Self-défense, encore !

img017Récemment j’ai été interpellé par le contenu d’une affiche sur laquelle était proposée – entre autres thèmes – de la « self-défense » au programme d’un stage de ju-jitsu. Cela sous entend (volontairement ou involontairement) que le ju-jitsu n’est pas une méthode de défense (à moins que ce soit dans un souci approximatif d’information destiné aux néophytes). C’est surprenant dans la mesure où je pensais que lorsque l’on pratiquait cette discipline on pratiquait forcément de la self-défense. Certes le ju-jitsu a l’avantage de ne pas se limiter au simple aspect utilitaire ; on travail le physique et le mental – qui ne sont pas incompatibles avec l’efficacité, bien au contraire -, mais il s’agit avant tout d’un art de combat. Ses principes et la majorité de ses techniques possèdent des spécificités qui sont la non-opposition, l’utilisation de la force de l’adversaire, la recherche du contrôle de l’adversaire, mais aussi celle du détail qui tente de conduire à la perfection, partant du principe que « qui peut le plus, peut…le plus ». Même si pour différentes raisons – éthiques et éducatives -, son enseignement et sa pratique ne se limitent pas à l’aspect utilitaire, chaque technique étudiée, chaque méthode d’entraînement travaillée et chaque kata exécuté ont comme principaux objectifs de progresser et de renforcer l’efficacité dans l’art du combat. Et puis surtout n’oublions pas que dans l’arsenal technique existent des projections et des coups qui peuvent être fatales (ne pas l’ignorer n’est pas superflu, à bien des égards). Tout cela pour affirmer que la self-défense est l’ADN du ju-jitsu.

Peut-être et même sûrement, la mise en place de compétitions d’affrontements directs – contre nature – dans cette discipline a contribué à jeter une confusion, puisqu’à partir du moment où un art martial devient un sport, pour des raisons évidentes de sécurité, il se prive des techniques les plus dangereuses, donc des plus efficaces ; à ce titre il n’est plus considéré comme une méthode d’auto-défense (et reste-t-il un art martial ?). C’est pour cette raison que je n’adhère pas à cet aspect.

Les précédentes lignes nous ramènent à l’article publié sur ce blog il y a quinze jours et qui traitait principalement de la violence en liaison avec certains apprentissages d’auto-défense. Il a suscité de l’intérêt et des réactions. Entre autres, l’affirmation, à juste titre, que le travail en dojo et l’application « dans la réalité » n’ont rien de commun. Mais, comme je l’avais indiqué, heureusement ! Il n’est quand même pas souhaitable de provoquer des situations réelles pour pouvoir progresser et pour tester ses compétences.

Quoiqu’il en soit, ce sujet passionne. Il en a toujours été ainsi. La défense de sa propre intégrité et l’assistance à personne en danger sont des priorités légitimes. C’est pour cette raison qu’il me semblait utile de rétablir ce qui me semble être la vérité sur cette discipline qu’est le ju-jitsu.

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Les « 16 Ter »

pariset-eric-ju-jitsu-defense-personnelleC’est au début des années 1980, dans la suite logique des 16 techniques et des 16 bis que l’enchaînement des « 16 Ter » a vu le jour. Si son appellation n’est pas originale son contenu l’est assurément.

Pour faciliter la mémorisation, les attaques sont presque toutes les mêmes que celles des 16 techniques ; par contre les ripostes sont d’un niveau plus élevé. Proposer une graduation dans la difficulté était le but que j’avais recherché dans cette « trilogie ».

Les techniques proposées réclament donc une certaine habileté (que l’on acquiert par la pratique). Continuer à découvrir, à progresser et à se surpasser (raisonnablement), n’est-ce pas l’un des buts que nous recherchons dans une pratique évolutive ?

De surcroît, ce qui ne gâche rien, lors de leur exécution, ces techniques et ces enchaînements dégagent un esthétisme certain, ce qui n’est pas incompatible avec l’efficacité. Cela demande effort et rigueur, comme tout domaine dans lequel on souhaite progresser.

