En 3 D. Déception, décision, démission !

img072Il y a les décisions que l’on prend en fonction de nos préférences, face à plusieurs possibilités ou propositions, parfois même selon notre humeur, et puis il y à celles qui s’imposent à nous, bonnes ou mauvaises, nous n’avons pas le choix ou du moins il n’y en a qu’un. Ce fut le cas dernièrement. En effet, j’ai du présenter ma démission de toutes mes fonctions – notamment celle de directeur technique – au sein de l’Ecole atemi ju-jitsu, association plus connue sous le sigle E.A.J.J.

Pourquoi une telle décision ? Pour quelques raisons ?

D’abord pour des raisons personnelles et professionnelles. (Me concernant, les deux ayant toujours été largement liées.) Ces dernières années, des obstacles très fatigants à franchir et beaucoup de problèmes difficiles à régler m’ont occupé plus que de raison, professionnellement parlant. Ils ont eu forcément une influence négative sur ma vie personnelle. Tout cela a engendré une impossibilité « mécanique » totale à pouvoir assumer mes fonctions au sein de l’EAJJ et cela depuis l’année 2010.

Ce n’est pas de gaité de cœur que j’ai du renoncer à cette tâche, dans la mesure où j’avais été à l’origine de ce regroupement en 2001, lui-même issu d’un combat de longue haleine pour la sauvegarde d’une forme de ju-jitsu que j’avais à cœur de défendre et voir se développer. Mais en revanche, il est des moments où l’obligation de dégager les priorités s’impose. Ce qui touche à l’outil de travail et au travail en est une, nous le constatons chaque jour depuis quelque temps dans notre pays.

En parfaite cohérence avec la situation dont j’étais la principale victime, j’avais proposé en son temps (en 2010) ma démission de la fonction de directeur technique de l’EAJJ. Le président ne la souhaitait pas, pensant que mes problèmes finiraient par trouver une solution, ce qui n’a malheureusement pas été le cas, du moins il a fallu plus de temps que l’on ne pouvait l’espérer.

Aujourd’hui, les soucis parisiens ont trouvé une issue satisfaisante, mais d’autres défis venus d’impératifs professionnels sont à relever et demandent une disponibilité qui n’est pas compatible avec la direction technique de l’EAJJ. Je ne veux pas m’engager pour une cause qui demande un investissement que je ne suis pas certain de pouvoir assumer.

Et puis, durant mon indisponibilité, l’association a (heureusement) continué à fonctionner, mais j’ai alors observé que certaines orientations et décisions prises ne retenaient pas mon adhésion. Enfin, il y eu le triste constat d’une absence de soutien et d’un manque de reconnaissance durant les mois qui précédèrent la décision. Cela n’a fait que rendre incontournable la décision qui a été la mienne !

Quoiqu’il en soit, le choix est fait, la vie continue, le ju-jitsu et l’E.A.J.J. aussi. Cela n’exclura pas les possibilités de retrouver de fidèles ju-jitsukas sur les tatamis de France et d’ailleurs et peut-être même de bâtir d’autres projets.

Bel été à tous !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Goshin-jitsu, suite et fin (devoirs de vacances)

IMG_0005Aujourd’hui nous finissons la présentation – très concrète et en forme de mise au point – d’un kata qui ne cesse de provoquer des polémiques face aux infernales modifications dont il est la victime et qui font de lui un casse-tête pour bon nombre d’étudiants mais aussi d’enseignants. Nous en étions restés à la douzième technique, restent les neufs dernières, celles qui concernent les défenses contre armes. Vous pouvez retrouver les « épisodes » précédents le 26 mai et le 16 juin, sur ce blog.

13e technique : Uke se positionne devant ses armes (genou gauche au sol), saisi le tento (couteau) et le place à l’intérieur gauche de sa veste. Il reprend sa place face à Tori. Ils avancent tous les deux l’un vers l’autre. Arrivés au contact, Uke tente de sortir l’arme à l’aide de sa main droite en maintenant l’étui de sa main gauche tout en reculant le pied droit. Tori l’empêche de dégainer en appuyant avec sa main droite sur le coude gauche d’Uke, pouce en l’air, en même temps il porte un atémi au visage avec la main gauche ouverte. Ces deux gestes sont accompagnés d’un recul de la jambe gauche afin de sortir de l’axe d’une éventuelle attaque en pointe. Ensuite Tori saisi le poignet gauche d’Uke avec sa main gauche et place sa main droite sur le coude. Il applique ude-gatame et amène ainsi Uke jusqu’au sol à l’aide de cette soumission.

14e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Ils avancent l’un vers l’autre. Uke sort le couteau avec sa main droite et se positionne pied gauche en avant. Il se rapproche avec un tsugi-ashi et en avançant le pied droit il porte un coup en pointe en direction de l’abdomen. Tori esquive en reculant le pied droit, applique une parade de la main gauche (pouce vers le haut) au niveau de l’avant-bras et porte en même temps un tsukkake au visage à l’aide du poing droit. Il conclut avec waki-gatame à gauche en avançant sur le bras d’Uke.

15e technique : Après avoir changé de place les deux protagonistes se font face et avancent l’un vers l’autre. Uke saisi le couteau qu’il avait replacé sous la veste avec sa main droite. Il dégaine en plaçant  le pied gauche en avant. Il fait un tsugi-ashi et en avançant le pied droit il porte un coup du haut vers le bas en direction de la poitrine. Tori pare de sa main gauche en direction du sol en reculant le pied droit. Il saisi la main armée avec ses deux mains (les deux pouces côte à côte, sur le dessus de la main). Sur la réaction d’Uke – qui tente de remonter sa main – il applique la torsion de poignet kote-gaeshi avec un tai-sabaki (déplacement) qui consiste à d’abord revenir face à Uke et ensuite à effectuer un quart de tour sur l’arrière gauche, projetant ainsi Uke avant de le désarmer avec une variante d’ude-garami.

