Les liaisons heureuses

Après quelques articles consacrés à mon installation varoise et aux deux stages qui se dérouleront à Sainte-Maxime cet été, revenons à un aspect plus technique et aux fondamentaux de notre art.

« Les liaisons heureuses »

Dans tous les domaines du combat à mains nues le JU-JITSU nous offre une palette impressionnante de techniques. C’est sa spécificité, sa force et son principal intérêt. A ce titre, Il a inspiré bon nombre de disciplines parmi les pratiques dites modernes.

Cette richesse technique est un atout majeur dans le domaine de l’efficacité et garantit un intérêt fort et croissant tout au long de notre pratique personnelle. Cependant elle pourrait apparaitre comme un handicap pour certains, comme une sorte de « trop-plein technique », mais comme le dit l’adage : « abondance de bien ne nuit pas ». D’autant que pour ceux qui sont avides de découvertes, ils pourront longtemps satisfaire à cette passion.

Même si la maitrise des trois catégories de techniques qui composent notre art (coups, projections et contrôles) est souhaitable chacun ressent naturellement des préférences et développe des aptitudes personnelles dans telle ou telle de ces catégories. La gestion parfaite de cet ensemble est un sacré challenge, d’autant que bien gérer chaque technique est une chose, mais bien maitriser la liaison entre chacune d’elles, en est une autre ! C’est le sujet de cet article ; cette fameuse liaison qui me tient tant à cœur et que j’aborde régulièrement dans mon enseignement.

En effet, notre art n’est pas un « assemblage », c’est-à-dire un mélange de plusieurs disciplines, il est une entité, un bloc. A ce titre, nous devons être en capacité de nous adapter immédiatement à une situation donnée, que ce soit à distance ou bien en corps à corps et surtout être capable de passer de l’une à l’autre. C’est le principe de ce que j’appelle « la liaison ». En plus de la maitrise de chaque élément, des impératifs techniques logiques et cohérents nous sont imposés afin que celle-ci soit réalisable avec efficacité.

Premier exemple la garde, la posture. Une garde trop basse sur les jambes (que l’on trouve dans certaines Ecoles de KARATE) pour l’utilisation des ATEMIS (coups) ne sera pas compatible avec la majorité des projections qui demandent bien souvent une extension des membres inférieurs que ne peuvent offrir ces gardes.

Deuxième exemple le KUMI-KATA (la saisie du « kimono » que les JUDOKAS sont bien souvent dans l’obligation d’imposer avant toute tentative de technique) ; celui-ci ne pourra être utilisée systématiquement en JU-JITSU. Nous devons être capables d’exécuter une projection sur un adversaire que l’on ne peut saisir par la veste, soit parce qu’il n’en n’a pas et/ou tout simplement pour éviter une perte de temps considérable. Cette hypothèse pouvant se présenter dans la réalité et c’est la rapidité dans le passage du combat à distance à celui du corps à corps qui sera déterminante. Plusieurs secondes consacrées à la mise en place du KUMI-KATA en question seront préjudiciables.

Que l’on ne se méprenne pas, étant un farouche partisan du kimono (appelé de cette façon commune par facilité de langage.) il n’est pas dans mon intention de le renier, il s’agit de notre tenue de pratique, je ne transigerai pas sur son utilité. J’avais d’ailleurs consacré un article sur ce sujet au début du mois de janvier 2015. Ceci étant, le ju-jitsu est aussi une méthode de défense, tous les cas de figure doivent être envisagés, pratiqués et répétés.

Revenons à notre sujet et prenons un exemple très simple, celui qui consiste à enchaîner MAE-GERI haut (coup de pied de face) avec O-SOTO-GARI (grand fauchage extérieur). Le coup de pied permet d’arrêter l’agresseur et/ou de la mettre en déséquilibre sur l’arrière pour faciliter l’exécution de la projection, à la condition que cette liaison soit exécutée sans le moindre temps d’arrêt entre les deux techniques. Les exemples sont nombreux…

Comment se perfectionner dans ces liaisons ? D’abord en les pratiquant régulièrement. On les retrouve dans la plupart des enchaînements (16 techniques, 16 bis, etc.) qui composent notre patrimoine technique. Ensuite, des méthodes d’entraînement, comme les UCHI-KOMIS, qui consistent à répéter inlassablement un enchaînement coup-projection (sans la chute, sauf en fin de cycle) sont la garantie de l’automatisation des mouvements et du progrès.

