On a coutume de dire que la véritable pratique commence avec la ceinture noire. Certes, il s’agit d’une formule, mais elle n’est pas vide de sens.
Au fil des décennies, cette « ceinture noire » a sans doute perdu un peu de son originalité et de sa superbe, elle s’est quelque peu banalisée.
Et puis elle est associée à des traditions qui sont moins dans l’air du temps. Ces traditions ayant pourtant un lien intime avec l’éducation.
Jeunes pratiquants nous attendions l’âge de 16 ans avec une impatience assumée.
Il n’empêche qu’elle marque encore la vie d’un pratiquant. On n’y accède pas par hasard.
Si la ceinture noire est à la fois le reflet de nombreuses années de pratique et de fidélité, la validation d’acquis techniques indiscutables et le plaisir d’avoir atteint un objectif, elle n’est en aucun cas une finalité aux allures de consécration.
Avec l’obtention de ce grade, qui procure légitimement un grand bonheur, c’est aussi un nouveau regard que l’on porte sur notre pratique passée et sur notre avenir. Sur ce que nous avons fait et sur ce qu’il nous reste à découvrir.
Elle représente une étape importante, même s’il ne s’agit pas d’un aboutissement, mais d’un accomplissement.
C’est la prise de conscience que le chemin à venir est infiniment plus long que celui que nous venons de parcourir. Mais quel enthousiasme que celui de savoir qu’il reste tant à apprendre.
Toutefois il faut rassurer le néophyte qui voit en la ceinture noire une sorte de graal inaccessible, ou en tout cas accessible à un horizon lointain. Il pourrait légitimement se demander que si la vraie pratique commence à la ceinture noire, alors que fait-il en gravissant les échelons de couleurs ? Et bien tout simplement son apprentissage.
La ceinture noire est une véritable satisfaction personnelle, mais elle confère à son porteur des devoirs envers lui-même et les autres, elle lui impose des responsabilités. De celui qui regardait les ceintures noires avec une certaine fascination, il devient celui que l’on regarde. A son tour de devenir une référence, un exemple. Il ne doit jamais l’oublier.
Enfin, il doit se faire le serment de ne jamais abandonner la pratique ! « Ceinture noire un jour, ceinture noire toujours ». Formule facile, mais adaptée à ce statut.