16e technique : Uke repose son couteau et prend son bâton (avec le genou gauche au sol) dans la main droite. Il se replace devant Tori. Ils avancent tous les deux l’un vers l’autre. Arrivés à une cinquantaine de centimètres ils marquent un temps d’arrêt. Uke lève le bras droit sur l’arrière pour armer un coup en direction de la tempe de Tori. Pour ce faire, il recule la jambe droite afin d’être à distance de bâton. Tori, en avançant la jambe gauche, anticipe en plaçant son avant-bras gauche sur l’avant-bras droit d’Uke en forme de blocage. Simultanément il porte teicho de sa main droite au menton d’Uke. Il conclu avec o-soto-gari et désarme son adversaire. Après le teicho, Tori place sa main droite sur la clavicule gauche d’Uke.

17e technique : Tori et Uke changent de place et se font face à distance. Uke arme un coup à l’aide des ses deux mains en direction de la tempe de Tori. Il se positionne pied gauche en avant et se rapproche avec un tsugi-ashi puis il porte le coup en avançant le pied droit. Tori esquive en reculant le pied droit et donne ura-uchi à gauche au visage. Il ouvre sa main et place le tranchant sur les yeux d’Uke. Sans relâcher la pression sur le visage et à l’aide d’un déplacement latéral il conduit Uke jusqu’au sol et le désarme.

18e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Uke menace Tori avant de l’attaquer par un coup en pointe. Pour se faire, il se place d’abord pied gauche en avant, se rapproche avec un tsugi-ashi et à l’aide d’un second déplacement il frappe en direction de l’abdomen. Tori esquive en reculant le pied gauche, pare avec sa main droite, saisi le bâton de la même main, provoque une réaction en tirant sur l’arme. Uke tente de ramener le bâton vers lui. Tori, en avançant le pied gauche puis le droit saisi l’arme avec sa main gauche, puis place la droite entre celles d’Uke. Il se positionne pied droit en avant et avec un tsugi-ashi projette Uke en lui appliquant une forme d’ude-gatame sur le coude gauche avec son avant-bras droit. Uke dégage en chute avant plaquée. Tori le désarme en avançant le pied gauche et le menace de la pointe du bâton.

19e technique : Après avoir reposé son bâton et placé le revolver à l’intérieur de sa veste, sur sa gauche, Uke reprend sa place. Les deux adversaires avancent l’un vers l’autre et avant d’arriver au contact, Uke sort son revolver avec sa main droite et menace Tori qui lève les deux bras. Puis il « fouille » l’endroit ou devrait se trouver la poche droite de Tori. Celui-ci abaisse rapidement sa main gauche sur le revolver, pouce sur le canon et chasse l’arme vers la droite en reculant le pied droit. Ensuite il saisi le poignet d’Uke avec sa main droite, pouce vers le haut. Il tire avec sa main droite et pousse avec la gauche afin de faire subir une torsion de poignet à Uke pour le désarmer. Uke est déséquilibré sur l’avant ce qui le fait avancer de quelques pas.

20e technique : Tori rend son arme à Uke qui la remet à l’intérieur de son kimono. Ils changent de place et se font face. Uke sort son arme et la place contre sa hanche. Il menace Tori et lui fait lever les bras. Il s’avance pour le fouiller de sa main gauche. Tori descend simultanément sa main droite et sa main gauche pour saisir le poignet droit d’Uke, les deux pouces côte à côte à l’intérieur de la main. Accompagné d’un mouvement de hanche sur sa droite il applique une torsion de poignet en dirigeant le canon vers la gauche. D’un mouvement sur la droite et vers le haut il désarme Uke. D’une action en retour vers Uke il lui porte un coup au niveau du menton avec la crosse du revolver.

21e technique : Tori en avançant sur Uke lui rend son arme et lui tourne le dos. Il avance de quelques pas, s’arrête sur la menace d’Uke qui tient son arme dans sa main droite et lève les mains. Uke place  l’extrémité du canon au milieu du dos avec sa main droite et tente de fouiller la poche gauche de Tori avec sa main gauche. Celui-ci pivote sur sa droite en descendant son bras droit pour contrôler le bras armé en plaçant le tranchant de la main dans la saignée du coude. Avec son épaule il contrôle le dos de la main armée. Avec sa main gauche (intérieur vers lui) il saisi celle de Uke. En reculant sa jambe gauche, il applique une torsion de poignet qui provoque une chute plaquée pour Uke. Tori « arrache » l’arme avec sa main gauche. Uke se relève, Tori lui rend son arme. Tous deux se font face, puis Uke va chercher le couteau et le bâton en positionnant les deux genoux au sol. Il revient face à Tori. Ils ferment le kata en reculant le pied droit puis le gauche et saluent le jury.

Voici de quoi s’occuper pendant les vacances. Je le répète cette présentation entreprise il y a quelques semaines avait comme principal objectif celui de présenter ce kata de la façon la plus rationnelle possible. Il n’est pas exsangue de modifications (le passé nous le confirme) ce qui n’est pas forcément un souci lorsque l’efficacité n’est pas mise en cause. Des personnalisations peuvent survenir, pour des raisons morphologiques, par exemple. Le problème se pose réellement lorsque des modifications (à outrance) se font au détriment de l’efficacité, ce qui n’a pas manqué d’être le cas dernièrement ; Peut-être est-ce le fait de personnes qui ne sont pas assez sur « le terrain », comme dans d’autres secteurs de notre vie quotidienne !

Pour beaucoup de clubs, la saison se termine et une longue période de repos – souvent imposée par la fermeture des dojos – attend les pratiquants. Certains clubs qui restent ouverts partiellement et/ou les stages d’été qui sont proposés permettront de garder le contact, de continuer à transpirer et à progresser.