Dernier point de ce billet : il existe des parallèles flagrants entre les gestuels et les formes de corps utiles à la bonne exécution des coups et à celle des projections. Voici quelques exemples : La façon d’élever la jambe dans la préparation d’O-SOTO-GARI et celle que l’on retrouve dans le MAE-GERI-KEAGE ; le mouvement circulaire sur l’arrière dans URA-MAWASHI et dans O-UCHI-GARI ; GEDAN-GERI et SASAE-TSURI-KOMI-ASHI, etc. Cette liste étant loin d’être exhaustive ! Autant de preuves quant à l’existence d’une compatibilité intrinsèque.

Au travail !

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Après le printemps…

12573162_1013144638748054_2833870690754645264_n[2]Avec le printemps qui a tenté de s’installer on ne peut faire autrement que de penser aux vacances d’été. Elles approchent à grands pas et ceux qui n’auraient pas encore choisi leur destination peuvent opter pour Sainte-Maxime et s’offrir ainsi une semaine ou deux de « ju-jitsu-vacances ». Deux périodes sont proposées, une en juillet et l’autre au mois d’août.

Sur ce blog deux billets ont déjà été consacrés à la reprise des stages d’été, l’accent avait été mis sur la destination. Aujourd’hui, je propose de détailler plus particulièrement l’emploi du temps et le contenu technique.

Au début des années 1980, la formule proposait deux heures d’entraînement le matin et deux heures l’après-midi. Il s’agissait davantage de ju-jitsu que de vacances. Au milieu des années 2000, j’ai pensé procéder à un rééquilibrage qui a consisté à consacrer la matinée à l’entraînement, le restant de la journée devenant totalement libre, l’appellation « vacances et ju-jitsu » prenait ainsi tout son sens.

Au cours des trois heures d’entraînement quotidien, une première partie se fera en extérieur. Le travail des atémis et de certains contrôles pouvant se passer de tatamis. Et puis, même si en principe il fait déjà chaud à neuf heures dans cette région, la pratique en extérieur au milieu de la nature est un privilège. A cet effet, il faut donc prévoir une tenue adéquate. Le survêtement étant largement superflu. Par contre les chaussures de sport ne le sont pas.

Toujours par rapport à l’équipement, en plus du « ju-jitsugi » (en prévoir éventuellement deux, la transpiration devrait être abondante) Il est également souhaitable de se munir de gants de boxe (les plus simples) pour un travail spécifique des coups.

Le reste de la séance sera consacré aux aspects qui ne peuvent se passer du confort des tatamis. Travail au sol, projections, enchaînements et techniques avancés, un peu d’exercices imposés et beaucoup de méthodes d’entraînement. Les randoris classiques, le randori de self défense à deux ou bien avec plusieurs partenaires.

Perfectionnement techniques et acquisition (ou renforcement) d’une bonne condition physique, voilà les bénéfices qui pourront être obtenus lors de ces périodes qui ne manqueront pas de laisser d’excellents souvenirs. C’est aussi l’assurance d’entamer une nouvelle saison dans de bonnes conditions.

A quelques semaines de ces deux rendez-vous, il est largement prudent de prendre ses dispositions concernant l’hébergement. L’office du tourisme ne manquera pas d’y pourvoir. Je rappelle que la résidence UNIVAC (www.univac-vacances.com) située à proximité du centre-ville et non loin du dojo, propose aux stagiaires des conditions privilégiées.

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à me contacter : eric@pariset.net

A bientôt sur les tatamis varois !

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La vie parisienne…

sans-titre (6)Avec l’installation varoise (voir le précédent article) ce sont exactement quarante-cinq années de vie professionnelle parisienne qui s’achèvent.

A l’âge de dix-sept ans j’ai commencé mon métier sur le tatami du club de la rue des Martyrs. Ensuite plusieurs dojos se sont succédés. Le dojo de la rue de La Rochefoucauld dans le neuvième arrondissement puis trois clubs situés dans le douzième. D’abord rue de Charenton, ensuite boulevard de Reuilly, puis à nouveau rue de Charenton. Je n’oublie pas celui de Saint-Mandé qui fit office d’annexe trois années durant. Enfin, le « dojo de la Bastille », le dernier, le plus grand et celui dans lequel je suis resté le plus longtemps. (L’activité ne s’y est d’ailleurs pas arrêtée, elle continue avec une autre équipe.)

