Si le ju-jitsu est et doit rester un art martial (comment pourrait-il en être autrement ?), le judo est devenu quant à lui, au fil des années, un sport de compétition pratiqué sur la planète entière au point d’être déclaré discipline olympique en 1976 à Montréal.
La France a toujours brillé dans cette discipline et garanti à – presque – chaque confrontation internationale une belle moisson de médailles.
Il y a un début à tout et les premières pages de l’histoire du judo français se sont faites dans les années 1950 grâce, notamment, à deux champions d’exception, à savoir Henri Courtine et Bernard Pariset. Pariset vous avez dit Pariset ? Oui, en effet il s’agit bien de mon père, disparu il y maintenant deux ans, le 26 novembre 2004. Que les plus anciens ne prennent pas ce rappel comme un affront que je leur infligerais, mais les nouveaux samouraïs ne connaissent pas forcément tout sur nos disciplines et ceux qui ont marqué leur époque par leurs résultats, leur technique, leur sens de la transmission ou tout simplement leur charisme. Pour lui rendre hommage, la Fédération des internationaux du sport français a donc décidé d’honorer mon père le 12 décembre prochain, en le promulguant « Gloire du sport français » à titre posthume. C’est une distinction à laquelle je suis très sensible et qui ne peut que renforcer ma fierté d’être son fils et d’avoir été son élève. A l’occasion de cette cérémonie, son éloge sera faite – inévitablement, pourrions-nous dire -, par son partenaire et adversaire de tatami, mais surtout son meilleur ami, à savoir Henri Courtine.
Bernard Pariset n’a pas été simplement (!) un champion d’exception. Il faut se rappeler qu’à son époque, les catégories de poids n’existaient pas : fort de ses 70 kg environ, il rencontrait le plus souvent des adversaires plus lourds d’une trentaine de kilos… et ses exploits en prennent une saveur toute particulière. Il a été également, tout au long de sa vie et dans ses différentes fonctions, un grand professeur à la pédagogie tout aussi simple qu’efficace. Il fut également entraîneur de l’équipe de France, membre de différentes commissions techniques au sein de la FFJDA : parmi celles-ci, la Commission technique nationale de ju-jitsu dont il était le responsable. Il n’est d’ailleurs pas inutile de rappeler que c’est à son initiative que, dans les années 1970, notre discipline, le ju-jitsu, a pu revivre et retrouver – presque – toute sa place dans le paysage des arts martiaux. Enfin, il était 9e dan depuis 1994, étant ainsi – toujours avec son ami Henri Courtine – le plus haut gradé français.
Bien sûr, cette haute distinction, lui aurait fait immensément plaisir, mais il savait relativiser certains événements de la vie. C’était, entre autres, un des traits d’un caractère qui ne laissait personne indifférent.
Éric Pariset
Retrouvez le site du dojo Éric Pariset: http://www.jujitsuericpariset.com
Merci et bravo pour votre article sur votre père. mon père ancien judoka du club français a bien connu votre père, et l’a eut comme entraineur dans les années 55-65.je suis a la recherche de photos de ces années pour les 70 ans de mon père. Merci de me contacter si vous en avez?