Vers le Sud

306594_198429053616735_801135129_nUne page s’est tournée en juin dernier avec la cession du club de la Bastille. Les mois ont passé – très vite – et nous voilà presque à la fin d’une saison qui fut pour moi la première sans activité depuis plus de quarante années. Enfin, pas vraiment, il y a quelques stages, la préparation et la parution d’un livre, un nouveau site Internet, la reprogrammation et l’organisation des stages d’été, les articles hebdomadaires du blog, mais aussi de la réflexion, des tergiversations, de la prospection, des hésitations, des déceptions, et… un (tout) petit peu de repos.

A quelques mois d’une nouvelle rentrée, il fallait prendre une décision pour que se matérialise enfin un nouveau projet.

Ce sera donc une installation dans le Var. Les habitués du blog, mes anciens élèves et les fidèles stagiaires connaissent mon attachement à ce beau département qui, par ailleurs, accueillera deux stages cet été. On ne peut donc pas vraiment parler de surprise. Un nouveau projet dans la capitale a bien évidemment été envisagé, mais aucune opportunité raisonnable ne s’est présentée. Et puis une nouvelle aventure, ce n’est pas déplaisant. Aventure mesurée, puisqu’elle se passera dans un lieu que je connais parfaitement.

Dans un premier temps on me propose de reprendre la section ju-jitsu de Saint-Tropez. Certes, ce village ne doit pas sa notoriété aux arts martiaux, mais en dehors des activités festives, il existe une vie « normale » sur la célèbre presqu’île et ses alentours. Et puis, dispenser mes connaissances auprès de nouvelles personnes, leur faire profiter de mon expérience et ainsi continuer, comme c’est le cas depuis plus de quarante ans, à développer le ju-jitsu, me semble former un bel objectif.

Pour certains fidèles qui souhaitaient ma réinstallation dans la capitale, nul doute que cette information ne sera pas une bonne nouvelle. Comme indiqué plus haut cette éventualité a été travaillée, elle n’a pu se concrétiser. Pour moi aussi ce n’est pas facile. Quitter Paris, où des racines profondes existent n’est pas évident. On ne se passe pas aisément de cette ville que beaucoup d’étrangers nous envient, sans que nous puissions leur donner tort. Les stages et autres évènements me permettront de la revoir régulièrement. Mais aussi et surtout cela sera l’occasion de retrouver des amis et des élèves avec qui des liens se sont créés. La relation d’élève à professeur peut aussi déboucher sur de fidèles amitiés.

N’oublions pas les nombreux moyens de communication qui nous permettent de garder le contact. A ce propos, les messages de sympathie via les réseaux sociaux (en privés ou publics), les commentaires sur le blog et les courriels ont été nombreux depuis l’arrêt de mon activité l’année dernière. Ils m’ont sincèrement touché. J’ai fait en sorte de remercier les auteurs. Si – malencontreusement et malheureusement – certains ont été oubliés qu’ils acceptent mes excuses et reçoivent enfin ces remerciements.

Je n’oublie pas le projet – plusieurs fois évoqué – de création d’une amicale de mes anciens élèves et peut-être aussi plus largement des adeptes de mon enseignement.

Je souhaite à tous une très bonne fin de saison et donne rendez-vous aux fidèles lecteurs de ce blog, dès la semaine prochaine à l’occasion du prochain billet.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Trois mouches…

A cette période durant laquelle certains prenne06cad30e00d5b6ef2e59f9e88094c720nt un peu de vacances méritées et propices à la réflexion, découvrir – ou redécouvrir – une « petite histoire », comme celle que je vous propose ci-dessous, ne peut qu’être bénéfique. Bonne lecture.