Durant toutes ces années, j’ai eu la joie d’initier et de perfectionner plusieurs centaines d’élèves. J’ai pu faire connaitre à des dizaines de pratiquants devenus ceintures noires le goût très particulier de l’accession à ce graal. Je n’oublie pas la formation de professeurs ! Dans ces dojos j’ai accueilli des enfants de tous les âges, des pré-ados, des ados et bien évidement des adultes hommes et femmes. Des gens habiles, d’autres moins, mais qui le sont devenus à force d’entraînement sérieux et de volonté. Des personnes qui ne pensaient pas pouvoir, un jour, pratiquer et s’exprimer dans les disciplines de combat, etc.

J’ai connu des satisfactions et des déceptions, de la joie et de la peine, de la reconnaissance et des trahisons (parfois) (qui laissent leurs auteurs face à leur conscience.) Elles ne gâchent en rien la satisfaction ressentie en se retournant sur un passé professionnel bien dense et la sensation du devoir accompli. Je le pense, avec une certaine fierté, sachant que la perfection n’existe pas et que c’est d’essayer de s’en approcher qui nous motive !

Aujourd’hui il n’est question que de la « vie parisienne », je n’évoquerai donc pas tout ce qu’il fallut assurer en matière de promotion du ju-jitsu, en province et à l’étranger ; stages, démonstrations, réunions, organisations de manifestations, supports techniques, etc. Autant d’actions venues s’ajouter à l’activité déjà bien intense que représente la direction d’un club dans le secteur privé. Cette formule très lourde, offre une contrepartie qui n’a pas de prix, celle de profiter d’une liberté d’organisation (planning, stages et autres animations.). Mais bien souvent la liberté à un prix et (paradoxalement) des contraintes. Il s’agit tout à la fois d’une « Ecole » avec des objectifs techniques et pédagogiques qui doivent être atteints, mais aussi d’une entreprise avec d’autres impératifs incontournables ! Ceci étant, un parallèle peut être établi entre la volonté nécessaire à la gestion d’une entreprise et celle dont on doit faire preuve sur un tatami.

Même si certains moments ont été difficiles, il faut conserver le meilleur. Parmi ces bons souvenirs, il y a le plaisir de transmettre et de constater les progrès. Tout au long de cet apprentissage existe la fameuse relation professeur-élèves, si chère aux arts martiaux. Mais pour moi il y a aussi et surtout ce brassage social que nous propose un dojo. Des relations qui n’auraient pu se faire ailleurs s’y établissent. Certes, c’est le cas dans de nombreux sports, mais les « sciences du combat » offrent une complicité et une connivence différentes, issues de la nature même de la pratique (Un autre sujet à développer ultérieurement.)

Pour clore ce résumé de plusieurs décennies d’activités martiales parisiennes et avant de filer vers d’autres horizons parfaitement bleus, on peut se poser, avec malice la question suivante : « Sera-t-il possible d’établir un bilan identique dans quarante-cinq ans sur les années tropéziennes ? »

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Vers le Sud

306594_198429053616735_801135129_nUne page s’est tournée en juin dernier avec la cession du club de la Bastille. Les mois ont passé – très vite – et nous voilà presque à la fin d’une saison qui fut pour moi la première sans activité depuis plus de quarante années. Enfin, pas vraiment, il y a quelques stages, la préparation et la parution d’un livre, un nouveau site Internet, la reprogrammation et l’organisation des stages d’été, les articles hebdomadaires du blog, mais aussi de la réflexion, des tergiversations, de la prospection, des hésitations, des déceptions, et… un (tout) petit peu de repos.

A quelques mois d’une nouvelle rentrée, il fallait prendre une décision pour que se matérialise enfin un nouveau projet.

Ce sera donc une installation dans le Var. Les habitués du blog, mes anciens élèves et les fidèles stagiaires connaissent mon attachement à ce beau département qui, par ailleurs, accueillera deux stages cet été. On ne peut donc pas vraiment parler de surprise. Un nouveau projet dans la capitale a bien évidemment été envisagé, mais aucune opportunité raisonnable ne s’est présentée. Et puis une nouvelle aventure, ce n’est pas déplaisant. Aventure mesurée, puisqu’elle se passera dans un lieu que je connais parfaitement.

