Bien-sûr, par l’intermédiaire de ce blog, je souhaite à toutes et à tous une très bonne année 2012. Santé et bonheur dans tous les domaines. Mais, concernant les arts martiaux, j’aurai un vœu plus particulier à formuler; que nos disciplines conservent l’aspect éducatif qu’elles ont su instituer au cours du siècle dernier. Qu’elles restent des disciplines de combat efficaces, mais porteuses de certaines valeurs et qu’elles soient l’école de la maitrise et non celle de la violence. En ces temps difficiles, je crois sincèrement que les arts martiaux et leurs enseignants ont un rôle à jouer, à condition de connaitre sa partition.
Très bonne année 2012.
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Les cercles
Il est intéressant de proposer des entraînements aux thèmes différents à l’attention d’élèves ayant un ou plusieurs points en commun.
Ainsi, ces jours derniers, le club a organisé deux entraînements?: un premier en direction des ceintures marron et noires et un deuxième à l’attention des féminines.
Loin de l’élitisme pour l’un et du sexisme pour l’autre, ces réunions sont utiles.
En premier lieu – et tout simplement –, parce qu’il n’est pas possible de rassembler tous les élèves en même temps.
Ensuite, ces rendez-vous permettent de souder des groupes ayant des intérêts semblables.
Le principal point commun sera le niveau pour l’un et un gabarit approchant pour le second. L’intérêt sera un programme adapté au niveau technique pour les ceintures marron et noires et pouvoir ainsi aller encore plus loin. Il en sera de même pour les féminines avec une harmonisation sur le plan physique.
Ces deux réunions se sont formidablement bien déroulées, avec une participation «?juste comme il fallait?», de façon à avoir – à la fois – une dynamique de groupe et malgré tout de la place.
Les sutémis au programme des gradés le samedi 3 et le travail à trois à celui des féminines le lundi 5.
Expérience à renouveler sans aucun doute dès le prochain trimestre.
Pour conclure et en complément du dernier article publié sur le blog à propos des féminines, je souhaitais évoquer une autre différence comportementale entre féminines et masculins. Il ne s’agit pas d’une unanimité, mais, en majorité, les féminines sont plus à la recherche du détail technique. C’est du moins ce que j’ai constaté tout au long de ma carrière. Mais, après tout, il n’y a peut-être là rien de particulier au ju-jitsu?!
Entraînement ju jitsu féminin le 5 décembre
Pourquoi un entraînement féminin ? Surtout quand 75 % des votants à notre dernier sondage pensent qu’il n’est pas nécessaire de proposer des séances exclusivement réservées aux femmes. D’abord cela prouve que je ne me range pas systématiquement du côté de l’avis général. (Il serait d’ailleurs intéressant de pouvoir affiner cette enquête en faisant s’exprimer uniquement les féminines.) L’initiative de proposer ce genre d’entraînement relève d’abord de la volonté de valoriser un groupe qui n’est pas majoritaire, même si au dojo nous sommes sans doute au-dessus de la moyenne.
Certains y verront une forme de sexisme, mais là, nous entrons dans un débat plus compliqué. Il y a bien une journée de la femme dans les grandes démocraties. Et même chez nous une journée de la jupe.
Au-delà du premier argument qui consiste à « cristalliser » un groupe, il y a aussi l’assurance de pouvoir se retrouver plus facilement par gabarit et ainsi faciliter certaines études. Toutes les techniques sont – a priori – faites pour être pratiquées sur des personnes plus fortes que soi, ce qui est vrai. Mais il n’existe pas d’apprentissage qui ne soit pas progressif. Est-ce que l’on apprend à plonger en commençant par le « 10 mètres » ? Et puis, justement, je pense réellement que certaines techniques sont davantage faites pour les femmes car elles font appel à des qualités morphologiques plus spécifiques.
Quoi qu’il en soit, les adhérentes du club, de toutes ceintures, seront les bienvenues le lundi 5 décembre de 19 h 00 à 20 h 30.
Katas
Le sondage du mois de septembre révèle que 85 % d’entre vous pensent que les katas possèdent toute leur place dans l’enseignement et la pratique des arts martiaux. C’est tant mieux.
À l’évidence, il ne faudrait pas se satisfaire de leur simple répétition – bien que, arrivé à un certain âge, il sera plus bénéfique de s’adonner juste aux katas plutôt que de ne faire du tout –, mais les bannir serait une lourde erreur.