Le prochain article de ce blog sera consacré à une terrible décision que j’ai été amené à prendre très récemment. A très vite !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Il y a un an…

IMG_0982Il y a tout juste un an, une page se tournait pour moi et pour le « dojo de la Bastille ».

A titre personnel,  un terme était mis à plus de quarante années d’enseignement du ju-jitsu et des arts martiaux à Paris. Quant au dojo de la Bastille, une nouvelle équipe en prenait la direction.

La première annonce  concernant cette décision  avait été faite  au dojo, à la fin d’une semaine de juin, précisément  à l’issue d’une séance des fameux « vendredis à thème ». Ce moment restera gravé dans ma mémoire. J’avais en face de moi un collectif d’élèves dont les  mines affichaient un désarroi qui ne pouvait que renforcer les hésitations qui précédèrent mon choix ! La déception se lisait sur des mines aussi surprises que déconfites et faisait naitre en moi un double sentiment. Celui d’une tristesse partagée, bien sûr, mais aussi celui qu’émanait du constat de l’importance que revêtait le dojo et mon enseignement dans l’existence de mes élèves.

S’en sont  suivis un courrier à chaque élève adulte et à chaque parent d’enfants, ainsi qu’un article  sur ce même blog, aux fins de présenter les raisons d’une telle décision.

Les réponses au courrier ont été aussi nombreuses qu’émouvantes. Quant à l’article relayé par Facebook il connaissait  un record de personnes  « atteintes » sur le réseau social. Mais également un nombre de commentaires et de messages privés importants, dans lesquels se mariaient remerciements, regrets et vœux de bonne continuation.

Enfin, la très belle soirée du 30 juin réunissait ceux qui étaient disponibles afin de passer un dernier moment autour du verre de l’amitié. Une photo et un article paru sur le blog immortalisaient cette soirée qui consacrait la fin d’un cycle !  Un an après, merci à tous ! Il faisait très chaud ce soir-là sur Paris, dans les cœurs aussi !

Un an après, que reste t’il d’un tel  collectif de personnes attachées à un lieu et un enseignement ? Certains ont arrêtés, mais chaque année un pourcentage important de pratiquants raccrochent le kimono et ce, quoiqu’il se produise dans leur dojo. D’autres, animés par des raisons personnelles n’ont pas souhaité continuer au même endroit. Il y a aussi ceux qui ont saisi l’occasion pour tester une autre discipline. Enfin, il y a cette majorité qui est restée dans les lieux sous la houlette de la nouvelle équipe.

De très bonnes relations ont été conservées avec une grande majorité, soit par l’intermédiaire de contacts privés ou encore à l’occasion de stage. Une proportion vraiment insignifiante a fait preuve  d’une loyauté chancelante.

Personnellement, après de nombreuses hésitations et en fonction des circonstances heureuses et malheureuses, un choix a été fait et c’est sous de nouveaux cieux hospitaliers que je vais continuer à professer, à dispenser mon savoir-faire et à pouvoir partager ma passion dans mon principal domaine de compétence, je veux parler du ju-jitsu.

Avec un peu d’avance je souhaite à toutes et à tous un bel été et de très bonnes vacances à ceux qui auront la chance de pouvoir profiter de ces moments reconstituants.

Les deux prochains mois vont me procurer le plaisir de retrouver certains (anciens) élèves sur les rivages de la Méditerranée à l’occasion des stages d’été. Pour les autres, nul doute que des occasions se présenteront dans un avenir que je souhaite le plus proche possible.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Le goshin-jitsu, la suite…

IMG_0012Aujourd’hui nous poursuivons l’étude du Goshin-jitsu entreprise le 26 mai dernier. Plus exactement, il s’agit d’une mise au point à l’aide d’une simple description de chaque attaque et de sa riposte en visant l’essence même du kata, avec une attaque sincère et une défense cohérente, crédible, pertinente et efficace. Je profite de cette occasion pour répondre à la personne qui a pris le temps de déposer un commentaire sur ce blog en faisant remarquer que des visuels seraient les bienvenus. Je lui réponds simplement que, d’une part, ce n’est pas l’objectif de cette étude dans la mesure où il existe un nombre important de références (livres et vidéos.) et que d’autre part, il s’agit juste d’une « mise au point textuelle» qui me semble indispensable.

Lors du dernier billet sur le sujet nous en étions restés à la septième technique.

8e technique : Tori et Uke se font face. Ils avancent l’un vers l’autre. Uke porte un atemi  avec son poing droit (uchi-oroshi) sur le sommet du crane. Il arme en avançant le pied gauche et frappe en avançant le droit. Tori esquive en reculant le pied droit et pare avec sa main gauche d’un geste du haut vers le bas. Il donne un atemi au menton avec le poing droit (entre tsukkake et age-tsuke), plaque sa main gauche (pouce vers le haut) sur le coude droit d’Uke, et place la droite « en fourche » au niveau de la gorge. Il déséquilibre ainsi son adversaire sur l’arrière. En pivotant sur sa gauche il engage sa jambe droite derrière celle d’Uke et le projette avec o-soto-otoshi. Il le maintient une ou deux secondes au sol.

9e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Uke se met « en garde » pied gauche en avant, il effectue un tsugi-ashi (déplacement sans changement de garde), puis en avançant le pied droit il porte une forme d’age-tsuke au menton. Tori esquive en basculant le haut du corps sur l’arrière, pare le coup avec sa main droite placée au niveau de l’avant-bras d’Uke, saisit ce bras au niveau de poignet, place sa main gauche sur le coude et applique ude-gatame. Il renforce l’action à l’aide d’un tsugi-ashi, pied gauche en avant. Il oblige ainsi Uke à dégager en chute avant plaquée à gauche.

