À l’occasion du dernier sondage, vous avez été une grande majorité à déclarer que des cours exclusivement féminins n’étaient pas une nécessité. Il serait intéressant de connaître le résultat issu d’un vote 100 % féminin.
À titre personnel, je n’ai pas d’avis formel. Je pense qu’il existe du pour et du contre. Sur ce blog, le sujet a déjà été évoqué mais rien n’empêche de prolonger le débat.
Côté pour : la simple perspective de se retrouver seule au milieu d’un bataillon masculin peut terroriser une novice. Puis, un cours exclusivement féminin, c’est l’assurance de se retrouver entre gabarits approchants. Ensuite, il existe des techniques qui réclament une certaine « proximité », il est peut-être plus facile de les travailler entre personnes du même sexe. Enfin, à l’occasion de ces entraînements, le travail pourra être plus particulièrement axé à la fois sur des agressions plus spécifiquement « réservées » aux femmes ainsi que sur des ripostes plus adaptées en fonction de qualités morphologiques particulières.
Côté contre : on peut reprocher une certaine forme de sexisme. Pourquoi les femmes ne seraient-elles pas capables de suivre un cours mixte ? (Existe-il des cours réservés aux hommes ?) Donc, est-il nécessaire de faire des clans aux airs de ghettos. Enfin, statiquement il existe davantage de « chances » de se faire agresser par un homme. Donc, il est utile de s’entraîner avec eux.
La synthèse pourrait être la suivante ; il n’est pas indispensable de proposer des cours féminins dans la mesure où un nombre suffisamment important de femmes se retrouvent sur le tatami. Le problème de gabarit se règle facilement. C’est ce qui se passe chez nous, dans la plupart des cours. Et puis, quand l’organisation du club le permet, il y a une solution qui consiste à proposer régulièrement, en plus des cours mixtes, des entraînements spéciaux qui auront comme principal intérêt la cristallisation d’un groupe qui peut parfois, à juste titre, se sentir minoritaire. Et ce sera effectivement l’occasion d’aborder une étude plus particulière, en fonction des critères évoqués plus haut. Avant Noël, une séance sera programmée un lundi soir au club.
Quoi qu’il en soit, l’essentiel est de proposer une formule qui motive une pratique régulière et non qui la rebute. Progressivement cela fournira l’assurance nécessaire pour pouvoir travailler indifféremment avec telle ou tel partenaire.
Si vous souhaitez réagir, vous pouvez le faire directement sur ce blog ou bien sur la page Facebook du club.
Site du club de ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
J’ai pendant plusieurs années participé à des cours de judo mixtes qui n’avaient de mixte que le nom et où j’ai souvent été une des rares filles (qui plus est ados dans des cours d’adulte). Je n’en ai pas particulièrement souffert et j’y ai même trouvé une forme d’avantage plus tard en compétition quand je me trouvais enfin face à des adversaire de mon gabarit. Et en fait je dirais que le seule plaisir que j’ai à me retrouver dans des cours avec beaucoup de fille est l’idée (un peu stéréotypé c’est vrai) que c’est sûre, je ne vais pas « avoir mal » et je vais pouvoir travailler et ainsi me faire plaisir. Parce que la volonté qu’affiche certains hommes à ne pas faire de différence entre les partenaires suivant le sexe (et finalement en fait surtout suivant le gabarit) est parfois gênant. Se prendre de façon répété des coups « peu » retenus, chuter à la dure, « voler » à travers la salle, ou se faire joyeusement « écraser » au sol parce que la personne en face vous traite indifféremment est parfois assez difficile à porter semaine après semaine. Donc au delà de cours spécifiquement féminin je pense qu’il faudrait surtout rappeler à certains que s’ajuster à son partenaire c’est permettre de créer un espace productif de travail pour les 2 partenaires.
Personnellement, j’estime qu’on est fait pour vivre ensemble au sein d’une même société avec les mêmes valeurs républicaines, la mixité est une chance, il faut se battre pour la préserver.
Je suis enseignante comme Eric, mon parcours est ce qu’il est, en tant que femme , ce n’est certes pas toujours facile de se faire une petite place dans ce monde très « masculin des arts martiaux », mais cette mixité c’est une force, je l’ai aimé, elle m’a aidé à avancer, à m’affirmer et, à ce jour, en ce qui me concerne, je la revendique et la défendrait « bec et ongles ».
Comme le dit Camille, la clé, c’est l’adaptation, cette adaptation elle doit se faire dans les 2 sens, elle ne peut s’atteindre qu’en apprenant à se connaitre.
De plus, entraîner un cours mixte c’est tellement plus agréable, cultivons nos différences de sexe, de culture, de parcours… ça devrait faire un harmonieux mélange.. je le crois dur comme fer…foi d’enseignante !