Bien qu’il soit facilement abordable, le ju-jitsu rassemble un nombre impressionnant de techniques et, de fait, une multitude d’enchaînements, de combinaisons et de contre prises. C’est à la fois son inconvénient et son avantage, avantage qui l’emporte facilement sur l’inconvénient.
Cette richesse technique (coups, projections, contrôles, on ne peut être plus complet) permet quand même de s’exprimer rapidement avec les techniques de base. Il n’empêche que cette richesse réclame du temps, de la patience pour qu’elle soit maîtrisée. Les amateurs de découvertes ne seront pas déçus. Pour les autres il faudra combattre ce découragement qu’on laisse trop souvent s’installer et le remplacer par cette volonté qui parfois fait défaut.
Le professeur y est pour beaucoup dans la motivation des ses recrues, mais les habitudes sociétales, celles du « zapping » par exemple, n’incitent pas à imposer de la rigueur.
La patience, ce n’est pas ce qu’il y a de plus tendance à notre époque, on veut tout et tout de suite, sans contrainte, bref on manque terriblement de constance et de persévérance.
Quand je dis « on », je ne me mets pas dedans, étant d’une génération où on prenait le temps, où on laissait « murir ». Pensant, avec raison, que ce n’est pas en changeant tous les quatre matins de pratique, de discipline sportive et/ou martiale, que l’on obtiendra quelque résultat que ce soit, comme le simple plaisir de s’exprimer dans d’inévitables et d’inestimables progrès.
Les arts martiaux réclament du temps. C’est un engagement à long terme, en aucun cas une « passade ». Cela vaut la peine de persévérer, la volonté entre en jeu, même si on en est un peu dépourvu, ça vaut la peine d’essayer de changer et d’en faire l’acquisition, elle sera utile dans toutes les circonstances de la vie. Les arts martiaux forgent et renforcent le corps, mais aussi l’esprit.
Rien n’empêche, au bout d’un certain temps de découvrir d’autres disciplines, mais pas avant d’avoir atteint un certain niveau dans celle qui fût notre « porte d’entrée ».
Sans patience, on ne connaîtra jamais les délices qu’apporte une certaine maîtrise dans l’art que l’on a commencé. Il ne faut pas confondre la découverte d’autres disciplines au bout d’un certain temps et l’éparpillement spontané.
Certes, au début, il y a l’initiation à des techniques qui ne semblent pas naturelles, mais en fait elles le sont, puisqu’il s’agit de l’utilisation d’armes naturelles qui se révéleront très vite à la condition d’être armé de PATIENCE.
« La patience est amère, mais ses fruits sont doux ». Aristote
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