L’activité d’un club comme le nôtre se résume principalement dans la dispense de cours, durant lesquels les élèves essaient de s’imposer une régularité et où les professeurs s’attellent à leur mission d’apprentissage et de progrès, le tout accompagné d’un épanouissement personnel.
Mais, le fait de proposer des animations ponctuelles réservées soit à l’ensemble des élèves, ou bien à telle ou telle catégorie ne peut que renforcer l’investissement des adhérents par une implication supplémentaire source de nouvelles motivations. Ainsi, dans les semaines à venir seront programmées des séances aux thèmes particuliers s’adressant, pour la plupart, à des groupes précis. Le samedi 18 octobre, un entraînement regroupant les ceintures marron et noires a fédéré encore davantage un groupe qui a valeur d’exemple. Au mois de novembre, un stage de renforcement à l’attention de tous les niveaux permettra de subir une sorte de formation accélérée. Dans le même mois, une séance particulière proposera aux ceintures noires et marron de se sensibiliser à l’assistanat durant les cours et pourquoi pas susciter des vocations. Enfin, au mois de décembre une séance spécifiquement féminine offrira la possibilité de se retrouver entre gabarits approchants pour aborder certains thèmes qui nécessitent un apprentissage plus progressif que d’autres. Par exemple le travail au sol.
Toutes ces animations permettent à la fois de progresser techniquement, physiquement et « relationnellement ».
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Un beau samedi
Au club, comme ailleurs, il y a des journées plus légères que d’autres. Le samedi est de celles-là. C’est la fin de semaine, l’ambiance y est différente. La plupart des contraintes professionnelles sont derrière et demain, c’est dimanche ! Un dimanche que l’on n’aime pas trop, paradoxalement, parce que demain…c’est lundi. Et puis il y a des samedis plus agréables que d’autres ! Ce fut le cas le 18 octobre. Un soleil digne d’une journée d’un mois d’août accompagnait ce premier jour des congés de la Toussaint. Tout le monde n’est pas scolarisé, mais il n’empêche, qu’on le veuille ou non, les vacances des enfants ont une incidence sur un bon nombre d’adultes ! Pour ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir prendre quelques jours de repos, ils le ressentent dans un quotidien moins stressant, ne serait-ce que dans les transports en commun. Et puis beaucoup de secteurs ralentissent leur activité pendant cette période. Savoir si c’est bon pour l’économie est un autre problème. Pour revenir à ce samedi 18 octobre, l’ambiance qui y régnait était légère et les conversations entre parents venus chercher leurs enfants pour ce dernier cours avant les congés, abordaient de multiples sujets, la plupart sans trop importance, si ce n’est celle de communiquer agréablement en faisant le constat que finalement on a beaucoup de choses à se dire et aussi pas mal de centres d’intérêts en commun. A midi, après le cours d’adultes qui à chaque fin de semaine regroupe un nombre importants de mordus, j’avais programmé un entraînement à l’attention des ceintures marron et noires. Je ne me faisais pas trop d’illusion quant à la participation. D’abord ce type de séance s’adresse à une catégorie forcement restreinte. Et puis c’était le début de congés et le soleil pouvait être un redoutable concurrent et donner des envies de balades ou de terrasses de bistrot. Ce fut donc une agréable surprise que celle de constater que le ju-jitsu occupe une place importante dans la vie de certains. Certes, tous n’étaient pas là ; il existe des événements familiaux incontournables, ou moins agréable : des blessures. Enfin, il y a ceux qui travaillent le samedi. Le plaisir de se retrouver entre passionnés et de pouvoir aborder des thèmes particuliers a contribué à la réussite de cette séance. Il faut ajouter, pour l’enseignant que je suis, la satisfaction de constater les progrès réalisés par tous et de pouvoir fédérer autour d’une discipline, d’un enseignement et d’un lieu autant de personnes pour qui le ju-jitsu et le dojo sont, d’une certaine manière, inscrits dans leur vie ! Que ceux qui n’ont pas eu la possibilité d’être présents se rassurent, il y aura d’autres entraînements de ce genre dans un futur proche.
