Efficacité ?

« Quel est l’art martial le plus efficace » ?
« En combien de temps peut-on apprendre à se défendre » ?

Voici des questions régulièrement posées par de futurs pratiquants… Mais ce n’est pas sur les forums de certains sites web que l’on trouvera la réponse…

En vérité, même si certaines disciplines sont davantage axées sur le côté utilitaire, je dirais qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises méthodes, mais qu’il y a des bons et des mauvais professeurs et aussi des bons et des mauvais pratiquants.

Les techniques sont en quelque sorte pratiquées avec nos « armes naturelles ». Et comme pour toute arme, l’efficacité est fonction de celui qui l’utilise. Mettre en cause telle ou telle technique sous prétexte que l’on ne la maîtrise pas est l’expression parfaite de la mauvaise foi. S’il s’avère exact que les techniques de défense doivent être les plus simples, il serait malhonnête d’affirmer enseigner « l’arme fatale » en 10 leçons, juste avec la simple connaissance de quelques ripostes adaptées à quelques attaques. L’efficacité se construit dans la durée : par l’apprentissage des techniques, bien sûr, mais surtout en multipliant les répétitions. Arriver à maîtriser les techniques parfaitement, sans pour autant se transformer en robot, faire en sorte que l’on puisse les appliquer par automatisme. Bref, se forger une seconde nature comme l’arrêt réflexe du gardien de but au football.

Cela s’inscrit donc dans la durée et c’est pour cela aussi que le corps doit être en mesure de suivre. Il est donc indispensable de faire la sélection de techniques regroupant deux critères : efficacité et sécurité lors des répétitions. Une clef de jambe mal maîtrisée lors d’un combat d’entraînement peut être la cause d’une indisponibilité importante et laisser des séquelles à vie. Cela se concrétise par un handicap qui, en plus des désagréments qu’il engendre au quotidien, n’améliore certainement pas l’efficacité…

D’autre part, l’argument qui consiste à affirmer qu’il faut se comporter à l’entraînement comme dans la réalité ne tient pas. La réalité, c’est la réalité, et l’entraînement, c’est l’entraînement ! Essayez de réaliser l’exécution des 16 techniques sur du béton, pour faire comme dans la réalité ! Dans tous les sports de haut niveau, les entraînements quotidiens n’ont aucune commune mesure avec la compétition, et davantage encore dans les sports de combat : le corps ne le supporterait pas, tout simplement.

Enfin, la motivation doit être au rendez-vous. Elle persiste à l’aide d’un enseignement varié, de la possibilité de s’exprimer physiquement et de se surpasser techniquement. A long terme, une banale répétition des techniques de base rendrait peu attractifs les cours et n’encouragerait pas à la régularité, donc à l’efficacité.

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