Trois mouches

Dans une auberge isolée, un samouraï est installé, seul à une table. Malgré trois mouches qui tournent autour de lui, il reste d’un calme surprenant. Trois rônins entrent à leur tour dans l’auberge. Ils remarquent aussitôt avec envie la magnifique paire de sabres que porte l’homme isolé. Sûrs de leur coup, trois contre un, ils s’assoient à une table voisine et mettent tout en œuvre pour provoquer le samouraï. Celui-ci reste imperturbable, comme s’il n’avait même pas remarqué la présence des trois rônins. Loin de se décourager, les rônins se font de plus en plus railleurs. Tout à coup, en trois gestes rapides, le samouraï attrape les trois mouches qui tournaient autour de lui, et ce, avec les baguettes qu’il tenait à la main. Puis calmement, il repose les baguettes, parfaitement indifférent au trouble qu’il venait de provoquer parmi les rônins. En effet, non seulement ceux-ci s’étaient tus, mais pris de panique, ils n’avaient pas tardé à s’enfuir. Ils venaient de comprendre à temps qu’ils s’étaient attaqués à un homme d’une maîtrise redoutable. Plus tard, ils finirent par apprendre, avec effroi, que celui qui les avait si habilement découragés était le fameux Miyamoto Musashi.

 

Les 16 bis, suite et fin

Aujourd’hui, nous finissons l’étude des 16 bis entreprise il y a quelques semaines. Le principal objectif de cet exercice est de mettre en exergue les points importants et les plus intéressants. Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet enchaînement dans une vidéo sur ce blog en date du 2 mars 2016.

Dans la treizième technique, UKE tente une saisie arrière. TORI, l’arrête avec un USHIRO-GERI-KEAGE (fouetté) au niveau du bas-ventre et il enchaîne avec UCHI-MATA. Une fois de plus la fluidité dans la liaison « coup-projection » sera déterminante. A noter le parallèle indiscutable qui existe dans la façon de lancer la jambe dans USHIRO-GERI-KEAGE et dans UCHI-MATA. Preuve de l’indiscutable compatibilité entre les composantes du JU-JITSU.

A partir de la quatorzième technique, ce sont trois défenses contre armes qui sont abordées. Dans la quatorzième, il s’agit d’une menace avec un couteau tenu dans la main droite d’UKE. TORI porte MIKAZUKI-GERI à droite, dans la main armée, de l’intérieur vers l’extérieur. A l’aide de la même jambe, il enchaîne avec YOKO-GERI au niveau du genou droit. Il vient au contact pour appliquer TAI-OTOSHI. Le point essentiel sera, pour la projection, la capacité à se « glisser » sous UKE dans un mouvement qui rappelle une vague venant se placer sous le centre de gravité. (Il est important de spécifier que la projection ne pourra s’appliquer que si l’arme a été lâchée grâce au premier ou au second ATEMI.)

Pour la quinzième technique, UKE porte un coup de bâton en pointe dans la direction de l’abdomen. TORI esquive en reculant la jambe droite et saisit l’arme à deux mains. La droite sur l’extrémité la plus proche et la gauche entre celles de UKE. TORI tire l’arme vers lui pour obtenir une réaction de la part de l’adversaire. A ce moment et dans un mouvement circulaire, il monte l’arme en direction du visage et sans la lâcher il engage sa jambe gauche derrière celle d’UKE, pour lui appliquer O-SOTO-GARI. Le point important se trouve dans le principe « action-réaction » qui permet d’obtenir le déséquilibre indispensable à la projection.

Enfin, pour la seizième et dernière technique, UKE est derrière TORI et le menace à l’aide d’un revolver en lui mettant l’extrémité du canon dans le dos. TORI, mains en l’air, descend vivement son bras droit et enroule le bras armé d’UKE. Il prend soin de bien placé son tranchant de main dans la saignée du coude. En exécutant cette action, il effectue un demi-tour en avançant le pied gauche. Ensuite, avec sa main gauche il saisit la main armée (paume en direction d’UKE). En effectuant un retour en arrière qui consiste à reculer la jambe gauche, il applique une variante de KOTE-GAESHI. Une fois UKE au sol, il le désarme. L’efficacité résidera (entre autres) dans les deux TAI-SABAKI (déplacements).

Cette étude que j’ai eu le plaisir de vous proposer depuis plusieurs semaines n’a de sens que si elle est accompagnée d’un travail sur un TATAMI. Surtout dans la mesure où l’une des spécificités de cet enchaînement se trouve dans le nombre important de projections qui le compose. Et non des moindres. On y trouve des techniques emblématiques. UCHI-MATA, TAI-OTOSHI, O-SOTO-GARI, YOKO-GURUMA, pour n’en citer que quelques-unes, appartenant aux principales familles.