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Carnets de rentrée (2)
Toujours l’éducation
Deux nouveaux exemples de mauvaise éducation sont venus mettre un peu de contrariété dans ces semaines qui ont marqué le début de ce que l’on appelle une saison. Un chez les enfants (les parents, plus exactement) et un autre chez les adultes. Le lien entre ces « péripéties » est évident, il s’agit d’éducation, bien souvent dispensée par l’exemplarité et les mauvaises habitudes.
Premier cas, un mercredi. Alors que le cours des tout petits enfants était terminé et qu’ils avaient rejoint le vestiaire accompagnés des mamans ou des nounous, un des « petits samouraïs », qui n’acceptait pas de devoir se rhabiller dans cette pièce, le manifestait de façon très bruyante, trop bruyante et rendait difficile la tâche du professeur du cours suivant ! En effet, il est aisé de comprendre qu’un minimum de calme et de silence sont indispensables pour ce que l’on appelle la prise en main d’une séance. Je me suis donc empressé d’aller fermer la porte de ce vestiaire en me justifiant, notamment auprès de la maman en question. De fait, en quittant le dojo, elle n’a pas daigné dire au revoir ! Bel exemple pour son enfant, en l’occurrence pour un futur citoyen « responsable ». Deuxième cas, celui d’un adulte qui vient faire une séance à l’essai. Il avait déjà pratiqué une autre discipline, ce n’est pas elle qui est en cause, mais bien l’enseignant qui devait être le responsable d’une attitude parfaitement contraire à celle qui doit être adoptée dans un dojo. Durant les explications il ne tenait pas en place et ne pouvait s’empêcher de communiquer avec son partenaire sur ce qui était démontré. Sans compter qu’il s’avérait indispensable de le surveiller lors des randoris. Et, cerise sur le gâteau, il nous a laissé dans le vestiaire le kimono que je lui avais prêté en « tapon » et, lui aussi est parti sans dire au revoir et sans se donner la peine de nous remercier de l’avoir accueilli.
Ces deux exemples ne sont pas des généralités, bien heureusement, mais ils démontrent une fois de plus l’importance de l’éducation, soit des parents, soit des enseignants et les fâcheuses conséquences engendrées par un manquement de la part, justement, des parents et/ou des enseignants.
Après quelques remarques qui pourraient paraître sévères à l’attention des parents, que ceux- ci se rassurent, je n’ai rien contre la majorité d’entre eux, mais simplement envers une minorité, qui parfois gâche des moments qui ne devraient pas l’être.
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La roulette japonaise
Cette semaine le thème du vendredi éponyme sera consacré aux méthodes d’entraînement. Il s’agit, au travers de multiples exercices, de se perfectionner et de se renforcer dans des domaines où l’acquisition technique est déjà plus ou moins réalisée. Le but n’est pas d’apprendre, mais d’essayer de faire encore mieux, en renforçant ou en affinant ses acquis.
Répétitions seul ou bien avec un ou plusieurs partenaires, exercices d’opposition codifiés servant au perfectionnement d’un mouvement ou d’une phase bien précise, ou plus largement encore d’un domaine qui compose notre art. Ainsi nous trouvons les uchi-komis (inlassables répétitions d’un mouvement ou d’une partie), les exercices d’opposition dans un domaine très précis et les randoris (sortes de combat avec de solides règles). Ces derniers constituant la phase ultime de ces fameuses méthodes. Mais toujours avec le souci du respect de la codification et par conséquent d’une opposition qui permet de s’affronter avec le moindre risque possible. Aujourd’hui intéressons-nous à cette catégorie. Il y a des randoris au sol, d’autres debout, dans le domaine des coups et dans celui des projections. Enfin, il y a le « randori de self-défense ». Celui-ci pouvant se pratiquer contre un ou plusieurs adversaires. Mais là encore ce sera la sécurité qui devra primer. Certains regrettent qu’il ne puisse pas y avoir une sorte d’affrontement total ; « comme dans la réalité », disent-ils. Je pense que pour la majorité, c’est en toute bonne foi qu’ils soutiennent cette hypothèse. Mais le problème est que la réalité, c’est la réalité ! Et l’entraînement sert à s’en approcher, mais en aucun cas à la remplacer ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il serait indispensable que les deux protagonistes soient dotés d’une bonne foi qui ne doit pas exister ? ou que très rarement ? chez le genre humain. Certes, les animaux arrivent à s’entraîner entre eux sans se faire mal et sans les interdits dont nous devons inévitablement nous affubler afin que les assauts et autres randoris ne tournent pas au massacre. Mais nous ne sommes que des humains et sans de stricts interdits les limites du raisonnable sont vite franchies. Tout cela pour répondre aux protagonistes du randori-où-tout-serait-permis, qui ne peut exister sans risques de graves blessures qui hypothèqueront la longévité d’une carrière que chacun espère la plus pérenne possible ! Le facteur chance aurait aussi un rôle â jouer dans des oppositions entre combattants de valeurs approchantes ; une sorte de « roulette japonaise ».