10e technique : Après avoir changé de place, Tori et Uke se font face. Uke se met en garde pied gauche en avant. Il exécute un tsugi-ashi sur l’avant et à l’aide d’un second, il porte tsukkake à gauche au niveau visage. Tori en avançant le pied droit et en reculant le gauche se place à l’extérieur d’Uke et lui porte simultanément tsukkake aux côtes. Il enchaine avec hadake-jime à droite. Uke résiste à l’aide de ses deux mains en tentant de desserrer l’avant bras qui applique l’étranglement. Tori poursuit son action et une fois qu’Uke signifie son abandon (en frappant deux fois sur cet avant-bras), il lui place les mains sur les épaules et en reculant sa jambe droite il le « plaque » au sol. (A noter que dans certaines formes la riposte s’arrête à l’étranglement.)

11e technique : Tori et Uke changent de place et avancent l’un vers l’autre. Uke porte mae-geri au bas-ventre, Tori esquive en reculant le pied droit et pare avec son avant-bras gauche de l’extérieur vers l’intérieur. Avec ses deux mains il saisit le pied d’uke au niveau de la cheville. Simultanément il lève la jambe d’Uke et le repousse jusqu’à la chute. Durant cette action il peut, en saisissant la pointe du pied, tordre celui-ci vers l’extérieur en opérant une forme de clef de cheville .

12e technique : Après avoir changé de place, Tori et Uke se retrouvent face à face et avancent l’un vers l’autre. Avant d’arriver au niveau de Tori, Uke se décale sur la gauche et porte yoko-geri à droite en direction de la cuisse droite de Tori. Celui-ci pare le coup au niveau du talon avec sa main droite, vers sa droite. Il se place derrière Uke, pose une main sur chaque épaule, descend le genou gauche au sol et pivote sur sa droite en ouvrant la jambe droite. Il projette ainsi Uke sur l’arrière. Celui-ci chute en « pivotant » sur le dos et sur sa droite, il se retrouve assis jambes en position d’écart.

Suite (et fin) très vite…

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.ju-jitsuericpariset.com

IMG_0530Petite photo intéressante extraite d’un ouvrage de Maitre Guy Pelletier qui présente la première technique du Goshin-jitsu. Ce livre a été publié en 1971. Je laisse le soin à chacun d’interpréter cette présentation !

Ju-jitsu à Saint-Tropez

306594_198429053616735_801135129_nAvant de poursuivre l’étude du Goshin-jitsu entreprise dernièrement, je vous propose un nouveau crochet par Saint-Tropez pour faire un petit historique de la section ju-jitsu dont la responsabilité m’incombera à partir du mois de septembre.

L’histoire a commencé en 1978 avec Jean Guignard, ingénieur de son état mais aussi professeur de judo. Sa retraite l’a amené dans le Var. Membre de l’ordre des professeurs de judo et passionné de self-défense, il avait compris que le ju-jitsu pouvait être proposé en parallèle et en complément, ou même en alternative à un judo devenu ultra-sportif qui désorientait des néophytes à la recherche d’une méthode de défense et/ou d’un moyen d’épanouissement physique et mental moins dépendant d’une condition physique athlétique et de méthodes d’entraînement peu compatibles avec le sport-loisir. C’était la conception qu’en avait Jigoro Kano, lorsqu’à partir de l’ancien ju-jitsu il a élaboré une forme de travail qu’il a appelé judo en ne souhaitant pas que celui-ci ne devienne qu’un sport et en privilégiant la possibilité d’être pratiqué par des personnes sans caractéristiques physiques exceptionnelles. Lui-même avait une constitution physique qui avait suscité son intérêt pour les techniques au travers des quelles la force ne primait pas.  Mais ceci est une autre histoire  que nous pourrons évoquer à nouveau dans quelques temps…

Cet aparté pour signifier que le fondateur de cette section tropézienne possédait une ouverture d’esprit ; c’était de bonne augure !

Ce groupe ju-jitsu s’est très vite développé et a atteint une quarantaine de participants dont une majorité de pratiquantes féminines !

Après la disparition de Jean Guignard, c’est tout naturellement Jacky Le Fur, le plus ancien dans le grade le plus élevé, qui a repris le flambeau, en s’occupant aussi d’une autre section ju-jitsu dans un autre village célèbre : Ramatuelle ! Les deux groupes fonctionnaient en parallèle  et se retrouvaient régulièrement afin de proposer diverses animations qui ne manquaient pas de cristalliser les valeureux et fidèles samouraïs. Galette des rois, chandeleur et autres traditions étaient autant de prétextes pour se réunir en dehors des tatamis.

En 2010, les genoux de notre amis Jacky ont brandi le drapeau blanc et  faute de volontaire, la section ju-jitsu a déposé  les armes, bien malheureusement.

Les circonstances font qu’à l’heure actuelle je me retrouve à Sainte-Maxime, juste en face de Saint-Tropez, que l’on appelle aussi « la cité du Bailli » en référence au Bailli de Suffren (1726-1788), illustre marin dont la statue est en bonne place sur le port. Sainte-Maxime à qui Saint-Tropez refuse de donner l’heure en affichant que trois quadrants sur son clocher et qui attribue à sa rivale l’avantage d’être la commune la plus chanceuse de la planète, puisque la seule à posséder un vis-à-vis avec le célèbre village. C’est peut-être ici qu’est née la fameuse expression « querelle de clochers » !

Sur le plan purement pratique les cours ont pu bénéficier de différents sites en fonction des disponibilités et de l’évolution du nombre d’adhérents. Actuellement une ancienne école transformée en dojo, à quelques mètres de la Place des Lices, accueille les passionnés d’arts martiaux. Judo et karaté y sont installés et la section ju-jitsu (telle le Phénix) ne devrait pas manquer de renaitre de ses cendres. J’aurai le plaisir de m’y employer.

En attendant la rentrée deux séances découvertes seront proposées la dernière semaine de juin et sans doute – en fonction des demandes – quelques cours seront programmés en juillet et en août. Sans oublier, bien évidement les stages de cet été à Sainte-Maxime. Autant d’évènements qui ne  manqueront pas de rassembler les Varois et les vacanciers amoureux de cette belle région.