Reflet d’un ju-jitsu moderne qui a su conserver ses traditions, les 16 ter vont permettre de progresser dans chaque technique proposée, mais aussi dans le domaine des liaisons et de la fluidité qui doit les accompagner.

Comme pour les 16 et les 16 Bis, l’exécution de l’enchaînement dans sa totalité permettra d’acquérir et/ou de conserver une excellente condition physique, indispensable à un pratiquant d’arts martiaux.

L’apprentissage de cet enchaînement se fera d’abord technique après technique, avant de les enchaîner vite et fort.

Aucune vidéo n’a été réalisée à ce jour ; seul existe un support papier dans l’un de mes livres. Ceux qui auront la possibilité de suivre mon prochain stage parisien pourront découvrir ou redécouvrir les « 16 Ter ». Ci-dessous la liste de ces techniques. Je n’ignore pas que cela manque d’images, reste à faire travailler votre imagination en attendant…

1ere technique : sur menace de face : double mae-geri et o-soto-gari.

2ème : sur poussée aux épaules : kata-guruma.

3ème : sur saisie à la gorge par l’arrière : hiji à gauche, dégagement par l’intérieur, sumi-gaeshi enchaîné et ude-gatame.

4ème : sur mawashi-geri : ashi-guruma.

5ème : sur saisie de tête waki-gatame « à l’envers » avec amenée au sol.

6ème : sur saisie de manche : mawashi-geri, ude-gatame, hiji, (uke pose un genou au sol), renversement et juji-gatame.

7ème : au sol Tori sur le dos : kakato-geri, kochiki-daoshi.

8ème : sur menace de face : yoko-geri retourné, o-soto-gari.

9ème : sur saisie à la gorge de face à une main : kote-mawashi, kakato-geri, sumi-gaeshi et juji-gatame.

10ème : sur saisie d’épaule de côté avec naname-tsuki : eri-seoe-nage.

11ème : sur reprise d’initiative sur tentative de waki-gatame : waki-otoshi.

12ème : sur poussée au sol : chute arrière, morote-gari à l’envers et clef de jambe.

13ème : sur attaque arrière : ushiro-geri, mae-geri, hiji, hadaka-jime, renversement et clef de cou.

14ème : sur menace de couteau de face 1ère forme : mikazuki-geri, hiji, eri-jime. 2ème forme : mikazuki-geri, ura-mawashi-geri, mawashi-geri, hiji, eri-jime.

15ème : sur double coup de bâton : yoko-wakare, hara-gatame et kakato-geri.

16ème : sur menace de revolver de face : kote-inéri.

 

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A propos de violence…

tomoe-nageOn ne combat pas le feu avec le feu, ni la violence par la violence. Au risque de me répéter, je ne me lasserais jamais de militer pour un enseignement éducatif dans lequel l’apprentissage des techniques de défense sera essentiellement axé sur la maitrise de l’agresseur et non pas sur son extermination. Si abjecte que soit l’agression et nous n’en sommes pas privés, la répression, tout comme le maintien de l’ordre (en dehors du dojo) n’est pas la mission d’un éducateur, mais celle des services spécialisés dans ce domaine. Que l’on ne s’y méprenne pas, je ne suis pas habité par un idéalisme béat ni par un angélisme inapproprié, mais par une responsabilité professionnelle. Il n’est pas question non plus de « mollesse », ni dans le comportement, ni dans l’entraînement, ni dans une réaction indispensable en cas d’agression et d’une sanction à la hauteur du délit par la justice. Mais il existe une différence entre apprendre à se défendre et apprendre à détruire. La personne qui souhaite légitimement pouvoir se sortir d’une mauvaise situation ou aider quelqu’un à le faire, n’a pas forcément l’envie (et le droit, la notion de légitime défense ne devant pas être ignorée) de se transformer en « exterminator ».

