Le 12 novembre dernier, j’adressai une lettre ouverte (et par voie postale) au Ministre de l’Economie pour lui faire remarquer que les bons chiffres de la croissance dont il se félicitait ne bénéficiaient pas à tous et que certaines catégories avaient été sévèrement sacrifiées.
M’étonnant que ce courrier soit resté sans réponse et étant décidé à continuer le combat, je récidive.
Ci-dessous le courrier de ce jour, et plus bas la copie de celui envoyé précédemment le 12 novembre 2021.
Niort le 5 janvier 2022
Deuxième lettre ouverte à l’attention de Monsieur le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance
Monsieur le Ministre,
Le 12 novembre dernier, je vous avais adressé une lettre ouverte, expédiée aussi par voie postale.
Sans doute par naïveté, je pensais recevoir une réponse, ce ne fût pas le cas. Ce courrier avait pour but de vous indiquer que certaines déclarations sont difficiles à entendre, mais aussi pour que vous portiez une attention particulière à des situations aux conséquences catastrophiques, à l’instar de celle qui est la mienne.
Je me permets donc de vous adresser copie du courrier en question. En espérant, cette fois, avoir davantage de chance. Je vous remercie par avance et je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Éric Pariset Professeur d’arts martiaux
Courrier envoyé le 12 novembre 2021
Niort le 12 novembre 2021
Lettre ouverte à l’attention de Monsieur le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance
Monsieur le Ministre,
Vous évoquez la belle croissance d’après crise, mais vous semblez oublier une catégorie de gens qui regroupe ceux qui ont été laissés au bord du chemin ! La croissance en question à laquelle vous faites référence ne profite pas à tout le monde, loin s’en faut.
En 2015, j’avais décidé de quitter la capitale pour m’installer en province en espérant pouvoir y exercer mon activité qui viendrait en complément de l’inconsistance de la retraite des indépendants ! Malheureusement, ne trouvant pas de solutions dans mon secteur d’activité, en juillet 2019 je décidais de revenir à Paris pour y ouvrir un dojo privé.
Je n’ai pas hésité à traverser la moitié du pays pour recréer une petite entreprise. Quelques mois après, en raison de la crise sanitaire, j’étais contraint de fermer cette entreprise.
Tout le monde n’a pu bénéficier pleinement des aides ; les critères d’éligibilité n’étant accessibles qu’à certaines conditions. Comme je ne pouvais pas me permettre de lutter contre une propriétaire qui exigeait ses loyers, j’ai, selon l’expression consacrée, mis « la clé sous la porte ».
Je sais que je ne suis pas un cas unique, une partie de la population a été sacrifiée dans une certaine indifférence. Pour résumer, j’ai perdu mon outil de travail, mon travail, l’investissement engagé dans l’ouverture de l’entreprise et tout espoir de reconstruction, faute de moyens. Et quand bien même je pourrais le faire, le climat anxiogène dans lequel nous nous trouvons n’incite pas à l’investissement, surtout lorsqu’on a déjà été floué une première fois !
Ce courrier a pour but de porter à votre attention que certaines déclarations sont difficiles à entendre et à accepter. Aujourd’hui, je suis retourné en province avec la farouche volonté de rebondir, cependant dans certaines circonstances elle ne suffit pas, je le constate amèrement.
En espérant que ces quelques lignes retiendront votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Éric Pariset
Professeur d’arts martiaux
ERIC@PARISET.NET 06 14 60 18 25