Site Internet d’Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

Créations

L2-Ju-jitsu-Les-16-techniques-imposées-397x600J’ai pu constater dernièrement sur Facebook que les 16 bis (qui, sans lien d’ailleurs, sont le sujet du blog, par épisodes) étaient présentées comme un « kata d’Eric Pariset ». C’est le fait de David Lobrie passionné d’arts martiaux résidant en Belgique et qui anime une page très dynamique sur le réseau social. Cela fait plaisir, d’autant que pour ce qui concerne l’origine il s’agit de la vérité, et même si je n’ai jamais abusé de cette reconnaissance, il est plaisant de constater qu’un enchaînement que l’on a créé il y a plus de trente ans a valeur de kata pour certains. Cela m’a rappelé que les « 16 bis » n’étaient pas ma seule réalisation et l’envie m’est venue de consacrer quelques lignes à chacune d’entre elles.

Il y a eu tout d’abord les « 16 techniques ». L’enchaînement le plus connu qui fut longtemps au programme des grades FFJDA et qui a été retiré parce que considéré comme « trop judo » ! Il est toujours à mon programme d’enseignement ! Créées en 1982 pour les besoins d’une démonstration à l’occasion des Championnats du monde de judo féminin qui se déroulaient à Paris, ces techniques constituaient le bouquet final d’une présentation qui mettait en avant le renouveau du ju-jitsu.

Ensuite les « 16 bis » ont été mises au point pour proposer un enchaînement supérieur, dans le cadre d’une évolution indispensable, et pouvant offrir une autre belle démonstration.

Il en a été de même pour les « 16 ter », encore un plus difficiles à exécuter et qui réclament quelques années de pratique. Elles permettent de constater que l’on a toujours à appendre et à progresser.

Toujours à peu près à la même époque, c’est-à-dire au début des années 1980, une suite a été élaborée pour la mise en valeur de l’une des composantes du ju-jitsu, qui avait été négligée durant pas mal de temps, à savoir l’atemi-waza, (le travail des coups.) Ainsi sont nés « les 16 atémis ». Ils offrent un enchaînement très simple dans l’esprit et la forme de notre ju-jitsu. Les techniques étant compatibles avec les autres composantes de notre discipline.

Après ce fut au tour des « 16 contrôles » de voir le jour. Nous étions au début des années 1990. Cette fois l’objectif était de valoriser un autre secteur du ju-jitsu et non un des moindres, à savoir le travail des contrôles, le katame-waza.

A la même époque j’ai réalisé les « 24 techniques », une présentation très structurée de notre art pour répondre à la demande d’un judoka – un peu perdu – devant le programme de l’unité de valeur ju-jitsu (à la FFJDA) pour son 4e dan judo-jujitsu. Serait-ce encore bien valable ou bien « trop judo » (là aussi) pour être honnête ?

Enfin, le petit dernier qui n’a pas encore de nom et qui met en avant deux familles de notre art, les coups et les contrôles, mais aussi – et surtout – leurs liaisons. Quinze techniques qui présentent les bases de notre ju-jitsu dans ces deux composantes. Il pourrait se nommer tout simplement les « 15 atemis et katames ».

Il est toujours bon et utile de se souvenir d’où l’on vient ! Aucune gloire dans tout cela, mais simplement la satisfaction et la fierté du travail accompli en se rendant utile. En avoir eu la possibilité et l’avoir fait ! Et surtout, ces enchaînements permettent de « fixer » notre travail et ainsi de constituer des références et des points de repère indispensables aux élèves et peut-être encore davantage aux professeurs !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujisuericpariset.com

Les 16 bis, troisième…

L6-Ju-jitsu-Travail-au-solAujourd’hui, nous attaquons le troisième carré de l’étude des 16 bis commencée il y a un mois. Vous pouvez trouver l’intégralité de cet enchaînement en vidéo, sur ce même blog à la date du 2 mars. Il est également présent dans le livre « Tome 6″ paru en 1995 et toujours disponible.