Site du ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

Un point de vue

 

Suite au dernier article consacré au katasans-titre (12), j’ai reçu un témoignage que j’ai le plaisir de vous faire partager. L’auteur ne souhaite pas que son nom soit publié, tout simplement par désir de discrétion. Il n’est pas dans mes habitudes de proposer une publication anonyme, ou bien à l’aide d’un pseudo (ce qui revient au même), mais je fais une exception dans la mesure où cet article n’est pas diffament envers une personne, qu’il est explicite et clair, qu’il reflète le fond de ma pensée – avec une façon différente de l’exprimer -, et que j’en assume la responsabilité. J’aurais pu le signer, mais cela n’aurait pas été correct.

Bonne lecture.

(Le visuel de ce billet est une figurine réalisée par Bernard Pariset. Ses talents ne se limitaient pas au judo.)   

« La stratégie du faible ou les coulisses d’un transfert du sens profond au profit de la forme… »

Assister aux passages de grades pour l’obtention de la ceinture noire (et au-dessus) dans certaines fédérations et observer les exigences des jurys ou en d’autres termes, les critères de validation de l’exercice du Goshin Jitsu No Kata conduit inévitablement à se questionner… Les interrogations sont nombreuses :

Pourquoi s’éloigner du sens profond du Goshin-jistu no kata et de son étonnante simplicité ?

Pourquoi ne pas vouloir clarifier l’accès à la connaissance mais vouloir un chemin obscur et semé d’embûches sans réelle utilité ??

Pourquoi vouloir oublier l’esprit et le sens profond de cette forme codifiée du combat qu’est le kata au profit d’un catalogue de détails parfois insignifiants qui attirent l’attention sur des points techniques dont la préciosité ne sera jamais l’efficacité simple et sans fioriture de chaque technique dans l’esprit des fondateurs ?

N’est-ce pas une manière d’exclure le plus grand nombre ?… de rendre opaque la connaissance et la maîtrise pour garder le pouvoir et quoi de mieux que légitimer une expertise douteuse et un transfert du sens profond vers la forme et uniquement la forme…… N’est-ce pas uniquement un bon moyen de garder ce pouvoir en proposant une forme si alambiquée que sa maîtrise ne s’appuie que sur une suite de détails tortueux et inutiles ?

Pourquoi l’essence même de ce kata, la défense, n’est-elle pas le choix unique de sélection des pratiquants?  « Goshin » traduit en français devient « Défense »…

Or, la défense est ou n’est pas efficace… La défense est ou n’est pas crédible. Doit-on s’arrêter sur la position esthétique du petit doigt, sur la mise en scène de la préhension du judogi ou sur l’élégance du geste pour valider l’efficacité de telle ou telle technique ? Non, certes non !

Revenons à l’esprit, à l’essence, au sens profond, à la connaissance de la voie ! À l’essentiel et au fondamental !…Revenons à la Défense efficace et à la voie qui conduit à cette efficacité… Devons- nous avoir compris avant tout les principes de fonctionnement des techniques et leurs finalités ou faire preuve d’une esthétique chipoteuse ??? La réponse est dans la question !

Demandons – nous les raisons profondes de ce choix… ( ?) politique ??

N’’est-ce pas une forme d’obscurantisme (1) ? Qu’ont-ils à y perdre ? Qu’ont-ils à y gagner ? Qu’est-ce qui pourrait éventuellement les menacer ?

Peut-être, perdre la main…et accepter de ne plus être indispensable, incontournables et seuls et uniques référents… accepter de ne plus être les seuls maîtres du « marché » … ceux qui savent, ceux qui peuvent décider du oui ou du non arbitraires et péremptoires pour des raisons presque difficilement justifiables.. et au final être mus par une immense, une incoercible et une tyrannique peur ne plus être légitimes ???

Ils sont légions ces maîtres à penser totalitaires et étriqués ; dans tous les domaines, sur tous les fronts… Dans le monde politique, noyé sous les directives de la communication et maniant la langue de bois et la syntaxe des énarques pour être sûrs de l’enfumage final ; dans le monde de l’entreprise où des services spécialisés se gardent bien de donner les clés en opacifiant un maximum leur domaine , dans le milieu de l’informatique… nous comprenons très rapidement que la langue volontairement utilisée est celle de l’exclusion… …Nous ne faisons pas partie du sérail !!!

Rassurons-les… Un pratiquant s’élève par l’esprit et par le corps…

Et dans cet océan d’ « experts » accrochés à leurs particularismes, heureusement que nous pouvons choisir et croiser d’autres didactiques.

Pour ma part, celle de Sensei Pariset me convient particulièrement puisqu’elle prône le sens avant tout. Et le sens profond du Goshin Jitsu No Kata c’est la voie de la défense efficace par la technique crédible, rapide, intelligente.

Merci Sensei pour votre enseignement.

Jo 79,.2e dan.

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(1)(Définition de l’obscurantisme : Pour les courants intellectuels et politiques progressistes, héritiers de la philosophie des Lumières, l’obscurantisme est une attitude d’opposition à la diffusion du savoir, dans quelque domaine que ce soit.)

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Goshin-jitsu, encore…

GOSHIN JPG 1 COUTEAU25052016 image rognerQue les non-initiés me pardonnent pour l’article très technique qui va suivre ! Cependant, le pratiquant qui sommeille en chaque néophyte sera un jour en capacité d’intégrer et d’apprécier le contenu de ce billet.