Dans un premier temps on me propose de reprendre la section ju-jitsu de Saint-Tropez. Certes, ce village ne doit pas sa notoriété aux arts martiaux, mais en dehors des activités festives, il existe une vie « normale » sur la célèbre presqu’île et ses alentours. Et puis, dispenser mes connaissances auprès de nouvelles personnes, leur faire profiter de mon expérience et ainsi continuer, comme c’est le cas depuis plus de quarante ans, à développer le ju-jitsu, me semble former un bel objectif.

Pour certains fidèles qui souhaitaient ma réinstallation dans la capitale, nul doute que cette information ne sera pas une bonne nouvelle. Comme indiqué plus haut cette éventualité a été travaillée, elle n’a pu se concrétiser. Pour moi aussi ce n’est pas facile. Quitter Paris, où des racines profondes existent n’est pas évident. On ne se passe pas aisément de cette ville que beaucoup d’étrangers nous envient, sans que nous puissions leur donner tort. Les stages et autres évènements me permettront de la revoir régulièrement. Mais aussi et surtout cela sera l’occasion de retrouver des amis et des élèves avec qui des liens se sont créés. La relation d’élève à professeur peut aussi déboucher sur de fidèles amitiés.

N’oublions pas les nombreux moyens de communication qui nous permettent de garder le contact. A ce propos, les messages de sympathie via les réseaux sociaux (en privés ou publics), les commentaires sur le blog et les courriels ont été nombreux depuis l’arrêt de mon activité l’année dernière. Ils m’ont sincèrement touché. J’ai fait en sorte de remercier les auteurs. Si – malencontreusement et malheureusement – certains ont été oubliés qu’ils acceptent mes excuses et reçoivent enfin ces remerciements.

Je n’oublie pas le projet – plusieurs fois évoqué – de création d’une amicale de mes anciens élèves et peut-être aussi plus largement des adeptes de mon enseignement.

Je souhaite à tous une très bonne fin de saison et donne rendez-vous aux fidèles lecteurs de ce blog, dès la semaine prochaine à l’occasion du prochain billet.

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Trois mouches…

A cette période durant laquelle certains prenne06cad30e00d5b6ef2e59f9e88094c720nt un peu de vacances méritées et propices à la réflexion, découvrir – ou redécouvrir – une « petite histoire », comme celle que je vous propose ci-dessous, ne peut qu’être bénéfique. Bonne lecture.

Trois mouches

Dans une auberge isolée, un samouraï est installé, seul à une table. Malgré trois mouches qui tournent autour de lui, il reste d’un calme surprenant. Trois rônins entrent à leur tour dans l’auberge. Ils remarquent aussitôt avec envie la magnifique paire de sabres que porte l’homme isolé. Sûrs de leur coup, trois contre un, ils s’assoient à une table voisine et mettent tout en œuvre pour provoquer le samouraï. Celui-ci reste imperturbable, comme s’il n’avait même pas remarqué la présence des trois rônins. Loin de se décourager, les rônins se font de plus en plus railleurs. Tout à coup, en trois gestes rapides, le samouraï attrape les trois mouches qui tournaient autour de lui, et ce, avec les baguettes qu’il tenait à la main. Puis calmement, il repose les baguettes, parfaitement indifférent au trouble qu’il venait de provoquer parmi les rônins. En effet, non seulement ceux-ci s’étaient tus, mais pris de panique, ils n’avaient pas tardé à s’enfuir. Ils venaient de comprendre à temps qu’ils s’étaient attaqués à un homme d’une maîtrise redoutable. Plus tard, ils finirent par apprendre, avec effroi, que celui qui les avait si habilement découragés était le fameux Miyamoto Musashi.

 

Les 16 bis, suite et fin

Aujourd’hui, nous finissons l’étude des 16 bis entreprise il y a quelques semaines. Le principal objectif de cet exercice est de mettre en exergue les points importants et les plus intéressants. Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet enchaînement dans une vidéo sur ce blog en date du 2 mars 2016.

Dans la treizième technique, UKE tente une saisie arrière. TORI, l’arrête avec un USHIRO-GERI-KEAGE (fouetté) au niveau du bas-ventre et il enchaîne avec UCHI-MATA. Une fois de plus la fluidité dans la liaison « coup-projection » sera déterminante. A noter le parallèle indiscutable qui existe dans la façon de lancer la jambe dans USHIRO-GERI-KEAGE et dans UCHI-MATA. Preuve de l’indiscutable compatibilité entre les composantes du JU-JITSU.