Conservons les méthodes d’entraînement qui permettent de s’affûter à l’aide d’exercices conventionnels et laissons le « tout est permis » au combat que l’on devrait mener uniquement en cas d’agression et en souhaitant que cela ne se présente jamais. Il est vrai que certains proposent malgré tout ce genre d’entraînement, mais est-ce vraiment comme dans la réalité ? Il y a forcément quelques interdits. Suffisamment pour que ce ne soit pas la réalité, mais pas assez pour que ce ne soit pas dangereux. Je sais que dans des termes approchant, le sujet a déjà été abordé sur ce blog, mais dans le domaine de l’information et de la prévention, là aussi, il ne faut pas hésiter à faire des « uchi-komis », c’est-à-dire des répétitions, quitte à… se répéter !
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Vive les katas !
Le premier vendredi à thème de la saison consacré aux katas a tenu ses promesses en termes de fréquentation. Cela prouve, si besoin est et entre autres, que ces formes de travail ont une utilité. Certes on pourrait penser que la nécessité de devoir les maîtriser afin d’accéder aux grades supérieurs en est la principale raison, mais ce n’est pas mon sentiment. D’abord parce que les réfractaires à ces exercices imposés auraient choisi une discipline qui ne s’embarrasse pas avec ces exercices. Et puis, la présence de ceux qui n’en n’ont pas un besoin immédiat se révèle être une indication qui va dans ce sens. Enfin, les échanges que j’ai avec les élèves me renforcent dans mon opinion.
A plusieurs reprises j’ai consacré des billets sur le thème des katas, mais j’avais envie, aujourd’hui, d’insister plus particulièrement sur l’aspect rigoureux qui doit inévitablement accompagner leur exécution. Bien qu’ils appartiennent avant tout à des méthodes d’entraînements pratiquées dans le but de se perfectionner dans le domaine de l’efficacité, ils sont aussi des exercices de style. Ils permettent de « véhiculer » la science du combat au fil des années, mais ils se révèlent être également des exercices de rigueur que l’on pourrait qualifier d’intellectuelle. Rigueur dans l’obligation de fournir des efforts de mémorisation, de déplacement, de placement, de coordination et de tenue. Se concentrer sur tout cela lors de leur démonstration ne peut s’effectuer sans se servir un peu de sa tête. A l’inverse, l’évidence de ne pas se contenter de leur seule pratique s’impose à nous. Les enchaînements, disons, plus « modernes », les répétitions techniques, les autres méthodes d’entraînement et bien sûr les randoris sont indispensables. Mais je pense que se priver des katas dans la pratique d’un art martial serait une hérésie et pas seulement en fonction de leur poids historique. Et puis, pour avoir recueilli le sentiment de quelques jeunes qui découvraient ce travail vendredi dernier, j’ai été confirmé dans mon sentiment. Comme quoi, faire preuve d’une certaine rigueur, même dans le temps des loisirs, n’est pas inenvisageable, pour les pratiquants appartenant à une catégorie d’âge souvent montrée du doigt pour l’intérêt très relatif qu’elle porterait à tout ce qui se rapporte au mot « effort ». Certes, le professeur devra faire preuve d’originalité quant à la présentation de ces formes de travail en évitant de les servir comme une purge qu’il faudrait s’administrer avant les passages de ceintures !