Dans la neuvième technique, UKE saisit TORI au niveau du revers de la veste avec sa main droite. Celui-ci contrôle immédiatement le poignet d’UKE avec ses deux mains. Il porte MAE-GERI KEAGE (fouetté) au bas-ventre et en pivotant sur sa droite, à partir du bassin, il vient placer son aisselle gauche sur le coude d’UKE. Il applique WAKI-GATAME en continuant l’action jusqu’au sol. Pour cela, il glisse sa jambe gauche devant lui. Il amène ainsi UKE à plat ventre. L’efficacité – redoutable – de cette technique réside dans le pivot effectué à partir des hanches immédiatement après le MAE-GERI.

Pour la dixième technique UKE saisit TORI à l’aide de sa main gauche au niveau de l’épaule droite. TORI porte URA-UCHI au visage avec le dos du poing droit et effectue un demi-tour sur sa droite. Il enchaîne avec un SHUTO de l’intérieur de sa main gauche au niveau de la gorge et place sa jambe gauche derrière celle d’UKE. Il peut ainsi lui appliquer O-SOTO-OTOSHI. Il accompagne l’action jusqu’au sol. Le point important sera de fixer UKE en déséquilibre arrière à l’aide de sa main gauche placée au niveau de la gorge et de sa main droite au niveau de la manche (ou du poignet) gauche.

Dans la onzième, UKE fait face à TORI. Il le pousse et le déséquilibre ainsi jusqu’au sol. Sur l’avancée d’UKE, TORI place ses pieds au niveau de la poitrine et ses mains derrière les pieds d’UKE. D’une action coordonnée des jambes qui poussent et des mains qui tirent, UKE est renversé sur le DOS. Le point essentiel sera dans la simultanéité des actions des mains et des jambes.

Pour la douzième technique UKE porte un double crochet (droite-gauche) en direction du visage. TORI effectue un double blocage et « plonge » immédiatement dans les jambes pour appliquer MOROTE-GARI. Pour cela il place son épaule contre l’abdomen d’UKE et les mains derrière les jambes. Une fois qu’UKE est au sol, TORI effectue un contrôle au niveau des chevilles. Il passe « à cheval » en pivotant sur sa droite, il conduit UKE sur le ventre et lui inflige une clef au niveau de la colonne vertébrale. Pousser avec l’épaule et tirer avec les mains simultanément seront l’assurance d’une parfaite efficacité au moment de la projection qui consiste à faucher en même temps les deux jambes de l’adversaire.

Il est indispensable de réitérer la mise en garde qui est de ne pas travailler ces techniques en dehors d’un dojo habilité et sous le contrôle d’un professeur (qui doit l’être tout autant.)

La suite et la fin de cet enchaînement dans quinze jours.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Sainte-Maxime, vers le soleil…

12573162_1013144638748054_2833870690754645264_n[2]Le printemps est là, tout du moins sur le calendrier et le moment de penser aux vacances d’été est arrivé. Pour les pratiquants de ju-jitsu, envisager une semaine de stage dans le magnifique département du Var est une excellente idée ! Il y a quelques semaines, sur ce blog, un premier article avait déjà été consacré aux deux périodes que je propose l’été prochain à Sainte-Maxime, ce deuxième fait office de rappel et de complément.

Une semaine de ju-jitsu, à raison de trois heures par jour (en matinée), ce sera incontestablement l’occasion d’approfondir la discipline, de réaliser d’énormes progrès et de se faire plaisir. Le reste de la journée, chacun sera libre de s’occuper comme bon lui semblera : plage, visites, autres activités sportives pour les insatiables, ou tout simplement repos, les possibilités ne manqueront pas !

Consacrer autant de temps permet de s’immerger intensément dans l’art martial, de le pratiquer sous tous ses aspects et ainsi de se perfectionner dans ses différentes composantes. C’est également la garantie de revenir avec une parfaite condition physique. Et puis, côté plaisir, en plus des progrès réalisés, ce sera celui de s’exprimer intensément dans un domaine que l’on affectionne. C’est aussi l’occasion de s’entraîner avec des ju-jitsukas venus de régions et de clubs différents. Ces échanges sont autant de moments agréables.