A partir de la quatorzième technique, ce sont trois défenses contre armes qui sont abordées. Dans la quatorzième, il s’agit d’une menace avec un couteau tenu dans la main droite d’UKE. TORI porte MIKAZUKI-GERI à droite, dans la main armée, de l’intérieur vers l’extérieur. A l’aide de la même jambe, il enchaîne avec YOKO-GERI au niveau du genou droit. Il vient au contact pour appliquer TAI-OTOSHI. Le point essentiel sera, pour la projection, la capacité à se « glisser » sous UKE dans un mouvement qui rappelle une vague venant se placer sous le centre de gravité. (Il est important de spécifier que la projection ne pourra s’appliquer que si l’arme a été lâchée grâce au premier ou au second ATEMI.)

Pour la quinzième technique, UKE porte un coup de bâton en pointe dans la direction de l’abdomen. TORI esquive en reculant la jambe droite et saisit l’arme à deux mains. La droite sur l’extrémité la plus proche et la gauche entre celles de UKE. TORI tire l’arme vers lui pour obtenir une réaction de la part de l’adversaire. A ce moment et dans un mouvement circulaire, il monte l’arme en direction du visage et sans la lâcher il engage sa jambe gauche derrière celle d’UKE, pour lui appliquer O-SOTO-GARI. Le point important se trouve dans le principe « action-réaction » qui permet d’obtenir le déséquilibre indispensable à la projection.

Enfin, pour la seizième et dernière technique, UKE est derrière TORI et le menace à l’aide d’un revolver en lui mettant l’extrémité du canon dans le dos. TORI, mains en l’air, descend vivement son bras droit et enroule le bras armé d’UKE. Il prend soin de bien placé son tranchant de main dans la saignée du coude. En exécutant cette action, il effectue un demi-tour en avançant le pied gauche. Ensuite, avec sa main gauche il saisit la main armée (paume en direction d’UKE). En effectuant un retour en arrière qui consiste à reculer la jambe gauche, il applique une variante de KOTE-GAESHI. Une fois UKE au sol, il le désarme. L’efficacité résidera (entre autres) dans les deux TAI-SABAKI (déplacements).

Cette étude que j’ai eu le plaisir de vous proposer depuis plusieurs semaines n’a de sens que si elle est accompagnée d’un travail sur un TATAMI. Surtout dans la mesure où l’une des spécificités de cet enchaînement se trouve dans le nombre important de projections qui le compose. Et non des moindres. On y trouve des techniques emblématiques. UCHI-MATA, TAI-OTOSHI, O-SOTO-GARI, YOKO-GURUMA, pour n’en citer que quelques-unes, appartenant aux principales familles.

Site Internet d’Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

Créations

L2-Ju-jitsu-Les-16-techniques-imposées-397x600J’ai pu constater dernièrement sur Facebook que les 16 bis (qui, sans lien d’ailleurs, sont le sujet du blog, par épisodes) étaient présentées comme un « kata d’Eric Pariset ». C’est le fait de David Lobrie passionné d’arts martiaux résidant en Belgique et qui anime une page très dynamique sur le réseau social. Cela fait plaisir, d’autant que pour ce qui concerne l’origine il s’agit de la vérité, et même si je n’ai jamais abusé de cette reconnaissance, il est plaisant de constater qu’un enchaînement que l’on a créé il y a plus de trente ans a valeur de kata pour certains. Cela m’a rappelé que les « 16 bis » n’étaient pas ma seule réalisation et l’envie m’est venue de consacrer quelques lignes à chacune d’entre elles.

Il y a eu tout d’abord les « 16 techniques ». L’enchaînement le plus connu qui fut longtemps au programme des grades FFJDA et qui a été retiré parce que considéré comme « trop judo » ! Il est toujours à mon programme d’enseignement ! Créées en 1982 pour les besoins d’une démonstration à l’occasion des Championnats du monde de judo féminin qui se déroulaient à Paris, ces techniques constituaient le bouquet final d’une présentation qui mettait en avant le renouveau du ju-jitsu.

Ensuite les « 16 bis » ont été mises au point pour proposer un enchaînement supérieur, dans le cadre d’une évolution indispensable, et pouvant offrir une autre belle démonstration.