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Le rôle de Uke
Littéralement Uke signifie « celui qui subit ». Mais son rôle ne se limite pas à cette traduction, loin de là. Les pratiquants connaissent bien l’existence de ces deux personnages qui interviennent systématiquement dans les katas et autres exercices imposés et qui se nomment Tori et Uke. Ils sont les acteurs indissociables de nos séances d’entraînements, ils se fondent en nous à tour de rôle et deviennent au fil des années nos plus fidèles compagnons. Certains donnent une traduction très globale et simpliste de ces deux illustres personnages : Tori serait le gentil et Uke le méchant. C’est assez réducteur, surtout pour Uke. En effet, son rôle est capital. D’abord, pas d’Uke, pas de Tori. Pas d’action d’Uke, pas de réaction de Tori. De mauvaises attaques de la part d’Uke entraînent un mauvais apprentissage pour Tori. Lors de l’exécution d’un enchaînement pour un passage de grade ou bien une démonstration, son rôle ne se limite pas à celui d’un sac de riz que l’on envoie valdinguer à satiété. C’est lui qui donne le départ et puis le « tempo » de l’exécution. D’une certaine façon, il impose le rythme et peut relancer un Tori victime d’un éventuel « coup de mou ». Certes, aux yeux d’un public de néophytes, Tori a le beau rôle. Il se défait des attaques du « félon » d’Uke. Je suis bien placé pour le savoir. Mais j’ai eu aussi l’occasion de « jouer » les Uke, ainsi je peux affirmer que non seulement il est indispensable mais que son rôle est noble. On se confie corps et âme à une personne qui devra, grâce à nous, démontrer ses qualités techniques et surtout, surtout faire preuve de contrôle et de respect envers celui sans qui rien ne serait possible.
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Carnets de rentrée
Finalement les rentrées ne sont pas si routinières. Chaque année, elles réservent leur lot de surprises quant aux comportements humains et à certaines réflexions. Bien évidemment, il y a les classiques auxquels nous n’échappons pas avec une sempiternelle question émanant des parents : « Ils sont toujours aussi nombreux ? » (Même si le nombre des enfants sur le tatami est parfaitement raisonnable.) À quoi il ne faut pas hésiter à répondre avec quelque malice : « Mais vous êtes dans un très bon club ! » « Oui, mais dans le précédent, ils étaient moins nombreux. » « Alors pourquoi l’avez-vous quitté ? » Eh bien parce que mon enfant s’y ennuyait ! » Et puis, il y a les inédites. Une réflexion somme toute assez banale peut prendre une saveur particulière placée dans une situation dans laquelle le hasard va bien faire les choses. À l’issue d’une séance à l’essai un parent se plaint que le professeur lui semble trop autoritaire à l’égard de son enfant. Cela nous ramène d’ailleurs à l’avant-dernier billet. Mais le plus cocasse, c’est qu’un autre parent se mêlant à la conversation, sans avoir entendu les propos précédents, s’exclame : « Ce qui est bien, ici, c’est qu’il y a de l’autorité !!! » On ne peut pas plaire à tout le monde.
Autre registre, cette fois côté adultes. Après quelques séances, un nouvel élève me demande s’il serait possible d’annuler son abonnement, argumentant que finalement, la pratique dispensée dans notre établissement n’était pas assez « violente ». Là, nous revenons au précédent article. Sans le savoir, ce jeune homme a formulé un des plus beaux compliments que l’on m’ait fait dans ma carrière. Je pense que malheureusement il n’aura pas trop de mal à trouver son bonheur.