Une mauvaise formation (ou l’absence de formation) est peut-être la raison d’un enseignement inadapté. Laisser des personnes sans qualification enseigner des techniques pouvant être fatales entraîne forcément certaines dérives. Un coup porté sans contrôle, une projection réalisée sur une personne ne sachant pas chuter, sans parler des étranglements, et bien toutes ces techniques ne peuvent pas être enseignées à la légère ; elles doivent être considérées comme de véritables armes. Or, pour pouvoir en détenir certaines, une autorisation est obligatoire. La mise en garde sur cette dangerosité doit accompagner l’enseignement.

Certes, miser sur l’éradication de ce fléau qu’est la violence par l’éducation est un travail de fond, un investissement à long terme, nous ne l’ignorons pas. Cependant il faut bien commencer un jour. Ce n’est certainement pas un enseignement dans lequel suinte la violence à l’encontre de la mission qui est celle de l’éducateur qui réglera ce problème. Apprendre à se défendre a toujours été utile, mais apprendre à être violent, sûrement pas !  Et puis, tout simplement, un pratiquant d’arts martiaux du XXIème siècle n’est pas un soldat.

Les arts martiaux ne se limitent pas à l’apprentissage de techniques de défenses, mais aussi à celui de principes d’éducation pour une vie meilleure en société ; c’est la grandeur des budo.

Pour conclure sur le sujet des violences, comment ne pas évoquer et s’interroger à propos de celles auxquelles on assiste dans des sports qui ont pourtant, à l’origine, la vocation de n’être que des jeux, surtout lorsque l’on constate – comme récemment – des accidents d’une extrême gravité pour les joueurs, ou encore le comportement absolument surréaliste d’un arbitre.

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Question d’ambiance

attitude-au-dojoAfficher en bonne place le Code moral sur un mur du dojo mais ne pas l’appliquer ne sert à rien. A moins que ce soit pour se donner bonne conscience ou encore revendiquer des principes sans les mettre en pratique. Heureusement, ces comportements ne sont pas (encore) majoritaires.

Avec l’expérience, lorsque l’on entre dans un dojo on est capable de ressentir tout de suite « l’ambiance générale ». Il y a d’abord ce qui se constate, quelques signes très concrets qui s’imposent à l’œil et à l’oreille. En premier lieu, le rapport avec l’hygiène : la propreté des kimonos, des zorries (ou tongs) placées sur le bord du tatami qui prouvent que pour s’y rendre cela ne se fait pas pieds nus. Ensuite le respect des traditions avec l’uniformité des tenues, des élèves qui se tiennent correctement (et surtout qui ne parlent pas pendant les explications du professeur), qui ne s’avachissent pas durant les phases de repos et qui communiquent entre eux sans vociférer. Le respect du partenaire, matérialisé par le salut à chaque changement, le respect du lieu avec le même salut en descendant du tatami ou en y montant. S’il est indispensable de s’absenter quelques minutes ou de quitter le cours pour convenance personnelle, on n’oubliera pas d’en informer le professeur.

Ensuite, avec davantage d’expérience, il y a le ressenti spontané, ce qui flotte dans l’air. Une certaine « philosophie » dispensée au travers d’un enseignement constructif dans le rapport avec l’opposition, des élèves qui « transpirent aussi du plaisir » (tout en respectant une certaine discipline, ce qui est ni contradictoire, ni incompatible).

Et puis, la qualité technique des élèves (ce qui est important quand même !), celle-ci pouvant plus facilement s’apprécier lorsque l’on a soi-même atteint un certain niveau. Autre point important, la diversité des ceintures, celle-ci étant une indication positive ; une majorité de hauts-gradés ou au contraire une majorité de débutants, ne sont ni l’une ni l’autre de bons signes. Par ses qualités pédagogiques un professeur doit être capable de s’adresser et de satisfaire tous les échelons sans ne jamais oublier que même s’il est flatteur et gratifiant de s’occuper des ceintures foncées, celles-ci ont d’abord été toutes blanches et qu’il est indispensable et très plaisant d’initier un néophyte en lui donnant l’envie de continuer.

