Bonne année

Toute l’équipe du club se joint à moi pour vous souhaiter une très bonne année 2007 et bien sur, avant tout, une excellente santé. D’autant que – pour ce qui nous unit plus particulièrement -, cette bonne santé garantie une pratique assidue et cette même pratique – régulière – est sans nul doute un élément qui favorise  une bonne santé. Magnifique cercle vertueux, pour peu que l’on respecte quelques règles de bonne pratique. Au travers de notre ju jitsu traditionnel, nous possédons un art martial qui développe des qualités techniques, physiques et aussi mentales. Ces dernières, faites de rigueur – notamment dans le contrôle ainsi que dans la maîtrise des techniques dangereuses -, sont fondamentales pour inscrire la pratique dans la durée.  Une pratique éducative et non destructive, qui permet néanmoins  de posséder un bagage défensif incontestable pouvant adapter la riposte à la gravité de l’attaque, ceci grâce à une « palette technique » considérable. Ce qui est de toutes les façons en phase avec la réglementation sur la légitime défense.

Au-delà des recommandations liées à une pratique en toute sécurité,  je vous souhaite également une pratique dans le plaisir, elle permet  de combattre les différents stress liés aux rythmes du quotidien. Cela améliore aussi  la vie dans son ensemble !

Bonne année à toutes et à tous.

 

Fêtes de fin d’année

A toutes et à tous et plus particulièrement aux élèves de mon Dojo, je souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année.

C’est la période pour faire le bilan, notamment sur le plan de notre activité ju jitsu. Je n’y manquerai d’ici quelques jours.

Tout comme je ne manquerai pas d’évoquer les projets de notre club et de  notre association l’EAJJ , pour la nouvelle année.

En attendant, je vous souhaite de passez d’agréables moments dans les jours qui viennent. Attention, quand même, aux excès qui peuvent engendrer des difficultés lors de la reprise de l’entraînement !

SOULAC… Plus qu’un simple stage.

En plein cœur de l’hiver, il est particulièrement agréable de penser à la douceur des jours d’été… et au stage de ju-jitsu de Soulac ! D’autant que sur un plan purement pratique, il est bon de s’y prendre à l’avance, notamment en ce qui concerne les réservations pour l’hébergement.

pariset_plage_smallC’est en 1986 que j’ai eu un coup de cœur pour Soulac, la petite station balnéaire médocienne au charme un peu rétro, qui bénéficie d’un climat particulièrement adapté à un stage de ce type. Donc, depuis maintenant 21 ans, chaque été sans interruption, des pratiquants de ju-jitsu venus de différents horizons rejoignent la pointe de Graves pour une pratique intensive de leur discipline… et une semaine de détente. Cette année, pour répondre aux demandes, le déroulement du stage évoluera, et les séances seront proposées uniquement en matinée. Du dimanche 5 août inclus au vendredi 10 à midi les cours se dérouleront de la façon suivante : de 9h00 à 10h00, atémi-waza en extérieur ; de 10h00 à 12h00, technique et randoris en dojo. Il sera possible pour les volontaires de s’entraîner librement le soir, de 18h30 à 19h30.

Éric Pariset

Les bienfaits d’un stage de ce type sont nombreux. Il s’agit en réalité d’une véritable immersion : en effet, la pratique intensive, tant sur le plan technique que physique, permet des progrès considérables. Loin du stress de la vie courante, les participants peuvent s’impliquer davantage, et ont souvent le sentiment d’une plus grande communion avec l’esprit de notre discipline. L’ambiance, décontractée entre les séances, permet d’aborder la pratique de façon différente. Les relations entre stagiaires sont enrichies, ce qui donne au final un excellent état d’esprit général, indispensable pour une pratique saine de l’art martial. La venue de pratiquants d’autres clubs et même d’autres pays, au style parfois très différent, permet des échanges toujours enrichissants.

Enfin, après quelques jours de repos, la reprise de la nouvelle saison s’effectue dans les meilleures conditions.

GLOIRES DU SPORT

Si le ju-jitsu est et doit rester un art martial (comment pourrait-il en être autrement ?), le judo est devenu quant à lui, au fil des années, un sport de compétition pratiqué sur la planète entière au point d’être déclaré discipline olympique en 1976 à Montréal.