Série en cours…
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Violence
Les faits divers regorgent d’actes de violence et ce n’est malheureusement pas nouveau. Mais, il y a une époque où ceux-ci n’étaient pas aussi largement relayés, comme ils le sont maintenant, notamment à l’aide des réseaux sociaux. Est-ce une raison pour s’en satisfaire et ne pas continuer le combat contre ce fléau qui enlaidit notre société depuis des lustres ? Chacun, à sa place, a son rôle à jouer. Celui des professeurs est important. Enseigner les arts martiaux avec une bonne pédagogie et surtout un état d’esprit qui présente nos disciplines comme étant des systèmes de self-défense, certes, mais aussi inculquer aux étudiants des principes de contrôle, de maîtrise et de respect, telle doit être la mission. Il ne s’agit pas de faire de l’angélisme, nous pratiquons des disciplines de combat, mais il n’est pas utile de proposer une pratique violente dans les dojos. Se défendre, oui, mais ne pas oublier, comme cela était rappelé dans un conte que j’avais publié sur ce blog l’été dernier, que la meilleure victoire est celle que l’on obtient sans combattre. Maintenant, il n’est pas non plus nécessaire de diffuser des images de combat de disciplines aux règles « très larges » ou inexistantes dans lesquelles le respect de l’adversaire n’est pas flagrant. Assister, par exemple, à des frappes sur une personne à terre n’est pas forcément le meilleur remède à cette lutte contre la violence.
Il est certain que ni un enseignement mal adapté, ni des images par trop violentes ne sont les seuls responsables d’agissements violents, mais d’une certaine façon ils les cautionnent et leur existence et surtout leur diffusion ne vont certainement pas dans la bonne direction, la bonne voie : le fameux DO des arts martiaux.
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La responsabilité de chacun
Cette semaine, avec la rentrée scolaire, il s’agit de la véritable reprise. Il est d’ailleurs intéressant de constater que Paris se vide à chaque congé d’enfants ; de la Toussaint aux grandes vacances en passant par Noël, février et Pâques. Cela doit être aussi le cas pour les autres grandes villes. À une époque, lors des vacances scolaires n’étaient en vacances que… les scolaires. Mais ce n’est pas le sujet de ce billet.
Avec celui-ci, je souhaiterais aborder l’enseignement dispensé aux enfants et plus particulièrement les rôles respectifs du professeur et de celui des parents. Si, pour ce qui nous concerne, cela peut contribuer à une bonne acquisition du contenu de l’enseignement dispensé dans les dojos, ce billet sera utile.
Avant tout, il faut éviter un mélange des genres. Pour être clair, la définition des rôles de chacun est indispensable. L’enseignant est là pour transmettre un savoir bien particulier et non pas pour se substituer aux parents qui, eux, sont responsables de l’éducation. Certes, que ce soit à l’école ou dans un dojo, il y a des règles bien particulières à transmettre, propres à une bonne vie dans la collectivité en question. Mais il reste que les fondamentaux de l’éducation sont du ressort de la famille. Malheureusement, si l’enfant n’est pas habitué à les respecter, le professeur se trouvera attribuer une tâche supplémentaire. De fait, le temps consacré à la discipline sera pris sur celui de l’apprentissage.
En dehors du dojo, nous pouvons parfois constater que certains parents (une minorité !) ont une fâcheuse tendance à transférer sur une autre personne la mission première qui est la leur. Un exemple constaté dans un avion (ceux-ci, mais également les trains, se transformant quelques fois en cours de recréation à peine surveillée) : « Attention, si tu n’es pas sage le monsieur va te gronder » prévient la maman en direction de son gamin. « Non madame, répondit le stewart (le monsieur en question), je suis là pour m’assurer de votre sécurité et de votre confort et non pas pour éduquer votre enfant. » Certes le rôle du professeur est un peu différent de celui d’une hôtesse de l’air ou d’un stewart.
À ce sujet, il est intéressant de faire le constat qu’au fil des années, sur les diplômes, le mot éducateur a remplacé celui de professeur. L’État se rendant d’une manière peut-être indirecte « complice » du transfert de responsabilité auquel nous assistons et de surcroît de la dévalorisation d’un métier et d’une mission. Même s’il est sans doute sous-entendu éducateur… sportif, pour nous en l’occurrence.