Le respect des personnes, du lieu, des traditions, du principe d’entraide (les plus gradés qui aident les moins gradés), voilà un minimum pour une pratique harmonieuse. Ensuite chaque enseignant, mettra son empreinte technique et comportementale, ce qui fait qu’à la simple évocation de son nom par une personne ayant été son étudiant, on saura presque avec certitude à qui nous avons  affaire. Ce qui est rassurant lorsque l’on accueille un visiteur (ou pas !).

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De Bercy à la Vendée

img072Parmi les évènements de cette nouvelle année, dans quelques semaines, fin mars précisément, se tiendra la 33ème édition du Festival des arts martiaux. Comme tous les ans depuis 1985, ce grand rendez-vous se tiendra à Bercy. Oui, j’ai encore des difficultés avec le nouveau nom : Accord Hôtel Aréna . Nous devrons nous y faire, puisqu’avec les J.O. une certaine pollution publicitaire devrait nous être imposée dans la capitale. Mais ce n’est pas le sujet du jour.

Revenons au Festival des arts martiaux organisé par le magazine Karaté-Bushido. Son gigantisme et le retentissement international qu’il génère font que lorsqu’on a eu la chance d’y participer (à douze reprises, pour ma part), on ne peut l’oublier. D’autres galas presque aussi importants ont aussi marqué mon esprit, comme à Dortmund en Allemagne, Montréal, etc. Mais je n’oublie surtout pas, et c’est en grande partie le sujet de ce billet, les nombreux galas de province auxquels j’ai participé. Les organisations sont plus modestes et ces rendez-vous m’ont laissé des souvenirs différents. L’ambiance n’est pas la même, notamment grâce à une proximité plus importante avec le public et avec l’équipe organisatrice. Ces galas se déroulaient dans des villes plus petites, des villages parfois et pour le club organisateur, il s’agissait souvent de l’évènement de l’année. Je dis c’était, puisque en effet ce genre de manifestation se fait de plus en plus en rare et c’est bien dommage. Cela contribuait à la promotion des arts martiaux et à la cohésion des membres du club face à un challenge, mais il est vrai qu’il s’agissait d’organisations assez lourdes. Le souvenir d’une certaine spontanéité et d’un enthousiasme à toute épreuve rendaient ces soirées fortes en émotions, et sans parler de l’après gala, une sorte de troisième mi-temps.

Ces événements étaient bien souvent le fait et la volonté d’une personne (entourée d’une solide équipe) sans qui vraisemblablement ces manifestations n’auraient pas eu lieu. En écrivant ces lignes je pense à une personne en particulier et à une ville bien précise. Il s’agit de Louis Renaudeau qui était dans les années 1980 le professeur, et le directeur technique du club de La Roche-sur-Yon en Vendée. Certes les vendéens ne sont pas démunis de volonté, mais celle de cet homme était phénoménale. Aujourd’hui il profite d’une retraite paisible et méritée. Je me suis rendu chez lui à plusieurs reprises, pour des galas, mais aussi pour de nombreux stages. Nous nous étions rencontrés la première fois à Chamonix, en avril 1982, à l’occasion d’un stage réservé aux enseignants, le premier d’une longue série. Ce regroupement était proposé par la FFJDA et j’avais le plaisir d’en assurer la direction. Sous la « bienveillance » du Mont-Blanc, une trentaine de professeurs étaient venus de toute la France pour se perfectionner en ju-jitsu. C’est à la fin de journées fournies en tatami que nous nous retrouvions autour du verre de l’amitié, pour des discussions passionnées et pour élaborer nos projets.

Quelques mois après, en janvier 1983, je dirigeais 130 personnes à La Roche sur Yon, le temps d’un week-end. Nous n’en sommes pas restés là, puisque plusieurs années durant nous avons alterné stages et galas. Louis Renaudeau était un excellent organisateur, mais pas que ! Il était aussi un excellent professeur sachant motiver ses élèves et les fidéliser. Le club comptait environ 600 élèves, avec beaucoup d’enfants au judo, comme dans tous les dojos, mais ce qui était remarquable, c’était sa section ju-jitsu qui ne comptait pas moins de 150 adultes. C’était en 1983, dommage que ce résultat n’ait pas eu valeur d’exemple auprès d’autres clubs.