La France a toujours brillé dans cette discipline et garanti à – presque – chaque confrontation internationale une belle moisson de médailles.

gloireIl y a un début à tout et les premières pages de l’histoire du judo français se sont faites dans les années 1950 grâce, notamment, à deux champions d’exception, à savoir Henri Courtine et Bernard Pariset. Pariset vous avez dit Pariset ? Oui, en effet il s’agit bien de mon père, disparu il y maintenant deux ans, le 26 novembre 2004. Que les plus anciens ne prennent pas ce rappel comme un affront que je leur infligerais, mais les nouveaux samouraïs ne connaissent pas forcément tout sur nos disciplines et ceux qui ont marqué leur époque par leurs résultats, leur technique, leur sens de la transmission ou tout simplement leur charisme. Pour lui rendre hommage, la Fédération des internationaux du sport français a donc décidé d’honorer mon père le 12 décembre prochain, en le promulguant « Gloire du sport français » à titre posthume. C’est une distinction à laquelle je suis très sensible et qui ne peut que renforcer ma fierté d’être son fils et d’avoir été son élève. A l’occasion de cette cérémonie, son éloge sera faite – inévitablement, pourrions-nous dire -, par son partenaire et adversaire de tatami, mais surtout son meilleur ami, à savoir Henri Courtine.

Bernard Pariset n’a pas été simplement (!) un champion d’exception. Il faut se rappeler qu’à son époque, les catégories de poids n’existaient pas : fort de ses 70 kg environ, il rencontrait le plus souvent des adversaires plus lourds d’une trentaine de kilos… et ses exploits en prennent une saveur toute particulière. Il a été également, tout au long de sa vie et dans ses différentes fonctions, un grand professeur à la pédagogie tout aussi simple qu’efficace. Il fut également entraîneur de l’équipe de France, membre de différentes commissions techniques au sein de la FFJDA : parmi celles-ci, la Commission technique nationale de ju-jitsu dont il était le responsable. Il n’est d’ailleurs pas inutile de rappeler que c’est à son initiative que, dans les années 1970, notre discipline, le ju-jitsu, a pu revivre et retrouver – presque – toute sa place dans le paysage des arts martiaux. Enfin, il était 9e dan depuis 1994, étant ainsi – toujours avec son ami Henri Courtine – le plus haut gradé français.
Bien sûr, cette haute distinction, lui aurait fait immensément plaisir, mais il savait relativiser certains événements de la vie. C’était, entre autres, un des traits d’un caractère qui ne laissait personne indifférent.

Éric Pariset

Retrouvez le site du dojo Éric Pariset: http://www.jujitsuericpariset.com

small_samourai

Les grades dans les arts martiaux ?

Les grades existent dans la plupart des arts martiaux. Le Japon a donné l’exemple, et le système a été largement repris ailleurs. Non seulement dans d’autres arts martiaux d’origines diverses (Corée, Chine et… France – et oui, la boxe française !), mais également dans d’autres sports : l’équitation (galops, degrés…) et le ski (flocons, étoiles…), entre autres.

Le grade est il une échelle hiérarchique, comme celle existant dans l’armée par exemple, ou bien le reflet d’un niveau ? Et si tel est le cas, de quel niveau : technique, physique ? Progressons-nous toujours au fil du temps dans tous les domaines ? En clair un 10ème dan de 80 ans est-il plus efficace qu’un 1er dan de 20 ans. Le fondateur du judo, Maître Jigoro Kano, avait une idée bien précise du grade. Il lui a donné la définition suivante : Shin-Ghi-Taî.

De quoi s’agit-il exactement ? Shin se traduit par l’esprit (le mental), Ghi, par la technique et Taî par le corps. Et l’ordre de ces mots n’est pas le fruit du hasard. Il est un domaine ou l’homme possède une capacité permanente d’évolution : celui de l’esprit, du mental (Shin), et il peut conserver intacte cette qualité jusqu’à la fin de ses jours. A l’inverse, le corps (Taî) se trouve, dans cette définition, en dernière position et à juste titre. Cela veut tout simplement dire que les grades acquis au fil des années et de la pratique sont le reflet d’un niveau dans différents domaines, certes, mais en tout premier lieu dans celui de l’esprit, du mental.

De la capacité, par exemple, à réagir avec réflexion et sagesse face aux différentes situations se présentant à nous, sur un tatami et plus largement à l’extérieur du dojo. L’art martial est – et doit rester – une « méthode d’éducation physique et mentale », en plus de représenter une méthode de combat.

Eric Pariset

À quoi servent les Katas ?

Kata signifie : formes imposées. Les katas existent dans la plupart des arts martiaux, sous d’autres appellations en fonction de leur origine, ou sous d’autres formes selon les disciplines : exécution seul pour le karaté, par exemple, ou bien à deux pour le ju-jitsu ou le judo.