Loin de ringardiser nos disciplines, ils sont incontournables. Ils sont les « véhicules » de nos techniques au travers des âges, mais ils en sont avant tout les racines.
Ils transmettent la technique, mais aussi les principes et les rites.
L’attachement à une pratique encadrée où des efforts de mémoire, de rigueur et de précisons devront être réalisés reste l’une de leurs meilleures raisons d’être.
Les katas représentent aussi des exercices techniques, une formation aux automatismes et, travaillés avec réalisme, ils contribueront à l’entretien d’une bonne condition physique.
Enfin, ils intègrent les programmes pour l’obtention des grades ; ils sont d’excellents moyens d’évaluation, parmi d’autres. Cela étant, pour l’étudiant, il serait dommage de limiter leur rôle à cette simple utilité.
Ils ont donc bien leur place, mais il appartient au professeur de les présenter de manière attractive. Pour conclure, je dirai qu’ils peuvent également s’apparenter à un véritable contrepoids à une pratique exclusivement physique, en développant un état d’esprit éducatif sur le plan mental.
Site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
Réflexions
Chacun aura à cœur de défendre sa discipline et c’est bien naturel. De façon objective et avec humilité. A l’inverse, assurer que sa méthode est la plus efficace et que l’on est le meilleur dans le meilleur des arts martiaux est autre chose. Cela ne concerne sûrement pas les vrais experts. Les autres s’auto congratulent, il faut bien quelqu’un pour le faire !
De la même manière, mettre en avant des arguments de simplicité pour affirmer qu’une méthode est efficace n’est pas tout à fait exact. Cela entretien un faux espoir, tout comme affirmer qu’une série de séances permettra de savoir se défendre.
D’abord la simplicité. Il est vrai que les gestes les plus simples sont bien souvent les plus efficaces, à la condition de ne pas se contenter de leur simple apprentissage et de leur seule répétition, par ailleurs indispensable. Mais il faut un autre élément, à savoir la persévérance et donc la durée. Pour cela l’intérêt doit être suscité. Un art martial, avec tout ce qu’il représente et propose, offre une vraie motivation. Elle sera synonyme de régularité dans la pratique, donc de progrès. Ensuite, il n’est pas juste de prétendre que certaines techniques n’ont pas leur utilité dans une méthode de self-défense au prétexte qu’elle réclame trop d’habileté. Le seul fait d’essayer de les réaliser permet de se surpasser, donc de progresser. « Qui peut le plus peut le moins » est une formule adaptée.
Quant à la maîtrise de méthode par l’absorption d’une série de séances (sorte de kit), c’est tout simplement surréaliste et n’importe quel spécialiste de n’importe quel art martial le sait bien. L’efficacité s’acquiert par l’apprentissage, certes, mais aussi et surtout par d’inlassables répétitions. Et puis, en plus du plaisir que l’on prendra dans une « pratique martiale », au-delà d’une méthode de défense, il ne faut pas perdre de vue que – sur le plan purement pratique – une bonne condition physique, acquise et entretenue par un entraînement régulier, est tout simplement indispensable.
Site du club de ju-jitsu d’Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
Rêve
L’homme a toujours rêvé de pouvoir voler. Il a été contraint d’inventer l’avion. Il est des rêves irréalisables, malheureusement ou heureusement. Cette entrée en matière pour traiter un sujet qui revient régulièrement sur le tatami : « Faire comme dans la réalité », à l’occasion de certains entraînements. Or, il y a les choses possibles et les autres ! La réalité, c’est la réalité, l’entraînement, c’est l’entraînement. Même si celui-ci doit réussir, en matière de self-défense, à s’approcher le plus près possible de la vérité, mais en restant dans un cadre où l’intégrité physique ne sera pas mise en cause. Lors de combats d’entraînement, il est tentant de vouloir mélanger les coups, les projections et les contrôles. Le résultat s’avérerait très dangereux, à moins que les deux protagonistes soient investis d’une bonne foi n’existant pas – ou très peu – chez l’être humain. Par exemple, admettre que le coup porté aurait pu être fatal, empêchant ainsi un contre par une projection. En clair, imaginons Tori qui porte un coup de pied (contrôlé) à Uke et que celui-ci saisisse la jambe de Tori et le projette ! Il y a de fortes chances que, la fois d’après, Tori ne contrôle pas du tout son coup de façon à ne pas se retrouver au sol et à prouver ainsi sa supériorité sur Uke ! Si le coup n’est pas contrôlé, cela entraîne le K.O. Il en sera de même, et peut-être pire avec une projection. Est-ce raisonnable ?