Il en a été de même pour les « 16 ter », encore un plus difficiles à exécuter et qui réclament quelques années de pratique. Elles permettent de constater que l’on a toujours à appendre et à progresser.

Toujours à peu près à la même époque, c’est-à-dire au début des années 1980, une suite a été élaborée pour la mise en valeur de l’une des composantes du ju-jitsu, qui avait été négligée durant pas mal de temps, à savoir l’atemi-waza, (le travail des coups.) Ainsi sont nés « les 16 atémis ». Ils offrent un enchaînement très simple dans l’esprit et la forme de notre ju-jitsu. Les techniques étant compatibles avec les autres composantes de notre discipline.

Après ce fut au tour des « 16 contrôles » de voir le jour. Nous étions au début des années 1990. Cette fois l’objectif était de valoriser un autre secteur du ju-jitsu et non un des moindres, à savoir le travail des contrôles, le katame-waza.

A la même époque j’ai réalisé les « 24 techniques », une présentation très structurée de notre art pour répondre à la demande d’un judoka – un peu perdu – devant le programme de l’unité de valeur ju-jitsu (à la FFJDA) pour son 4e dan judo-jujitsu. Serait-ce encore bien valable ou bien « trop judo » (là aussi) pour être honnête ?

Enfin, le petit dernier qui n’a pas encore de nom et qui met en avant deux familles de notre art, les coups et les contrôles, mais aussi – et surtout – leurs liaisons. Quinze techniques qui présentent les bases de notre ju-jitsu dans ces deux composantes. Il pourrait se nommer tout simplement les « 15 atemis et katames ».

Il est toujours bon et utile de se souvenir d’où l’on vient ! Aucune gloire dans tout cela, mais simplement la satisfaction et la fierté du travail accompli en se rendant utile. En avoir eu la possibilité et l’avoir fait ! Et surtout, ces enchaînements permettent de « fixer » notre travail et ainsi de constituer des références et des points de repère indispensables aux élèves et peut-être encore davantage aux professeurs !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujisuericpariset.com

Les 16 bis, troisième…

L6-Ju-jitsu-Travail-au-solAujourd’hui, nous attaquons le troisième carré de l’étude des 16 bis commencée il y a un mois. Vous pouvez trouver l’intégralité de cet enchaînement en vidéo, sur ce même blog à la date du 2 mars. Il est également présent dans le livre « Tome 6″ paru en 1995 et toujours disponible.

Dans la neuvième technique, UKE saisit TORI au niveau du revers de la veste avec sa main droite. Celui-ci contrôle immédiatement le poignet d’UKE avec ses deux mains. Il porte MAE-GERI KEAGE (fouetté) au bas-ventre et en pivotant sur sa droite, à partir du bassin, il vient placer son aisselle gauche sur le coude d’UKE. Il applique WAKI-GATAME en continuant l’action jusqu’au sol. Pour cela, il glisse sa jambe gauche devant lui. Il amène ainsi UKE à plat ventre. L’efficacité – redoutable – de cette technique réside dans le pivot effectué à partir des hanches immédiatement après le MAE-GERI.

Pour la dixième technique UKE saisit TORI à l’aide de sa main gauche au niveau de l’épaule droite. TORI porte URA-UCHI au visage avec le dos du poing droit et effectue un demi-tour sur sa droite. Il enchaîne avec un SHUTO de l’intérieur de sa main gauche au niveau de la gorge et place sa jambe gauche derrière celle d’UKE. Il peut ainsi lui appliquer O-SOTO-OTOSHI. Il accompagne l’action jusqu’au sol. Le point important sera de fixer UKE en déséquilibre arrière à l’aide de sa main gauche placée au niveau de la gorge et de sa main droite au niveau de la manche (ou du poignet) gauche.

Dans la onzième, UKE fait face à TORI. Il le pousse et le déséquilibre ainsi jusqu’au sol. Sur l’avancée d’UKE, TORI place ses pieds au niveau de la poitrine et ses mains derrière les pieds d’UKE. D’une action coordonnée des jambes qui poussent et des mains qui tirent, UKE est renversé sur le DOS. Le point essentiel sera dans la simultanéité des actions des mains et des jambes.