Quant à Sainte-Maxime, la station balnéaire qui nous accueille, il est impossible de ne pas l’apprécier. Au bord du golfe de Saint-Tropez, en aucun cas elle ne veut rivaliser avec le célèbre village à qui elle fait face. Ces deux communes, souvent opposées, n’ont pourtant en commun qu’un soleil généreux, la beauté des paysages qui les entourent et une température de mer parfaite. L’une accueille des estivants plus axés sur la fête, l’autre propose une ambiance plus familiale. Mais elles peuvent être complémentaires dans la mesure où elles ne sont séparées l’une de l’autre que par quinze minutes de bateau grâce aux navettes qui les relient jour et nuit à une belle cadence.

En conclusion, ce sera une semaine de progrès, de transpiration, de soleil, de baignade, de farniente et de moments festifs.

En additionnant les stages d’été, celui de cette année doit être le 30e. Il y a eu le Golfe Bleu à Beauvallon, déjà dans le Var, puis Le Temple-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne et bien évidemment Soulac-sur-Mer en Gironde. Il y a eu aussi Chamonix dans un cadre fédéral. De quoi assurer une solide expérience en la matière !

Rendez-vous du 17 au 22 juillet et/ou du 7 au 12 août.

Côté hébergement il est prudent de ne pas trop tarder ! Le site de l’office du tourisme est à votre disposition.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com  Contact : eric@pariset.net

Office du tourisme : sainte-maxime.com

Disparition de Maitre Awazu

sans-titre (3)Pratiquant de ju-jitsu, je suis aussi judoka et à ce titre je ne peux rester insensible à la disparition de Maitre Shozo Awazu hier matin à l’âge de 92 ans. Ce qu’il a apporté à plusieurs générations de judokas est tout simplement colossal. Arrivé en France en 1950, il n’a cessé d’œuvrer pour le judo national jusqu’à ses derniers jours. A titre personnel je suis d’autant plus touché qu’il fut l’un des professeurs et entraîneurs de mon père. Il lui avait notamment transmis sa passion et sa science du travail au sol, domaine dans lequel le Maître excellait.

Les 16 bis, (deuxième épisode)

Il y a quinze jours nous avions commencé l’étude des 16 bis en présentant les quatre premières. La vidéo de l’intégralité de l’enchaînement est d’ailleurs attachée à ce premier article que vous pouvez retrouver à la date du 2 mars.

Aujourd’hui, poursuivons avec les quatre techniques suivantes, à savoir de la cinquième à la huitième.

Dans la cinquième technique, sur une saisie de tête à droite, TORI – ne pouvant « renverser la vapeur » comme dans les 16 techniques -, va utiliser une fois de plus la force de l’adversaire en sacrifiant son corps à l’aide de YOKO-GURUMA, classé dans les techniques de YOKO-SUTEMI (SUTEMI de côté.) Pour ce faire, il place sa main gauche sur le ventre d’UKE et la droite sur le dos au niveau de la ceinture. Il engage sa jambe gauche entre celles d’UKE en se plaçant sur le flanc gauche. La jambe droite est légèrement repliée de façon à pouvoir se détendre en poussant sur le pied resté au sol dans l’éventualité où UKE retomberait sur TORI. L’efficacité de la technique réside dans l’application parfaite du principe d’utilisation de la force de l’adversaire par le sacrifice de notre corps.

Pour la sixième technique, UKE se place en décalé sur la gauche de TORI et lui saisit la manche à l’aide de sa main droite. TORI réagit immédiatement avec URA-MAWASHI-GERI à gauche au niveau de la poitrine et après avoir pivoté en direction d’UKE, il enchaîne avec MAWASHI-GERI à droite à la hauteur du ventre. En passant son bras droit sous celui d’UKE, avec l’intérieur de son coude il lui bloque le sien pour lui appliquer une forme d’UDE-GATAME. Ce dernier se dégage en chute avant à gauche. L’efficacité sera assurée par la précision des deux ATEMIS, ainsi que la bonne ouverture du bras d’UKE (paume de main vers le haut), au moment de la clef.

Septième technique. TORI est amené au sol par une violente poussée de face aux épaules. Il adopte immédiatement une « garde » de côté, ce qui le positionne favorablement pour appliquer un YOKO-GERI à droite au niveau du ventre (à partir du sol). Il se relève et conclut avec HARAI-GOSHI. On trouvera l’efficacité dans la capacité à faire la preuve d’une parfaite fluidité dans l’enchaînement des différentes phases de cette « septième ».