Je n’ignore pas que dans certaines méthodes, les entraînements prennent cette voie, mais d’une part ils sont dangereux et réservés à quelques exceptions qui plus tard le regretteront sans doute et, d’autre part, ils n’ouvrent pas la pratique à un grand nombre de personnes.
Chacun est libre de proposer l’entraînement qu’il souhaite et de s’exposer lui-même et ses élèves à de graves conséquences. Personnellement j’appartiens à la catégorie de ceux qui prônent une pratique qui s’inscrit dans le temps (nous sommes avant tout – nous les professeurs – des éducateurs). Et, n’est-ce pas la meilleure garantie de progrès que celle de s’entraîner longtemps. Pour cela, encore faut-il être en bon état physique.
site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
Casse-tête
Nous sommes en début de saison et pour certains c’est le moment de commencer la pratique d’un art martial. Il n’est pas toujours facile de choisir une discipline. L’offre est très variée. Il existe de nombreux arts martiaux et de plus, au sein de chaque discipline existent beaucoup d’écoles, avec certaines spécificités, quand il ne s’agit pas de grosses différences. Avec le ju-jitsu, nous sommes particulièrement concernés.
Trouver la discipline qui correspond vraiment à ses propres aspirations et trouver un professeur compétent ; la tâche est n’est pas toujours simple.
Quoi qu’il en soit, avant de se décider, il faut essayer. Certes, il ne sera pas possible de cerner une discipline en une séance, mais une première impression se dégagera, au niveau de l’ambiance générale, déjà.
Deuxième interrogation : savoir ce que l’on recherche dans la pratique d’un art martial. Pour la self-défense, certaines disciplines sont plus adaptées. Donc, il ne faut pas se tromper de voie. Il est vrai qu’à la base, toutes les disciplines martiales ont été élaborées dans le but de pouvoir se protéger et porter secours. Mais force est de constater que des orientations ultra-sportives ont été développées et négligent l’aspect utilitaire.
Troisième point : la compétence du professeur. Il y a la compétence technique, mais aussi la compétence pédagogique. Pour ce deuxième point, c’est assez facile à constater. Si au bout d’une heure, on n’a rien compris et que l’on s’est ennuyé, il y a peut-être un problème. Maintenant les compétences techniques – pour un novice – sont plus difficiles à évaluer. La qualité d’un professeur se juge malgré tout au nombre d’adhérents dans la durée. On ne peut pas faire illusion plusieurs années auprès d’un grand nombre d’élèves, sinon auprès d’un groupe confidentiel. Certes, beaucoup d’élèves souhaiteraient un très bon professeur avec très peu d’élèves. Mais c’est souvent difficilement compatible. Il est d’usage d’utiliser la comparaison avec un restaurant quasiment désert un samedi soir ; méfiance !
Maintenant, faire son choix en fonction des commentaires laissés sur Internet peut s’avérer hasardeux, puisque malheureusement il s’agit parfois d’appréciations et de critiques dictées par des règlements de compte (une ceinture refusée) ou par la jalousie et là, même le milieu des arts martiaux n’y échappe pas et le code d’honneur n’y est pas toujours respecté, quelquefois. En l’occurrence le courage.
En conclusion, l’idéal est de rejoindre une relation qui fréquente déjà un club depuis de nombreuses années et qui en est satisfaite. Sinon, il faut : d’abord se déplacer et ne pas avoir peur de demander à faire un essai, même deux. Ensuite, après la séance, parler avec les autres élèves. Puis, faire un petit bilan de son premier entraînement et analyser ce que l’on ressent à chaud et s’assurer – c’est quand même essentiel – que le contenu technique travaillé correspond globalement à ce que l’on recherche.
Bonne pratique et bonne saison 2011/2012
Site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
Régularité
« On ne peut rien contre l’entraînement. » Cette phrase – une citation d’un philosophe – est toute simple et tellement vraie. Pourtant la proportion de pratiquants en phase avec cette affirmation est de moins en moins importante.
La régularité est le reflet de la rigueur que l’on s’impose à soi-même. Sans elle, il n’existe aucune chance de progresser. Son application restreinte est-elle l’un des maux actuels. Il s’agit vraisemblablement d’un état d’esprit spécifique à notre époque. De nombreuses sollicitations nous font plus survoler qu’approfondir. On devient davantage « touche-à-tout » que spécialiste. Cherchons-nous une simple expérience de loisir dérivatif ou bien une étude approfondie, dans laquelle le plaisir de l’accomplissement des progrès se ressentira sur le long terme. Peut-on pratiquer les arts martiaux à raison d’une séance épisodique ? À chacun sa liberté et aussi ses possibilités. Mais, si tel est le cas, c’est bien dommage.
