-être personnel, mais aussi collectif.

Là aussi, tout comme pour le sujet de la semaine dernière sur la « tenue », mes propos ne sont pas l’émanation d’un refus d’évoluer, mais tout simplement du respect d’une identité et d’une forme de logique. Enfin, la complémentarité entre un judo, – dans lequel existe des compétitions – et un ju-jitsu traditionnel – sans compétition d’affrontement direct -, permettait à chacun de pratiquer en fonction de ses aspirations. De plus, cette complémentarité offrait de belles passerelles entre deux formes de travail aux racines communes.

J’ai bien souvent abordé le sujet, mais la publication de l’étude évoquée plus haut m’a paru être une bonne occasion d’y revenir. Et puis, nous sommes encore en début de saison et ceux qui viennent de rejoindre la grande famille des arts martiaux, n’ont peut-être pas le loisir de remonter le temps sur ce blog.

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Un peu de tenue…

kimono-jigoroPar facilité on l’appelle « kimono », bien que ce nom soit plus particulièrement réservé à un vêtement d’intérieur. Peu importe, que ce soit le judogi, le karatégi, le kékogi, et même le ju-jitsugi, il s’agit de la tenue d’entraînement de nos disciplines japonaises et il me semble souhaitable de la conserver. Non pas pour des raisons s’apparentant à un conservatisme psychorigide et encore moins de façon ostentatoire, tout simplement parce qu’il s’agit notre tenue traditionnelle liée à notre histoire. Même si elle a un peu évolué au niveau de sa coupe, de son épaisseur, parfois de sa couleur, il n’empêche que l’on ne peut déroger à la veste au pantalon et à la ceinture.

(En illustration, le fameux kimono d’entraînement de Jigoro Kano)

J’avais déjà évoqué ce dossier, mais devant une certaine tendance qui se voudrait évolutive et libertaire, ou même négligente, je trouve utile d’y revenir.

Tout d’abord l’uniformité de la tenue d’entraînement existe dans la plupart des sports et des activités. Nous n’allons pas à la piscine en judogi et les footballeurs ne s’adonnent pas à leur sport en tenue de ski. Cette uniformité appartient au patrimoine de chaque discipline, elle fait partie de son identité, elle a ses raisons d’être. A sa manière elle permet aussi d’abattre les barrières sociales. C’est également le cas dans les sports de combat, la tenue des boxeurs n’est pas identique à celle des lutteurs ni à celle des judokas. Cela pour insister sur le fait qu’il n’est pas question de remettre en cause les différentes façons de se vêtir, à chacun son identité et ses traditions. A ce titre, je ne vois pas pour quelles raisons nos disciplines qui se réclament de l’appellation « traditionnelle », ne respecteraient pas ces us et coutumes.

Que chaque méthode particulière au sein des disciplines défende sa tenue, rien de plus normal, mais il n’est pas nécessaire de le faire avec des arguments non crédibles d’efficacité, ceux liées à l’identité propre et à la singularité suffisent. La pratique en kimono n’est pas moins efficace que les autres. Si l’objectif est de coller au plus prêt à la réalité il faudra non seulement abandonner le kimono, mais aussi le T-shirt, le pantalon de survêtement (ou short/bermuda) et choisir le jean blouson baskets, ou encore opter pour le costume pardessus et chaussures de ville, même parfois pour le tailleur et les chaussures à talons. On ne trouve aucune de ces tenues dans les salles d’entraînement ni dans les dojos.

Concernant notre fameux kimono, il possède un avantage hygiénique non négligeable dans la mesure où il permet d’absorber des litres de sueur, il limite aussi quelque peu une proximité parfois gênante avec le partenaire et enfin grâce à son ampleur il offre la possibilité de s’entraîner dans de bonnes conditions. Ce qui présente une garantie de progrès et par conséquent d’efficacité.

Ne perdons ni notre identité, ni notre histoire, encore moins nos traditions. Respectons toutes les autres disciplines, mais commençons par respecter la notre !

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Les trois familles

webkanjiAu printemps dernier, le 19 mai exactement, sur ce même blog, j’avais mis en avant l’importance que représente la maîtrise des liaisons entre les différentes composantes du ju-jitsu. Bien gérer chacune de ces familles est essentiel, les enchaîner avec une parfaite fluidité l’est tout autant.