Ils ont plusieurs raisons d’exister et – ce n’est pas l’avis de tous – plusieurs raisons d’être conservés. Pour ce qui me concerne, je pense qu’ils ont toute leur place dans l’enseignement dispensé. Tout d’abord, parce qu’ils permettent de transmettre les techniques et les enchaînements à travers les âges, ils sont la mémoire vivante des arts martiaux.

Plus que de simples enchaînements, ils sont de véritables méthodes d’entraînement qui sont un moyen efficace d’apprendre et de peaufiner la technique, de parfaire sa condition physique et d’affûter les automatismes. Les katas sont également des exercices de style et de rigueur ; les pratiquants d’arts martiaux doivent aussi développer ces qualités, qui sont par ailleurs utiles dans un cadre plus général.

Enfin, ils permettent une évaluation du niveau des pratiquants lors des passages de grades. A ce propos, il est bien évident que les critères de jugements sont différents en fonction du grade postulé.

Eric Pariset

small_samourai

JU-JITSU : splendeur et misère !

Suite à nos interrogations concernant l’absence de notre discipline au programme du festival des Arts Martiaux de Bercy, puis à l’annonce que celui-ci serait représenté par la FFJDA, j’ai pensé qu’il serait utile, à l’attention de ceux qui ont commencé la pratique récemment, de faire un rapide historique et une mise au point concernant la vie du Ju Jitsu et de ses adeptes dans notre pays. Les plus anciens connaissent bien le problème.

Sous différentes appellations : Yawara, Kempo, Tai jitsu, etc… Le Ju Jitsu est à l’origine des Arts Martiaux japonais en matière de combat à mains nues. Sur le plan de l’antériorité tout d’abord, le Judo, le Karaté et l’Aïkido ont vu le jour bien plus tard. Sur le plan technique ensuite, ces Arts Martiaux se sont inspirés plus ou moins des différents styles de Ju Jitsu existants à l’époque.
En France, après quelques tentatives infructueuses au début du 20eme siècle, c’est véritablement vers 1970 qu’une méthode française a été mise au point par une commission technique appartenant à la FFJDA (Fédération Française de Judo et Disciplines Associées). Officiellement, c’est cette structure qui a en charge la « gestion » de notre discipline. Mais sa préoccupation principale est tout naturellement le Judo. Le Ju Jitsu est en quelque sorte le  » parent pauvre « . Ceci au travers du contenu des programmes concernant les passages de grades, ainsi que celui du brevet d’état. Mais également au travers du manque de communication indispensable à toute discipline et qui, en principe, doit être pris en charge par chaque fédération responsable.
De plus, sur la maigre place consentie ne se développe qu’un Ju Jitsu bien souvent contraire à ses principes et ses concepts de bases. En effet, le Ju Jitsu se doit d’être l’expression de sa traduction, à savoir « la technique de la souplesse ». De plus, la mise en place de compétitions d’affrontements directs est contre nature par rapport à l’esprit du Ju Jitsu traditionnel.

Au travers de l’EAJJ (Ecole Atemi Ju Jitsu), nous avons entrepris de regrouper les clubs ayant en commun le but de voir s’épanouir et se structurer le Ju Jitsu traditionnel dans notre pays.

Eric Pariset

small_samourai

JU-JITSU et compétition !

Le ju-jitsu est un art martial qui utilise toutes les armes naturelles du corps pour frapper, projeter, contrôler (immobiliser, luxer et étrangler). Ceci de façon à pouvoir faire face à toutes les formes d’attaques, à mains nues (coups, saisies, etc.) ou bien armées (couteaux, bâtons, matraques…).

A ce titre, il représente une arme redoutable pour tous les pratiquants qui le maîtrisent. C’est pour cela que l’emploi de ce fantastique panel de techniques interdit toute forme de compétition au risque d’assister à une dérive extrêmement dangereuse. A moins d’amputer le ju-jitsu de ses techniques les plus dangereuses, donc les plus efficaces, en le dénaturant en quelque sorte. Et retirant ainsi à cet art martial directement hérité des samouraïs sa raison d’être première, à savoir une méthode de self-défense.

Malgré cela, des compétitions sont proposées par certains. Ce qui est dommageable, ce n’est pas tant leur existence, mais qu’elles soient proposées sous l’appellation « ju-jitsu ». Cela n’a que très peu de rapport avec notre discipline favorite, tant sur la forme que sur le fond. Des appellations telles que « judo-boxe » ou bien encore « karaté–judo » seraient plus justes. Cette constatation ne retire absolument rien quant à la valeur des combattants qui y participent, mais cela serait plus honnête vis-à-vis de l’art martial ju-jitsu et des ses vrais pratiquants.