Cependant, j’ai bien conscience que l’on ne peut pas être spécialiste en tout et qu’il est des activités dans lesquelles il n’est pas indispensable de devenir expert pour y prendre du plaisir. De plus, la confrontation à des impératifs professionnels difficiles, ainsi qu’à des rythmes familiaux plus dissolus ne facilitent pas cette régularité.
Dans les années 1960, j’ai le souvenir que les soirs d’entraînement étaient sacrés. Il ne serait venu à l’esprit d’aucun pratiquant de prévoir une sortie ces soirées-là. Le conjoint n’aurait pas davantage envisagé l’acceptation d’une invitation ou l’organisation d’une réception.
Quant à la durée de la pratique, les enfants commençaient vers l’âge de 7 ans et c’est bien souvent ce que l’on nommait le « service militaire » qui l’arrêtait… c’est dire. À l’heure actuelle, un entraînement pérenne n’est pas le lot d’une majorité.
Face à cet état de fait, le rôle du professeur est à la fois ingrat et enthousiasmant.
Ingrat quand il agit comme un simple distributeur de technique, digérée sans être assimilée. Mais enthousiasmant quand il réussit à renverser la tendance et à susciter l’envie. C’est pour cela que, entre autres, l’acquisition de la ceinture noire ne se limite pas à une fabuleuse étape dans la vie d’un pratiquant, elle est aussi une véritable satisfaction pour l’enseignant lorsque son élève y parvient. Elle est le résultat de nombreuses heures d’entraînement, parfois de sacrifices et même de souffrance, mais dans tous les cas de régularité.
Alors, l’intersaison est sans doute une période propice aux bonnes résolutions pour 2011/2012 !
Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
Un mot d’enfant
« Oh, un petit qui balance un grand » ! Remarque spontanée jaillissant de la bouche d’un des enfants du cours, devant un balayage parfaitement réussi par un autre enfant. Ils passaient par deux pour démontrer okuri ashi barai. Cette remarque spontanée, alors que le uke, plus costaud, s’était envolé comme par magie, rappelle l’intérêt premier de notre discipline : celui de permettre au plus faible – physiquement – de se débarrasser du plus fort. Ceci grâce à une technique magnifiquement réalisée dans le bon « timing »: le bon geste au bon moment, ni plus ni moins. Mais, à part un gros coup de chance, ce n’est que le fruit de nombreuses répétitions qui permet la réalisation d’un tel exploit.
Au-delà de cette réflexion face à un geste technique parfait, il est rassurant de constater qu’un enfant peut encore s’enthousiasmer devant le réel et non pas simplement devant le virtuel. Alors, continuons à pratiquer les balayages !
Site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
Sondage du mois de mai
Nouveau sondage et confirmation de l’ambiguïté à propos du ju-jitsu. Bien que les deux derniers soient plus en cohérence. Dans la dernière enquête, pour plus de 90 %, le ju-jitsu est considéré comme un art martial et non pas comme un sport. Or, le sondage du mois de mars faisait apparaître une majorité de 55 % en faveur des compétitions d’affrontement direct. Qui dit compétition dit sport. Le paradoxe est encore plus flagrant ce mois-ci que le mois dernier (où l’aspect mental arrivait devant l’aspect physique). Notre discipline est bel et bien considérée comme un art martial, tant mieux, parce que c’est bien de cela dont il s’agit.
Certains pensent que l’évolution d’une discipline comme la nôtre passe obligatoirement par la compétition. Est-ce le seul moyen de donner envie de pratiquer un art martial que celui de voir s’affronter deux personnes dans un combat aux restrictions multiples (heureusement d’ailleurs) et qui, de fait, n’a plus grand-chose à voir avec ce qu’il était à ses origines. Sommes-nous aussi obligés de recourir à la compétition pour apprendre et surtout pour s’épanouir au travers d’une activité qui allie l’utilitaire et le loisir ? Bon nombre de personnes recherchent une activité accessible, efficace, formatrice et déstressante. En aucun cas elles ne veulent être contraintes à un entraînement où sera recherchée la performance. Si ce n’est celle de s’astreindre à une pratique régulière. Ce qui, à notre époque, relève déjà de l’exploit !
Site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com