Je propose de présenter technique par technique le Goshin-Jitsu-no-kata et ceci à l’aide d’une simple description écrite (les supports visuels ne manquent pas.) L’objectif est double : informer et effectuer une mise au point sur les incessants changements dont sont victimes les katas, mais aussi et surtout les élèves et les candidats aux grades. J’ai déjà consacré plusieurs billets à ce sujet. Le dernier étant le 29 octobre 2015. Mais, tout comme pour l’apprentissage d’une technique, il n’est jamais inutile de procéder à d’inlassables répétitions. J’ai aussi posté cette semaine sur ma page Facebook une vidéo « intéressante », tout comme l’est l’illustration qui accompagne ce billet et qui est issue d’un opuscule paru en 1957 (qui se lit « à la japonaise » de droite à gauche) et qui démontre une certaine simplicité dans l’exécution.  

Les descriptions qui vont suivre vont à l’essentiel.

Le kata est un exercice de style, mais aussi et surtout un exercice d’entraînement à l’efficacité. Les examinés doivent respecter les préliminaires, appliquer les bonnes attaques et les bonnes ripostes, respecter l’ordre d’exécution et posséder une attitude digne d’un pratiquant d’arts martiaux. Pour le reste et étant donné qu’au fil des années certains ne se sont pas gênés pour apporter des modifications (parfois inappropriées) et que celles-ci pourraient être considérées comme autant de trahisons à l’encontre du fondateur, à ce titre et dans la mesure où l’essentiel n’est pas remis en cause il est possible d’accepter quelques personnalisations. Les fautes retenues par un jury compétent seront celles qui mettent en cause l’efficacité.

Aujourd’hui abordons les sept premières techniques. La suite sera proposée dans les prochains billets.

1ere technique.

Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit les poignets de Tori et lui porte un coup de genou en direction du bas-ventre. Tori esquive le coup en reculant la jambe gauche, dégage son bras droit avec une rotation de l’avant-bras et une autre au niveau du bassin et porte shuto en revers au visage. Il saisit le poignet droit d’Uke à l’aide de ses mains et conclut avec une clef en variante d’ude-gatame en utilisant son avant-bras gauche. Petite parenthèse sur cette finalité ou les techniques proposées l’ont été à foison. Tout au début il s’agissait d’une torsion de l’avant-bras, ensuite d’un simple (mais puissant) waki-gatame, enfin est arrivée cette variante avec l’avant-bras, restons en-là.

2e technique.

Après avoir changé de place par rapport au joseki, Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit le revers gauche de Tori avec sa main droite en le poussant. Tori recule la jambe gauche, « fixe » son propre revers vers le bas avec sa main gauche, recule la jambe gauche et porte un atemi avec le dos de sa main droite au visage d’Uke. Puis, à partir des hanches, il pivote d’un quart de tour sur sa droite pour se retrouver dans un axe perpendiculaire à celui du kata. En maintenant le poignet d’Uke avec sa main droite il applique ude-gatame à l’aide de sa main gauche placée sur le coude. Il continue l’action et amène Uke à plat-ventre. En lui appuyant avec le genou gauche sur l’omoplate droite et tout en continuant la pression sur le coude, Tori force Uke à l’abandon.

3e technique.

Tori et Uke changent de place et avancent l’un vers l’autre. Avec sa main droite Uke saisit le revers droit de Tori (saisie croisée) et effectue une traction en reculant sa jambe gauche. Tori avance la jambe droite et porte age-tsuke ou (tsuki-age) à droite au menton tout en plaçant sa main gauche sur le dos de la main droite d’Uke. Apres avoir placé sa main droite à côté de la gauche il effectue un demi-tour sur sa gauche en appliquant kote-gaeshi, il force ainsi Uke à subir une chute plaquée.

4e technique.

Uke se place sur la droite de Tori, légèrement en retrait et lui saisit le bras droit à l’aide de ses deux mains. La droite au niveau du poignet et la gauche sur le coude. Il le pousse en avançant « gauche, droite, gauche ». Tori effectue le même déplacement. Au troisième pas il porte yoko-geri à droite sur le devant du genou gauche. Il place sa main droite « en fourche » sous le poignet droit d’Uke, pivote sur sa droite et lui applique waki-gatame à gauche.

5e technique.

Tori est à gauche du Joseki, Uke se place derrière. Tori avance, Uke le rattrape et à l’aide de sa main droite il le saisit au niveau du col en tirant. Tori pivote sur sa gauche, monte la main gauche, à la fois pour se protéger et pour préparer la finalité. Il porte tsukkake au ventre avec son poing droit et conclut avec ude-gatame à l’aide de ses deux mains placées sur le coude. Pour renforcer cette action il effectue un déplacement sur l’arrière (tsugi-ashi.)

6e technique.

Tori est à droite du jury et Uke derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et le saisit à la gorge avec le bras droit. A l’aide de ses mains TORI effectue une traction vers le bas sur l’avant-bras d’Uke, puis en pivotant sur sa gauche il fait un demi-tour. Après s’être retrouver face à Uke, Tori dégage sa tête, saisi le poignet d’Uke et place sa main droite sur l’articulation du coude, en reculant, il lui applique ude-gatame pour l’amener à plat-ventre et le faire abandonner.

7e technique.

Tori se place à gauche du jury, Uke est derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et commence une saisie à deux bras au-dessus de ceux de TorI. Celui-ci réagit avant d’être totalement saisit en écartant les bras et en avançant la jambe gauche. Puis il porte kakato-geri avec le talon droit sur le pied droit d’Uke, il lui saisit le poignet droit (paume de la main vers le haut) avec sa main gauche, effectue un demi-tour sur sa droite et place l’intérieur de son coude droit sur l’extérieur de celui d’Uke. D’une action simultanée de la main gauche qui pousse sur le poignet et du bras droit qui tire en bloquant le coude Tori applique une forme de d’ude-gatame. En reculant le pied droit (ou en effectuant un tsugi-ashi arrière) il contraint son adversaire à dégager en chute avant plaquée à gauche.

Nous continuerons la suite… très vite. J’aurai aussi l’occasion de développer la clef waki-gatame (clef en hyper extension à l’aide de l’aisselle) très utilisée dans ce kata, tout simplement parce qu’il me semble qu’une mise au point s’impose aussi sur la façon dont certaines écoles la préconise

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Les liaisons heureuses

Après quelques articles consacrés à mon installation varoise et aux deux stages qui se dérouleront à Sainte-Maxime cet été, revenons à un aspect plus technique et aux fondamentaux de notre art.

