Autopsie, ou presque…

samourai-dore-3Le dernier article publié sur ce blog – relayé par Facebook – a littéralement explosé le compteur de ce que le réseau social appelle les personnes « atteintes ». Pour cible, le billet consacré au nouveau programme des passages de grades imposé par la fédération de judo-ju-jitsu. Que cela suscite autant d’intérêt signifie que ces titres revêtent une belle importance et que ces modifications ne laissent pas grand monde indifférent. Les réactions ont été nombreuses et vives, une écrasante majorité s’insurge contre ces chamboulements qui sont un nouveau coup dur pour le ju-jitsu. C’est ce qui m’a donné l’envie de faire une petite analyse afin d’essayer de comprendre ce qui pose problème pour notre art martial dans ce pays.

Ceci étant, je n’ignore pas que nous sommes au cœur de l’été et que pour beaucoup le kimono (judogi, jujitsugi, kekogi, etc.) est soigneusement rangé dans la penderie, mais cela n’empêche pas la lecture et un brin de réflexion. De plus, à la vue du nombre de smartphones sur les plages et autres lieux de villégiature, l’interconnexion, elle, ne prend pas de vacances.

Tout le monde sait que si nous serrons trop fort un oiseau dans la main il étouffe et dans le cas contraire il s’envole. Comme souvent la sagesse se situe dans le juste milieu. Pour le ju-jitsu tout le monde devine quelle solution lui a été réservée.

La principale crainte de la fédération délégataire était effectivement de voir s’envoler notre art martial (qui pour le coup bat sérieusement de l’aile), soit en parfaite autonomie, ou pire encore, sous la férule d’une autre fédération qui, en octroyant au ju-jitsu une certaine liberté d’action n’aurait pas manqué de voir grossir le nombre de ses licenciés.

Juguler de façon excessive le ju-jitsu à but non-compétitif en imposant une partie judo de plus en plus importante alors que presque toutes les techniques de judo sont – de fait – dans le ju-jitsu, avec des objectifs différents. Faire juger le peu de programme alloué à notre art par des juges souvent inexpérimentés en la matière. Entendre de la condescendance et parfois souffrir du mépris exprimés envers ceux qui n’ont pas choisi la voie compétitive. Imposer, dans le maigre aspect technique, des attitudes ou gardes incompatibles avec les grandes projections de base. S’intéresser principalement à l’aspect « fighting » d’une discipline qui n’est pas faite pour cela et qui entraine fatalement à la fois une sclérose de l’art martial et défavorise les personnes à la recherche d’une activité utilitaire et de loisirs. Et maintenant les obliger, enfin ce qui reste de pratiquants, à participer à des compétitions dans lesquelles ils vont non seulement être confrontés à des épreuves qui n’appartiennent pas à leurs motivations et ce qui est le plus dangereux, être obligés de se « frotter » à des judokas très « physiques », pour le moins. Et bien, cette liste, peut-être incomplète, explique en grande partie le problème.

Loin de moi la malice d’imposer une forme de teasing en vous annonçant la suite de cet article « au prochain numéro », c’est-à-dire la semaine prochaine, mais en période estivale, proposer un billet trop long n’est sans doute pas opportun. Une suite qui pourrait avoir comme titre : « Pourquoi rien n’est fait ?».

eric@pariset.net   www.jujitsuericpariset

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