Monsieur Renaudeau a pris sa retraite et j’ai appris que la section ju-jitsu n’existait plus. Comme quoi, souvent il suffit d’une personne.

Pour finir ce premier article de 2018, je souhaite à tous et à toutes une excellente année et surtout une très bonne santé, c’est bien cela l’essentiel ! BONNE ANNEE 2018.

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Exit 2017

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La fin d’une année c’est aussi le moment pour faire un bilan des douze mois qui viennent de s’écouler. 2017, comme toutes les autres années, nous a imposé une alternance de joies et de peines, de bonnes et de mauvaises surprises.

Au niveau national nous n’avons pas été épargnés. Sur le plan politique d’abord avec une campagne électorale aux multiples rebondissements, ensuite, avec la disparition d’immenses célébrités, sans oublier une certaine menace qui n’a pas cessé de planer au dessus de nos têtes. Malgré tout, le négatif n’a pas régné en maître, de grands événements positifs, des défis remportés, des records, et des victoires dans le domaine sportif n’ont pas manqué de nous faire vibrer. N’est-ce pas Teddy Rinner ! Malheureusement, dans certains sports quelques excès ternissent parfois l’esprit sportif.

Pour ce qui concerne le domaine qui est le nôtre, celui des arts martiaux, nos disciplines continuent à attirer et à satisfaire une population importante, même si on peut regretter que la violence ne soit pas éradiquée de certaines pratiques qui n’ont pas leur place dans un univers à la vocation éducative. Une certaine tendance ultra-sportive – encore et toujours – ne satisfait pas forcément ceux qui souhaitent une « pratique loisir ». Certes il en faut pour tout le monde et cela ne pose pas de problème si divers choix sont proposés et les aspirations respectées ; ce n’est pas toujours le cas. La self-défense reste un vecteur incontournable, il en a toujours été ainsi, au plus loin que nous remontons. Chaque méthode d’auto-défense revendique sa spécificité, quand ce n’est pas sa supériorité, cela a aussi toujours existé. Ce qui est ennuyeux, c’est que parfois ce stade est dépassé lorsqu’il est question de promesse d’invincibilité en quelques séances. Comme dans chaque milieu, stagnent ceux qui malheureusement passent leur temps à dénigrer les autres, n’ayant de talent que pour cet exercice ! Dans notre « petit Monde » je n’oublie pas l’importance des réseaux sociaux qui ne cesse de croître, jusqu’à quand ?

A titre personnel, je retiendrais de cette année écoulée que le meilleur, le reste ne vaut pas la peine que l’on s’y attarde, si ce n’est de ne pas oublier les proches qui nous ont quittés, bien trop vite. En 2017 quelques belles rencontres m’ont permis de nouer de nouvelles relations et de découvrir ou redécouvrir des états d’esprit débarrassés de vilaines querelles de clocher. Ce fût le cas au Club de Saint-Palais dans le département de la Charente-Maritime et aux Pays-Bas au mois de novembre. Je m’étais déjà rendu à deux reprises dans ce pays et j’ai pu constater une nouvelle fois avec plaisir les accointances existantes avec mon travail, ainsi qu’une grande ouverture d’esprit. Je n’oublie pas non plus les rendez-vous qui sont devenus de belles habitudes, que ce soit à Paris ou bien dans le Var, par exemple.

Souhaitons que 2018 nous offre le meilleur et dans tous les domaines et que nos projets se réalisent. Bonne et heureuse année 2018 à toutes et à tous.

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Un dimanche à Paris

tour-eiffelDimanche soir, dans le TGV qui me ramenait de Paris à Niort, s’est manifestée l’envie d’évoquer les rendez-vous dominicaux, à l’image de celui que je venais de vivre. Une fois par mois, pour trois heures de ju-jitsu, je reviens dans la capitale pour y retrouver des personnes que j’apprécie infiniment. Au fil de la journée le plaisir se manifeste de plusieurs manières.