Pour ce qui concerne la huitième, il s’agit ni plus ni moins de la fameuse « pince de crabe », à savoir KANI-BASAMI. Technique particulièrement spectaculaire avec laquelle on prend un réel plaisir lors des répétitions. Il s’agit d’un travail par anticipation. L’adversaire adoptant une attitude franchement menaçante, on anticipe en se jetant directement dans ses jambes à l’aide des nôtres. La droite étant placée devant du corps d’UKE et la gauche derrière. C’est tout simplement (et sans doute encore davantage que pour d’autres techniques) dans la vitesse d’exécution que l’on trouvera une parfaite efficacité.

La suite… très vite !

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L’état du ju-jitsu…

L’état du ju-jitsu

En regardant le programme du prochain festival des arts martiaux qui se déroulera le 26 mars prochain à l’ex-Bercy, à savoir AccorHotels Arena etc., c’est avec dépit que l’on constate qu’une fois de plus, le ju-jitsu n’y figure pas !

A qui la faute ? Aux organisateurs ? A la fédération officiellement en charge de sa gestion (et de sa promotion) ? Aux différentes écoles qui s’en réclament ? Un peu à tous, sans doute. Voyons cela. Ce qui suit n’est que mon avis.

Les organisateurs recherchent des disciplines susceptibles d’intéresser un large public. Au niveau de la qualité de la prestation et/ou pour le nombre de spectateurs potentiels qu’elles peuvent attirer ou encore pour son originalité. Le ju-jitsu – actuellement – ne remplissant apparemment aucun de ces critères, on ne peut leur en vouloir. Nous ne connaissons pas le nombre exact de ju-jitsukas en France et on ne peut pas parler de nouvelle discipline (sortie de je ne sais quel chapeau), puisqu’il s’agit de l’une des plus anciennes, si ce n’est la plus ancienne. Et puis, il faut effectivement une démonstration de bon niveau. Les qualités des démonstrateurs ne suffisent pas, il faut aussi beaucoup de travail, beaucoup de répétitions.

En France, la fédération en charge officiellement du ju-jitsu est aussi – et surtout – celle qui s’occupe du judo. Or, si rien n’a changé depuis mes dernières participations au célèbre festival, il me semble que cette instance ne souhaitait pas s’afficher dans ce rassemblement annuel, et cela pour des raisons qui déjà m’échappaient. C’est bien dommage. Si le judo, en tant que sport, n’est pas en mal de médiatisation puisqu’il bénéficie d’un nombre important de manifestations, il n’en est pas de même pour le ju-jitsu. Une présence régulière dans un grand festival comme celui que je continue à appeler « Bercy » ne serait pas superflue. Mais, l’institution en question possède-t-elle un véritable « désir de ju-jitsu » ?

Quant aux multiples écoles qui sont autant de groupes et groupuscules éparpillés, elles n’ont jamais vraiment réussi à s’entendre afin de former un rassemblement cohérent et représentatif. Il est vrai qu’existent quelques différences sur le plan technique, mais aussi des personnalités à la gestion parfois difficiles. Si elles ne l’étaient pas, sans doute ne seraient-elles pas à l’extérieur d’un système dans lequel la tolérance est relative et où les voix discordantes ne sont pas forcément appréciées et acceptées. Enfin, au sein de ces différentes petites structures règne parfois un certain amateurisme.

Opérer un regroupement des forces vives du ju-jitsu n’est pas du domaine de l’irréalisable. Selon la formule : « Là où il y a une volonté il y a un chemin. » Mais parfois cela ne suffit pas, il faut aussi des moyens directs ou indirects. En premier lieu il y a besoin de temps, beaucoup de temps, donc de la disponibilité de la part des dirigeants qui devront occuper le terrain sans relâche après avoir mis en place une structure. Sans moyens (financiers, parce qu’il faut bien employer ce mot qui est souvent tabou dans notre pays), le ju-jitsu ne pourra jamais bénéficier d’une gestion appropriée. Pourtant, de par sa richesse technique et l’intérêt qu’il ne manque pas de susciter, lorsqu’il est bien présenté, il le mérite.