Pour la douzième technique UKE porte un double crochet (droite-gauche) en direction du visage. TORI effectue un double blocage et « plonge » immédiatement dans les jambes pour appliquer MOROTE-GARI. Pour cela il place son épaule contre l’abdomen d’UKE et les mains derrière les jambes. Une fois qu’UKE est au sol, TORI effectue un contrôle au niveau des chevilles. Il passe « à cheval » en pivotant sur sa droite, il conduit UKE sur le ventre et lui inflige une clef au niveau de la colonne vertébrale. Pousser avec l’épaule et tirer avec les mains simultanément seront l’assurance d’une parfaite efficacité au moment de la projection qui consiste à faucher en même temps les deux jambes de l’adversaire.

Il est indispensable de réitérer la mise en garde qui est de ne pas travailler ces techniques en dehors d’un dojo habilité et sous le contrôle d’un professeur (qui doit l’être tout autant.)

La suite et la fin de cet enchaînement dans quinze jours.

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Sainte-Maxime, vers le soleil…

12573162_1013144638748054_2833870690754645264_n[2]Le printemps est là, tout du moins sur le calendrier et le moment de penser aux vacances d’été est arrivé. Pour les pratiquants de ju-jitsu, envisager une semaine de stage dans le magnifique département du Var est une excellente idée ! Il y a quelques semaines, sur ce blog, un premier article avait déjà été consacré aux deux périodes que je propose l’été prochain à Sainte-Maxime, ce deuxième fait office de rappel et de complément.

Une semaine de ju-jitsu, à raison de trois heures par jour (en matinée), ce sera incontestablement l’occasion d’approfondir la discipline, de réaliser d’énormes progrès et de se faire plaisir. Le reste de la journée, chacun sera libre de s’occuper comme bon lui semblera : plage, visites, autres activités sportives pour les insatiables, ou tout simplement repos, les possibilités ne manqueront pas !

Consacrer autant de temps permet de s’immerger intensément dans l’art martial, de le pratiquer sous tous ses aspects et ainsi de se perfectionner dans ses différentes composantes. C’est également la garantie de revenir avec une parfaite condition physique. Et puis, côté plaisir, en plus des progrès réalisés, ce sera celui de s’exprimer intensément dans un domaine que l’on affectionne. C’est aussi l’occasion de s’entraîner avec des ju-jitsukas venus de régions et de clubs différents. Ces échanges sont autant de moments agréables.

Quant à Sainte-Maxime, la station balnéaire qui nous accueille, il est impossible de ne pas l’apprécier. Au bord du golfe de Saint-Tropez, en aucun cas elle ne veut rivaliser avec le célèbre village à qui elle fait face. Ces deux communes, souvent opposées, n’ont pourtant en commun qu’un soleil généreux, la beauté des paysages qui les entourent et une température de mer parfaite. L’une accueille des estivants plus axés sur la fête, l’autre propose une ambiance plus familiale. Mais elles peuvent être complémentaires dans la mesure où elles ne sont séparées l’une de l’autre que par quinze minutes de bateau grâce aux navettes qui les relient jour et nuit à une belle cadence.

En conclusion, ce sera une semaine de progrès, de transpiration, de soleil, de baignade, de farniente et de moments festifs.

En additionnant les stages d’été, celui de cette année doit être le 30e. Il y a eu le Golfe Bleu à Beauvallon, déjà dans le Var, puis Le Temple-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne et bien évidemment Soulac-sur-Mer en Gironde. Il y a eu aussi Chamonix dans un cadre fédéral. De quoi assurer une solide expérience en la matière !

Rendez-vous du 17 au 22 juillet et/ou du 7 au 12 août.

Côté hébergement il est prudent de ne pas trop tarder ! Le site de l’office du tourisme est à votre disposition.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com  Contact : eric@pariset.net

Office du tourisme : sainte-maxime.com

Disparition de Maitre Awazu

sans-titre (3)Pratiquant de ju-jitsu, je suis aussi judoka et à ce titre je ne peux rester insensible à la disparition de Maitre Shozo Awazu hier matin à l’âge de 92 ans. Ce qu’il a apporté à plusieurs générations de judokas est tout simplement colossal. Arrivé en France en 1950, il n’a cessé d’œuvrer pour le judo national jusqu’à ses derniers jours. A titre personnel je suis d’autant plus touché qu’il fut l’un des professeurs et entraîneurs de mon père. Il lui avait notamment transmis sa passion et sa science du travail au sol, domaine dans lequel le Maître excellait.