Tout d’abord, prendre le train et ne pas se lasser d’admirer un paysage qui se transforme d’un mois sur l’autre, au gré des saisons. Ensuite, arriver à Paris et grâce au Métro, en partie aérien, sur la ligne 6, avoir  l’impression de se fondre dans la ville. Enjamber la Seine et sur la gauche admirer le cœur de la capitale. Passer près de Bercy, cette arène dans laquelle j’ai eu la fierté de pouvoir présenter le ju-jitsu à maintes reprises et enfin descendre à la station Dugommier pour y retrouver un quartier qui fut le mien pendant de nombreuses années. Le repas d’avant stage n’est pas le moment le plus désagréable de la journée, surtout lorsqu’il se déroule chez d’anciens élèves en bonne compagnie.

Enfin arrive « l’objet de la journée », à savoir les trois heures d’entraînement avec plusieurs moments très agréables. D’abord l’accueil des stagiaires qui permet de retrouver d’anciens élèves avec lesquels des relations privilégiées se sont imposées, cela grâce à un long parcours commun, durant lequel se sont révélées de fortes affinités. Parfois de nouveaux visages viennent renforcer le petit groupe.

Ensuite, revêtir le kimono pour « faire mon métier » est un autre grand moment. En l’occurrence, il s’agit de transmettre un savoir à un groupe attentif et passionné. Venir un dimanche après-midi pour transpirer pendant trois heures, parfois souffrir (un tout petit peu), ne relève pas de l’exploit mais d’un petit sacrifice qui consiste à laisser de coté d’autres occupations.

Durant ces cents quatre vingt minutes un maximum de techniques et d’aspects de la discipline sont passés en revue. Ce qui me touche particulièrement, c’est l’excellente ambiance qui enveloppe cette séance. En terme d’état d’esprit une parfaite osmose « transpire », elle n’est pas la seule.

Arrive la fin du stage avec parfois des remises de diplômes, quelques photos souvenirs postées sur Facebook et le moment des adieux. Sans tristesse, puisqu’il y a la certitude de se retrouver très vite.

En hiver le retour se fait de nuit, faute de pouvoir admirer le paysage, hormis les lumières de la ville au début du voyage, c’est un peu de lecture, d’écriture et beaucoup de réflexions positives qui accompagnent cette fin de journée. Et surtout la satisfaction d’avoir été utile !

Je profite de ce billet pour souhaiter à tous de bonnes fêtes de fin d’année. 2017 n’a pas échappé à la règle, les joies et les peines se sont succédées, gardons le meilleur, sans oublier ceux qui nous ont quittés !

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Souvenirs de 1986, « la défense dans la ville ».

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La semaine dernière, grâce aux réseaux sociaux j’ai retrouvé avec plaisir, Jean Pucci, c’est lui qui, en 1986, avait réalisé la série télé « La défense dans la ville ». Entre nous le courant était tout de suite passé et sans prétention, je crois que nous avions fait du bon travail. Ces retrouvailles m’ont donné l’idée de consacrer un billet à cette aventure.

Cela se passait en 1986 et au sein de la FFJDA la mise en place de la revalorisation du ju-jitsu portait ses fruits. Les stages de formations des professeurs se succédaient à un bon rythme, j’avais eu l’honneur et le plaisir d’encadrer les premiers, notamment à Chamonix en 1982. Une commission technique fédérale avait été créée et de nombreuses sections ju-jitsu voyaient le jour avec chacune d’elles un nombre impressionnant de nouveaux adhérents. L’idée avait germé de proposer une série destinée à « vulgariser » le ju-jitsu en le présentant sous sa forme très utilitaire et je me suis vu confier la conception de vingt-six clips de six minutes chacun destinés à passer à une heure de bonne écoute sur une grande chaine de télé. Grâce à Christian Quidet, éminent journaliste sportif, c’est « Antenne 2 » devenu ensuite « France 2 » qui avait accepté le projet.

A chaque épisode était présentée une agression en extérieur, puis l’étude technique de sa riposte en dojo. Enfin nous retournions en extérieur pour voir l’agressé venir à bout de son agresseur.