Aujourd’hui, l’objectif est de revenir sur chacun de ces groupes en les « explorant » un peu plus profondément. Je rappellerais qu’il s’agit de l’atemi-waza (le travail des coups), du nage-waza (le travail des projections) et du katame-waza (le travail de contrôles).

L’atemi-waza regroupe les coups qu’il est possible de donner avec les bras et avec les jambes, (moins glorieux, mais existant quand même, ceux portés avec la tête). Ils sont principalement utilisés debout, mais peuvent l’être également au sol. En ju-jitsu (j’évoque ici l’art martial et non pas la version combat sous forme d’affrontements directs) il existe deux spécificités. D’abord – s’agissant aussi d’une méthode de self-défense – les coups interdits dans les boxes traditionnelles sont étudiés. Ils le sont avec contrôle, heureusement. Ensuite, les atemi ne représentent pas une finalité, à l’inverse des disciplines qui se limitent aux techniques dites « poings-pieds ». Dans notre art, les coups ont pour rôle d’arrêter l’adversaire, de le déséquilibrer favorablement au profit d’une projection, d’un contrôle ou bien des deux. Cela signifie qu’ils doivent être utilisés avec des attitudes (des gardes) compatibles avec les autres composantes du ju-jitsu. Ils peuvent servir, le cas échéant, de « contrôle final », même s’il ne semble pas souhaitable d’abuser de l’image d’un adversaire frappé à terre. L’étude de l’atemi-waza, permet de progresser dans l’art de donner des coups, mais aussi et – même surtout – dans l’art de ne pas en recevoir. Par conséquent la maitrise de l’esquive ne devra pas être négligée. Si l’atemi-waza est pratiqué avec contrôle, et donc avec un bon état d’esprit dans lequel le contrôle sera la priorité, il permettra – en plus d’acquérir de l’efficacité dans le travail à distance -, de parfaire sa souplesse, sa tonicité et sa vélocité, sans oublier sa précision, essentielle dans bien des domaines, mais peut-être encore plus particulièrement dans celui-ci.

Le nage-waza, par définition se pratique debout, puisque son but est de projeter, de faire chuter, de mettre à terre quelqu’un qui est…debout. C’est le domaine le plus vaste en nombre de techniques. Régit par des principes dans lesquels la technique prime, il demandera beaucoup de patience et participera ainsi activement à une bonne formation mentale. Ce qui n’est jamais inutile. Sur le plan de l’efficacité, le nage-waza est redoutable dans le domaine du corps à corps. Soit après un déséquilibre obtenu par un atemi, soit sur une attaque directe, opportunité au cours de laquelle la force de l’adversaire sera utilisée (le principe de base du ju-jitsu dont la traduction signifie « technique de la souplesse » dans le sens de l’adaptabilité physique et mental), mais aussi en cas d’attaque surprise telle qu’une saisie par l’arrière. Sur le plan corporel ce secteur développera de multiples qualités, dont une bonne coordination entre les membres supérieurs et les membres inférieurs.

Enfin, le katame-waza. Il s’agit là aussi d’un domaine important et pour plusieurs raisons. D’abord, il est très souvent la finalité d’une défense, ensuite parce qu’il donne la possibilité de maîtriser une personne sans forcément mettre ses jours en danger (ce qui est à prendre en considération sur le plan de la légitime défense). Dans ce groupe, on y trouve trois « sous-groupes » : les clefs, les étranglements et les immobilisations. Lorsque l’on évoque les contrôles on pense assez naturellement au travail au sol (le ne-waza), ce qui est le cas en judo, mais dans le ju-jitsu bon nombre de clefs et d’étranglement s’appliquent également debout. Leur assimilation nécessitera aussi d’être armé de patience afin de saisir toutes les subtilités qui existent dans certaines clefs ; celles-ci demandant beaucoup de précision. C’est un secteur plus technique que physique, ceci étant les pratiquants qui connaissent les randori au sol dont le but est de faire abandonner son partenaire à l’aide de ces contrôles, savent de quoi il est question en matière de débauche d’énergie !

Lorsque vous avez assimilé ces trois groupes et que vous êtes en mesure de les enchaîner avec une parfaite fluidité, sans temps morts entre chaque secteur, vous êtes un parfait ju-jitsuka.

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