Il n’est pas bon de finir un billet sur une touche négative, par conséquent on peut se dire et espérer que peut-être, un jour, il se passera quelque chose. Mais il ne faudrait pas trop tarder !

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Les 16 Bis


Créé quelque temps après les 16 techniques, l’enchaînement appelé « 16 bis » est venu compléter un panel technique ayant pour objectif d’offrir des outils d’études – donc de progrès – et d’épanouissement complémentaires. Proposant, à peu de chose près, les mêmes situations d’attaques, il offre des ripostes d’un niveau supérieur.

Les attaques sont semblables dans le but de faciliter la mémorisation, prouvant par la même occasion, si besoin est, qu’existent différentes ripostes sur la même attaque. Ripostes complémentaires et évolutives.

Dans cette suite de techniques se trouve un grand nombre de projections tout aussi efficaces que spectaculaires, ce qui ne gâche rien. Pour ceux qui font l’effort de ne pas se contenter d’une étude à minima, qui n’apporte pas grand-chose sur bien des plans et, contrairement à ce que d’autres affirment, n’est pas porteuse d’une réelle efficacité, ils prendront un réel plaisir à étudier cet enchaînement qui fait également office de belle démonstration. En 2000, une séquence de la prestation de Bercy  mettait en scène les huit premières techniques effectuées en parfaite synchronisation par deux couples. (C’était à l’époque où il y avait du ju-jitsu à Bercy !)

De la même manière qu’il y a quelques semaines, j’avais proposé de « décortiquer » les 16 techniques, mouvement par mouvement, j’ai pensé en faire de même pour les 16 bis. Cette étude, à pour objectif d’apprendre ou bien de se perfectionner dans cet enchaînement, mais surtout de mettre en exergue le ou les points essentiels ainsi que les spécificités du ju-jitsu.

Aujourd’hui, concentrons-nous sur le premier carré.

Dans la première technique, Uke tente de venir saisir Tori par le revers ; celui-ci ne se laisse pas approcher, il porte mae-geri en direction du visage et enchaîne avec o-soto-gari. Nous sommes en présence de deux techniques de base ; l’intérêt et l’efficacité résident dans la fluidité de leur liaison. La rapidité pour passer du travail à distance à celui du corps à corps sera déterminante.

Pour la deuxième technique dans laquelle Tori applique uki-waza sur une poussée aux épaules d’Uke, il y a là l’illustration parfaite de l’utilisation de la force de l’adversaire. Le principe prédominant de notre discipline. Il faut souligner, puisqu’il s’agit d’une technique de sacrifice (un sutemi) que celles-ci doivent être utilisées en dernier recours, à savoir lorsque l’on est fortement déséquilibré et qu’il ne reste plus que la solution de sacrifier son corps afin de renverser celui de l’adversaire. En matière de self-défense, il est toujours préférable de ne pas se retrouver au sol.

Dans la troisième phase, Tori est saisi à la gorge, par-derrière. En descendant le genou droit au sol, il applique kata-seoe, une variante d’ippon-seoe-nage. L’efficacité s’obtient par le vide créé et dans lequel va être projeté Uke.

Enfin (pour aujourd’hui) dans la quatrième, sur un coup de pied circulaire en forme de mawashi-geri, Tori pare l’attaque à l’aide de son bras gauche, saisit la jambe de Uke, se protège avec sa main droite à l’aide de laquelle il porte shuto en revers au niveau du visage. Il conclut avec un fauchage – ou un balayage – du pied resté au sol. Ici, c’est le principe de la suppression du point d’appui qui permet la réalisation de la projection. Celle-ci pouvant être ko-soto-gari ou un « ashi-barai. »

Une mise en garde s’impose quant au risque d’exécuter les techniques présentées sans le contrôle d’un professeur dûment breveté.

En accompagnement de cette première phase de présentation, vous trouverez la vidéo de cet enchaînement, réalisée en 1992. Lors d’une démonstration, l’exécution doit se faire sans temps d’arrêt entre chaque technique.

La suite au prochain numéro, selon la formule consacrée.

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