Le tournage s’était étalé sur environ six mois, de septembre 1986 jusqu’à février 1987. Les épisodes devaient être diffusés pendant l’émission « Stade 2 » que l’on pouvait voir tous les samedis après-midi. A l’occasion du lancement de la série, une émission spéciale en direct avait été prévue, c’était au mois de mars 1987. Une bonne demi-heure de direct, plus la diffusion du premier épisode, ça commençait bien.

Sur le plan purement pratique, l’idée était de montrer diverses formes d’agressions et différents profils « d’agressés ». Défenses sur coup de poing et coup de pied, sur saisies, au sol, contre armes. Tout cela présenté par des hommes, des femmes, des jeunes et moins jeunes. Les séquences se déroulaient dans la rue, mais aussi en pavillon, en appartement, au DAB d’une banque, dans un square, à la terrasse d’un café, etc. Sans oublié des scènes tournées dans le métro, sans les autorisations nécessaires, mais il doit y avoir maintenant prescription.

Malheureusement les téléspectateurs n’ont pu assister à la totalité des épisodes, la diffusion s’est arrêtée brutalement après le sixième épisode, pour des raisons qui restent obscures, sans doute le succès remporté par l’émission ne plaisait pas à tout le monde.

Jean Pucci et son équipe de techniciens de l’image et du son avaient vraiment bien assurés, ces semaines de tournage ont permis de tisser quelques liens, je suis très heureux d’avoir pu le retrouver.

la photo d’illustration est extraite d’un numéro de « Karaté-Bushido » de l’année 1987

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Abandon

tai-otoshiA chaque début de saison ce sont malheureusement plus de 50 % d’élèves qui ne renouvellent pas leur adhésion et ne reprennent plus le chemin du dojo. Ce chiffre émane de sondages effectués il y a quelques années mais il y a peu de chance qu’il ait évolué favorablement. Cela signifie que pour conserver le même effectif et « a fortiori » l’augmenter, il faut recruter la saison suivante un nombre équivalent de débutants, sinon plus. Il s’agit d’un challenge colossal et si ce n’était pas le cas, l’équilibre de la structure serait menacé.

S’agissant d’une moyenne, cela signifie que certains clubs conservent davantage d’adhérents, mais à l’inverse, d’autres en perdent beaucoup plus.

Avant de savoir comment attirer de nouveaux élèves, il serait judicieux de faire en sorte d’avoir moins d’abandons !

Il y a ceux contre lesquels nous ne pouvons rien : la maladie, le changement de situation professionnelle ou encore familiale. De même, dans certaines régions, les sollicitations sont plus nombreuses dans des domaines diverses. Ou bien encore, une vie dans laquelle beaucoup de temps sera perdu dans les transports facilitera l’irrégularité qui débouche fatalement sur l’abandon. Enfin, il y a ceux qui pensent, souvent à tord, que finalement ces activités ne sont pas faites pour eux et ceux qui n’y trouvent plus d’intérêt. Déjà à partir de ces deux derniers états de fait le rôle du professeur est essentiel. C’est lui qui va donner – ou pas – l’envie de continuer.

J’évoquais dernièrement sur ce blog la dévalorisation de cette fonction de professeur. Ne serait-elle pas en lien direct avec la forte baisse d’adhésions dans certains dojos ? Les professeurs (pas tous) ne seraient-ils pas devenus des entraîneurs ne s’intéressant qu’à l’élite du club en stigmatisant ceux qui, pour différentes raisons, n’adhérent pas à la compétition ! Beaucoup de personnes intéressées, soit par le côté utilitaire (la self-défense) ou bien par d’autres aspects attachés aux arts martiaux traditionnels se dirigent vers des disciplines dans lesquelles ne leur seront pas imposés des choix qui ne sont pas les leurs !