« Les liaisons heureuses »

Dans tous les domaines du combat à mains nues le JU-JITSU nous offre une palette impressionnante de techniques. C’est sa spécificité, sa force et son principal intérêt. A ce titre, Il a inspiré bon nombre de disciplines parmi les pratiques dites modernes.

Cette richesse technique est un atout majeur dans le domaine de l’efficacité et garantit un intérêt fort et croissant tout au long de notre pratique personnelle. Cependant elle pourrait apparaitre comme un handicap pour certains, comme une sorte de « trop-plein technique », mais comme le dit l’adage : « abondance de bien ne nuit pas ». D’autant que pour ceux qui sont avides de découvertes, ils pourront longtemps satisfaire à cette passion.

Même si la maitrise des trois catégories de techniques qui composent notre art (coups, projections et contrôles) est souhaitable chacun ressent naturellement des préférences et développe des aptitudes personnelles dans telle ou telle de ces catégories. La gestion parfaite de cet ensemble est un sacré challenge, d’autant que bien gérer chaque technique est une chose, mais bien maitriser la liaison entre chacune d’elles, en est une autre ! C’est le sujet de cet article ; cette fameuse liaison qui me tient tant à cœur et que j’aborde régulièrement dans mon enseignement.

En effet, notre art n’est pas un « assemblage », c’est-à-dire un mélange de plusieurs disciplines, il est une entité, un bloc. A ce titre, nous devons être en capacité de nous adapter immédiatement à une situation donnée, que ce soit à distance ou bien en corps à corps et surtout être capable de passer de l’une à l’autre. C’est le principe de ce que j’appelle « la liaison ». En plus de la maitrise de chaque élément, des impératifs techniques logiques et cohérents nous sont imposés afin que celle-ci soit réalisable avec efficacité.

Premier exemple la garde, la posture. Une garde trop basse sur les jambes (que l’on trouve dans certaines Ecoles de KARATE) pour l’utilisation des ATEMIS (coups) ne sera pas compatible avec la majorité des projections qui demandent bien souvent une extension des membres inférieurs que ne peuvent offrir ces gardes.

Deuxième exemple le KUMI-KATA (la saisie du « kimono » que les JUDOKAS sont bien souvent dans l’obligation d’imposer avant toute tentative de technique) ; celui-ci ne pourra être utilisée systématiquement en JU-JITSU. Nous devons être capables d’exécuter une projection sur un adversaire que l’on ne peut saisir par la veste, soit parce qu’il n’en n’a pas et/ou tout simplement pour éviter une perte de temps considérable. Cette hypothèse pouvant se présenter dans la réalité et c’est la rapidité dans le passage du combat à distance à celui du corps à corps qui sera déterminante. Plusieurs secondes consacrées à la mise en place du KUMI-KATA en question seront préjudiciables.

Que l’on ne se méprenne pas, étant un farouche partisan du kimono (appelé de cette façon commune par facilité de langage.) il n’est pas dans mon intention de le renier, il s’agit de notre tenue de pratique, je ne transigerai pas sur son utilité. J’avais d’ailleurs consacré un article sur ce sujet au début du mois de janvier 2015. Ceci étant, le ju-jitsu est aussi une méthode de défense, tous les cas de figure doivent être envisagés, pratiqués et répétés.

Revenons à notre sujet et prenons un exemple très simple, celui qui consiste à enchaîner MAE-GERI haut (coup de pied de face) avec O-SOTO-GARI (grand fauchage extérieur). Le coup de pied permet d’arrêter l’agresseur et/ou de la mettre en déséquilibre sur l’arrière pour faciliter l’exécution de la projection, à la condition que cette liaison soit exécutée sans le moindre temps d’arrêt entre les deux techniques. Les exemples sont nombreux…

Comment se perfectionner dans ces liaisons ? D’abord en les pratiquant régulièrement. On les retrouve dans la plupart des enchaînements (16 techniques, 16 bis, etc.) qui composent notre patrimoine technique. Ensuite, des méthodes d’entraînement, comme les UCHI-KOMIS, qui consistent à répéter inlassablement un enchaînement coup-projection (sans la chute, sauf en fin de cycle) sont la garantie de l’automatisation des mouvements et du progrès.

Dernier point de ce billet : il existe des parallèles flagrants entre les gestuels et les formes de corps utiles à la bonne exécution des coups et à celle des projections. Voici quelques exemples : La façon d’élever la jambe dans la préparation d’O-SOTO-GARI et celle que l’on retrouve dans le MAE-GERI-KEAGE ; le mouvement circulaire sur l’arrière dans URA-MAWASHI et dans O-UCHI-GARI ; GEDAN-GERI et SASAE-TSURI-KOMI-ASHI, etc. Cette liste étant loin d’être exhaustive ! Autant de preuves quant à l’existence d’une compatibilité intrinsèque.

Au travail !

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Après le printemps…

12573162_1013144638748054_2833870690754645264_n[2]Avec le printemps qui a tenté de s’installer on ne peut faire autrement que de penser aux vacances d’été. Elles approchent à grands pas et ceux qui n’auraient pas encore choisi leur destination peuvent opter pour Sainte-Maxime et s’offrir ainsi une semaine ou deux de « ju-jitsu-vacances ». Deux périodes sont proposées, une en juillet et l’autre au mois d’août.

Sur ce blog deux billets ont déjà été consacrés à la reprise des stages d’été, l’accent avait été mis sur la destination. Aujourd’hui, je propose de détailler plus particulièrement l’emploi du temps et le contenu technique.

