Cette semaine nous continuons avec les articles publiés à la fois sur mon blog et sur Facebook avec ceux qui ont été les plus appréciés au cours de la saison écoulée. Après l’aspect utilitaire dont il était question la semaine passée, le 14 novembre dernier, c’était au tour du coté ludique d’être largement plébiscité. Même si dans l’article ci-dessous, c’est d’un enfant dont il s’agit, cela s’applique souvent aux adultes que nous sommes.
Bonne lecture.
Il ne veut pas gagner, juste s’amuser !
Je ne suis pas contre la compétition, mais contre les excès qui parfois l’accompagnent.
Avec un père au palmarès exceptionnel, il serait presque indécent de dénigrer cette forme d’expression, d’autant que, même si les circonstances ne m’ont pas permis de faire de même, j’ai pu apprécier le goût particulier de ces affrontements jusqu’au niveau national.
Ceci étant, il est dommage qu’un énorme pourcentage de l’enseignement dispensé, notamment dans les dojos, soit axé principalement et parfois exclusivement sur ce que l’on appelle « la compète » au détriment des autres facettes offertes par nos disciplines. Celles-ci ayant aussi et surtout une vocation éducative dans bien des domaines.
Me vient à l’esprit une scène banale dans laquelle la maman d’un enfant de sept ans se renseigne auprès d’un responsable de club en vue d’une prochaine inscription. Le responsable en question lui fournit les renseignements et conclut : «nous ferons tout pour qu’il aille en compétition et qu’il rapporte des médailles ». Ce à quoi la maman répond : «non, il ne veut pas gagner, mais juste s’amuser ». On oublie souvent cette notion de jeu, pourtant basique, chez les enfants mais aussi chez les adultes ! Tout comme on oublie qu’il n’est pas nécessaire de rajouter immédiatement une pression avec des objectifs à atteindre, l’école en fournit déjà.
Est-ce que tout est fait pour satisfaire ceux qui viennent pour s’amuser, se défouler, s’exprimer physiquement, apprendre une technique juste pour le plaisir de la réaliser et de l’améliorer, passer les ceintures, maîtriser la défense personnelle, tout en sachant se contrôler, connaitre et respecter les règles de bonne conduite en société avec le Code moral, bref pratiquer un « loisir éducatif ». Tout cela sans subir de pression ou encore une sorte de stigmatisation qui pousse à l’abandon si l’on n’adhère pas à cette « championnite aiguë ».
Peut-être y aurait-il davantage de pratiquants si toutes les facettes des arts martiaux étaient systématiquement proposées. C’est d’autant plus regrettable que cette course aux médailles s’accompagne – parfois – d’excès et de l’absence des précautions qui devraient être attachées à une pratique pour les enfants. Faire perdre du poids avant une compétition, par exemple. Tout cela pour la photo d’un dirigeant dans la presse locale du lundi.
La compétition doit être proposée mais pas imposée, d’autant qu’elle ne peut être qu’une étape. Or, si on ne s’est consacré qu’à cet aspect, une fois que l’âge à partir duquel on ne peut plus participer à ces affrontements est atteint, c’est l’abandon qui survient inévitablement.
Il y aurait beaucoup à dire et à écrire sur ce que l’on pourrait appeler le « revers de la médaille », à savoir les conséquences néfastes de la compétition, mais comme il est toujours préférable de terminer sur une note positive, on peut le faire en affirmant que celle-ci apporte beaucoup de satisfactions (surtout à ceux qui gagnent) et qu’elle permet, à condition que le parcours soit bien encadré, de vivre une très belle expérience ! (J’évoque les disciplines dans lesquelles la compétition est possible.) Maintenant, on me dira que le marché économique qui entoure le sport de haut-niveau est important et générateur de richesses, d’emplois, etc., ce qui est vrai, mais ce qui est vrai aussi, c’est que dans ce domaine les excès ne manquent pas ; ceci est un autre sujet sur lequel nous pourrons débattre.