Donner l’envie de commencer passe par un programme attractif et abordable, mais pour donner l’envie de continuer il faut éviter la lassitude en proposant un programme varié avec une solide pédagogie, mais aussi un enseignement adapté à toutes les conditions physiques et encadré de façon à éviter les grosses blessures. Tout cela doit se dérouler dans une ambiance où la violence sera proscrite. Enfin, il faudra définir des objectifs (en dehors de l’inévitable « compète » réservée surtout aux plus forts) qui permettront la réalisation de progrès, et qui représentent encore la meilleure incitation à persévérer. Appliquer ces théories est souvent plus compliqué que « lâcher » l’effectif en randoris libres dans lesquels seuls les plus costauds s’expriment (et survivent). La formation pédagogique de certains professeurs (et le temps que ceux-ci peuvent y consacrer) n’est peut-être pas assez adaptée à des aspirations qui ne cessent d’évoluer.

Ne pas renouveler chaque année un nombre important d’élèves est préjudiciable de deux façons. D’abord pour ceux que l’on perd, mais aussi parce que – de fait – on se prive du meilleur ambassadeur qui soit, à savoir un élève à l’enthousiasme fédérateur. Celui-là ne cessera de parler de son activité autour de lui (parfois un peu trop d’ailleurs). Pour illustrer ces lignes, finissons sur une autre statistique : 50 % des nouvelles adhésions se réalisent par… relation. Lorsqu’un club perd deux élèves il risque donc de se priver d’un nouveau potentiel, du coup il en perd trois. Et comme l’année suivante l’effectif est moindre, le pourcentage de nouveaux inscrits par « relation » s’en trouvera d’autant plus affecté.

Il n’est pas possible de finir cet article sans évoquer la qualité de l’ambiance générale qui devra régner au sein du dojo, en n’oubliant pas qu’il s’agit d’une activité qui s’inscrit aussi dans le domaine du loisir, même si le respect du code moral, composé de valeurs éducatives pour toutes les générations, devra être respecté.

Quant à capter de nouvelles adhésions cela pourra faire l’objet d’un nouveau billet.

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Les 16 atemis

L’enchaînement des « 16 atemis » démontré dans la vidéo ci-jointe (réalisée en 1992) a été mis au point au début des années 1980. Les techniques qui le composent ont largement été inspirées par le « travail des coups » que l’on retrouve dans le kime-no-kata et le goshin-jitsu-no-kata.

L’objectif était de mettre en avant ce secteur important que représente l’atémi-waza. Les techniques ne sont pas spectaculaires, essentiellement utilitaires (ce qui n’implique pas que ce qui est spectaculaire n’est pas efficace). Le perfectionnement dans ce secteur devra d’ailleurs être renforcé par d’autres méthodes d’entraînement sur lesquelles nous pourrons revenir ultérieurement.

Sa présentation comporte quelques particularités :

En premier lieu, il se pratique sans se mettre « en garde », partant du principe que devant un effet de surprise, on doit être capable de réagir à partir d’une attitude naturelle. En second, il s’exécute systématiquement à droite et à gauche. Tori et Uke (le gentil et le méchant !), changent de place entre chaque technique par rapport au joseki (le jury, lors d’un examen) jusqu’à la 5ème ; puis entre l’exécution à droite et à gauche à partir de la 6ème, exception faite pour la 9ème et la 10ème. Ces changements de place permettent une remise à distance harmonieuse pour que – et c’est le troisième point -, Tori et Uke avancent l’un vers l’autre avant chaque attaque. Bien que lors d’un examen ce ne soit pas rédhibitoire en cas d’oubli, le kiaï devra être utilisé ; il s’agit d’une expiration forcée qui se matérialise par un cri.

En complément de cet enchaînement et afin que ce travail reste dans l’esprit et la forme du ju-jitsu, le professeur devra proposer des finalités en projections et/ou contrôles.

A l’époque de la création des « 16 Atemis », cet enchaînement venait compléter une liste dans laquelle figurent « les 16 techniques », « les 16 Bis », « les 16 Ter », « les 16 contrôles » et les « 24 techniques ». Ces enchainements que j’ai eu le plaisir de créer venaient en complément du programme par ceintures debout et au sol et des deux katas cités plus haut.

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