Au début des années 1980, la formule proposait deux heures d’entraînement le matin et deux heures l’après-midi. Il s’agissait davantage de ju-jitsu que de vacances. Au milieu des années 2000, j’ai pensé procéder à un rééquilibrage qui a consisté à consacrer la matinée à l’entraînement, le restant de la journée devenant totalement libre, l’appellation « vacances et ju-jitsu » prenait ainsi tout son sens.

Au cours des trois heures d’entraînement quotidien, une première partie se fera en extérieur. Le travail des atémis et de certains contrôles pouvant se passer de tatamis. Et puis, même si en principe il fait déjà chaud à neuf heures dans cette région, la pratique en extérieur au milieu de la nature est un privilège. A cet effet, il faut donc prévoir une tenue adéquate. Le survêtement étant largement superflu. Par contre les chaussures de sport ne le sont pas.

Toujours par rapport à l’équipement, en plus du « ju-jitsugi » (en prévoir éventuellement deux, la transpiration devrait être abondante) Il est également souhaitable de se munir de gants de boxe (les plus simples) pour un travail spécifique des coups.

Le reste de la séance sera consacré aux aspects qui ne peuvent se passer du confort des tatamis. Travail au sol, projections, enchaînements et techniques avancés, un peu d’exercices imposés et beaucoup de méthodes d’entraînement. Les randoris classiques, le randori de self défense à deux ou bien avec plusieurs partenaires.

Perfectionnement techniques et acquisition (ou renforcement) d’une bonne condition physique, voilà les bénéfices qui pourront être obtenus lors de ces périodes qui ne manqueront pas de laisser d’excellents souvenirs. C’est aussi l’assurance d’entamer une nouvelle saison dans de bonnes conditions.

A quelques semaines de ces deux rendez-vous, il est largement prudent de prendre ses dispositions concernant l’hébergement. L’office du tourisme ne manquera pas d’y pourvoir. Je rappelle que la résidence UNIVAC (www.univac-vacances.com) située à proximité du centre-ville et non loin du dojo, propose aux stagiaires des conditions privilégiées.

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à me contacter : eric@pariset.net

A bientôt sur les tatamis varois !

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La vie parisienne…

sans-titre (6)Avec l’installation varoise (voir le précédent article) ce sont exactement quarante-cinq années de vie professionnelle parisienne qui s’achèvent.

A l’âge de dix-sept ans j’ai commencé mon métier sur le tatami du club de la rue des Martyrs. Ensuite plusieurs dojos se sont succédés. Le dojo de la rue de La Rochefoucauld dans le neuvième arrondissement puis trois clubs situés dans le douzième. D’abord rue de Charenton, ensuite boulevard de Reuilly, puis à nouveau rue de Charenton. Je n’oublie pas celui de Saint-Mandé qui fit office d’annexe trois années durant. Enfin, le « dojo de la Bastille », le dernier, le plus grand et celui dans lequel je suis resté le plus longtemps. (L’activité ne s’y est d’ailleurs pas arrêtée, elle continue avec une autre équipe.)

Durant toutes ces années, j’ai eu la joie d’initier et de perfectionner plusieurs centaines d’élèves. J’ai pu faire connaitre à des dizaines de pratiquants devenus ceintures noires le goût très particulier de l’accession à ce graal. Je n’oublie pas la formation de professeurs ! Dans ces dojos j’ai accueilli des enfants de tous les âges, des pré-ados, des ados et bien évidement des adultes hommes et femmes. Des gens habiles, d’autres moins, mais qui le sont devenus à force d’entraînement sérieux et de volonté. Des personnes qui ne pensaient pas pouvoir, un jour, pratiquer et s’exprimer dans les disciplines de combat, etc.

J’ai connu des satisfactions et des déceptions, de la joie et de la peine, de la reconnaissance et des trahisons (parfois) (qui laissent leurs auteurs face à leur conscience.) Elles ne gâchent en rien la satisfaction ressentie en se retournant sur un passé professionnel bien dense et la sensation du devoir accompli. Je le pense, avec une certaine fierté, sachant que la perfection n’existe pas et que c’est d’essayer de s’en approcher qui nous motive !

Aujourd’hui il n’est question que de la « vie parisienne », je n’évoquerai donc pas tout ce qu’il fallut assurer en matière de promotion du ju-jitsu, en province et à l’étranger ; stages, démonstrations, réunions, organisations de manifestations, supports techniques, etc. Autant d’actions venues s’ajouter à l’activité déjà bien intense que représente la direction d’un club dans le secteur privé. Cette formule très lourde, offre une contrepartie qui n’a pas de prix, celle de profiter d’une liberté d’organisation (planning, stages et autres animations.). Mais bien souvent la liberté à un prix et (paradoxalement) des contraintes. Il s’agit tout à la fois d’une « Ecole » avec des objectifs techniques et pédagogiques qui doivent être atteints, mais aussi d’une entreprise avec d’autres impératifs incontournables ! Ceci étant, un parallèle peut être établi entre la volonté nécessaire à la gestion d’une entreprise et celle dont on doit faire preuve sur un tatami.

Même si certains moments ont été difficiles, il faut conserver le meilleur. Parmi ces bons souvenirs, il y a le plaisir de transmettre et de constater les progrès. Tout au long de cet apprentissage existe la fameuse relation professeur-élèves, si chère aux arts martiaux. Mais pour moi il y a aussi et surtout ce brassage social que nous propose un dojo. Des relations qui n’auraient pu se faire ailleurs s’y établissent. Certes, c’est le cas dans de nombreux sports, mais les « sciences du combat » offrent une complicité et une connivence différentes, issues de la nature même de la pratique (Un autre sujet à développer ultérieurement.)

Pour clore ce résumé de plusieurs décennies d’activités martiales parisiennes et avant de filer vers d’autres horizons parfaitement bleus, on peut se poser, avec malice la question suivante : « Sera-t-il possible d’établir un bilan identique dans quarante-cinq ans sur les années tropéziennes ? »

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