Autre point important, nous tolérons la présence des parents sur le bord du tatami durant les séances, mais il n’est pas possible de les laisser intervenir à l’aide de remarques faites parfois sur le ton d’une interpellation aussi bruyante qu’inconvenante et surtout perturbante. Que la majorité des parents se rassure, tous ne sont pas le reflet de la description faite ci-dessus, mais nous ne sommes pas sans ignorer que c’est bien souvent, dans de nombreux domaines, une minorité qui trouble la vie d’une majorité. Par conséquent, il est demandé que le plus grand calme règne autours du tatami et que les parents veillent à ce que les enfants qui accompagnent le grand frère ou la grande sœur ne gênent pas la séance.
Toujours sur le même thème, vient de paraître un livre au titre évocateur : La Tyrannie des parents d’élèves par Anna Topaloff. Il est « quelque peu » en phase avec ce premier billet d’une saison que je vous souhaite excellente où que vous la passiez.
J’espère que le sujet, traité avec un peu d’humour, ne m’attirera pas les foudres de certains parents qui pourraient se sentir concernés. Comme ceux pour qui, si l’enfant ne réussit pas, ce ne peut être que de la faute du professeur. Maintenant, la perfection n’existe nulle part, pas même chez les enseignants, qui font quand même la plupart du temps du mieux qu’ils le peuvent dans des conditions parfois « un peu » compliquées.
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Pourquoi le ju-jitsu
A quelques jours de la reprise, certains n’ont peut-être pas encore fait le choix de l’art martial qu’ils pratiqueront à la rentrée. Loin de tout sectarisme et des querelles de chapelle qui, à une certaine époque, ont pu gâcher les bonnes relations entre les différentes méthodes de combat, ce billet est proposé dans un but informatif. Il n’est pas empreint d’un aspect partisan, mais simplement du souffle de la passion qui m’a fait choisir une discipline pour la pratiquer, la démontrer et l’enseigner.
Pour être tout à fait complet et objectif, la première raison de mon choix était héréditaire. Mais encore fallait-il que cela me plaise et me corresponde.
Défendre sa discipline peut se faire sans être obligé de dénigrer les autres. D’autant que je me suis souvent exprimé en affirmant qu’il n’y a pas de mauvaises disciplines mais que c’est bien souvent la façon dont elles sont transmises qui pose problème. Ceci étant, chacune a plus ou moins sa spécialité et ses objectifs. Aspect mental, orientation ultra-sportive, self-défense, etc. Cela guidera tel choix plutôt qu’un autre.
Le principal atout de notre art, c’est sa pluralité de techniques. Elle permet d’aborder, d’étudier et de se perfectionner dans tous les domaines du combat à mains nues. A l’inverse, certains pourraient parler d’handicap en reprochant – justement – un programme trop important. Cependant, j’adhère au proverbe ou dicton qui proclame « qu’abondance de biens ne nuit pas ».
Travail debout, travail au sol, corps à corps, travail à distance ; poings-pieds, projections, contrôles, tous les aspects du combat sont étudiés. Ils permettent de se doter d’un bagage défensif incontestable, même si et surtout cela va dépendre de celui qui pratique. En clair, il ne suffit pas d’être en possession d’un bon outil pour être un bon ouvrier. Sur l’aspect purement physique rien n’est « épargné ». Renforcement musculaire, tonicité, souplesse, condition physique ; Là aussi existe pléthore de bienfaits. Quant à l’aspect mental, il n’y a pas vraiment de pratique effective à ce niveau, mais davantage un acquis progressif quelque peu inconscient qui distribuera ses bienfaits avec le temps. Pour être tout à fait franc, il s’agit davantage d’une pratique externe plutôt qu’interne. Sachant que corps et esprit sont intimement liés, pour le pire et le meilleur.
Et, il ne faut pas oublier que tout en ne sacrifiant pas l’aspect traditionnel de notre pratique, notre enseignement a su résolument s’adapter et se moderniser.
Outre l’aspect utilitaire et physique, je dirai que le choix doit être aussi guidé par la fameuse impression qui se dégagera lors de l’indispensable séance à l’essai que l’on doit faire avant de se décider.
Bonne reprise à tous.
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