Efficacité ?

« Quel est l’art martial le plus efficace » ?
« En combien de temps peut-on apprendre à se défendre » ?

Voici des questions régulièrement posées par de futurs pratiquants… Mais ce n’est pas sur les forums de certains sites web que l’on trouvera la réponse…

En vérité, même si certaines disciplines sont davantage axées sur le côté utilitaire, je dirais qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises méthodes, mais qu’il y a des bons et des mauvais professeurs et aussi des bons et des mauvais pratiquants.

Les techniques sont en quelque sorte pratiquées avec nos « armes naturelles ». Et comme pour toute arme, l’efficacité est fonction de celui qui l’utilise. Mettre en cause telle ou telle technique sous prétexte que l’on ne la maîtrise pas est l’expression parfaite de la mauvaise foi. S’il s’avère exact que les techniques de défense doivent être les plus simples, il serait malhonnête d’affirmer enseigner « l’arme fatale » en 10 leçons, juste avec la simple connaissance de quelques ripostes adaptées à quelques attaques. L’efficacité se construit dans la durée : par l’apprentissage des techniques, bien sûr, mais surtout en multipliant les répétitions. Arriver à maîtriser les techniques parfaitement, sans pour autant se transformer en robot, faire en sorte que l’on puisse les appliquer par automatisme. Bref, se forger une seconde nature comme l’arrêt réflexe du gardien de but au football.

Cela s’inscrit donc dans la durée et c’est pour cela aussi que le corps doit être en mesure de suivre. Il est donc indispensable de faire la sélection de techniques regroupant deux critères : efficacité et sécurité lors des répétitions. Une clef de jambe mal maîtrisée lors d’un combat d’entraînement peut être la cause d’une indisponibilité importante et laisser des séquelles à vie. Cela se concrétise par un handicap qui, en plus des désagréments qu’il engendre au quotidien, n’améliore certainement pas l’efficacité…

D’autre part, l’argument qui consiste à affirmer qu’il faut se comporter à l’entraînement comme dans la réalité ne tient pas. La réalité, c’est la réalité, et l’entraînement, c’est l’entraînement ! Essayez de réaliser l’exécution des 16 techniques sur du béton, pour faire comme dans la réalité ! Dans tous les sports de haut niveau, les entraînements quotidiens n’ont aucune commune mesure avec la compétition, et davantage encore dans les sports de combat : le corps ne le supporterait pas, tout simplement.

Enfin, la motivation doit être au rendez-vous. Elle persiste à l’aide d’un enseignement varié, de la possibilité de s’exprimer physiquement et de se surpasser techniquement. A long terme, une banale répétition des techniques de base rendrait peu attractifs les cours et n’encouragerait pas à la régularité, donc à l’efficacité.

La misérable condition du JU-JITSU (en France).

Pascal évoquait la « misérable condition de l’homme », appelé, en effet à disparaître.

En sera- t-il de même pour notre ju-jitsu ?

Nous sommes heureusement nombreux à combattre pour sa pérennité malgré une certaine adversité. De l’absence de structures propres – dans notre pays notamment – en passant par une multitude de méthodes n’ayant en commun que le nom, mais nullement la technique et encore moins les principes ou l’esprit, notre discipline a bien du mérite à exister. En France, le ju-jitsu est officiellement sous la férule de la FFJDA (Fédération française de judo et discipline associées).

Malheureusement, il ne bénéficie, au sein de cette fédération, ni de programmes de grades qui lui sont propres ni d’un brevet d’état. Ce sont en effet des grades et des diplômes de judo qui sont proposés aux pratiquants. Bien sûr, judo et ju-jitsu sont très liés historiquement et techniquement, mais il existe des différences et des spécificités dans lesquelles les ju-jitsukas aimeraient se reconnaître et pouvoir s’exprimer. L’EAJJ (École Atémi Ju-Jitsu) tente de regrouper les clubs qui, dans notre pays, souhaitent défendre l’autonomie du ju-jitsu, et qui plus est, de la forme traditionnelle japonaise.

L’espoir d’une fédération officielle pouvant s’occuper de sa gestion et de son développement n’est pas utopique. Sans aucun doute cela permettrait de sortir notre art martial préféré d’une condition et d’un traitement qu’il ne mérite pas. Avec l’EAJJ, nous œuvrons en ce sens. Le combat mérite d’être mené. D’autant que cet art martial a su traverser les siècles.