La rentrée, quelle rentrée ?

Dans une semaine, ce sera la rentrée. Quelle rentrée, pour quelle saison ?

Sans faire preuve de pessimisme, juste de réalisme, il faut avouer que l’on risque de vivre une troisième saison compliquée, la rentrée ne va pas être facile. J’y vois trois principales raisons : l’incertitude, l’état des lieux et le potentiel. Les trois étant intimement liés.

D’abord l’incertitude. Malgré le vaccin, le passe-sanitaire, les gestes barrières, et autres sacrifices, nous ne sommes toujours pas sortis d’affaires.  Le doute qui plane à propos de cette quatrième vague, ne va pas favoriser les engagements pour une saison sportive et au moment où j’écris ces lignes l’assurance de pouvoir reprendre normalement n’est pas acquise, il règne une certaine confusion dans les consignes et on ne peut pas affirmer que la confiance se soit installer. On commence aussi à évoquer une cinquième vague !

Ensuite, lorsque l’on fait l’état des lieux, il faut reconnaître les dégâts. Il ne s’agit pas simplement de mots ou de pronostiques, mais de faits et les faits sont têtus ! Pour utiliser une expression à la mode : « c’est factuel » : des clubs  privés fermés définitivement, des structures municipales touchées avec des professeurs en mal de travail, des bénévoles démotivés (des sujets qui semblent être occultés) et la mise en place délicate de certaines règles liées au protocole sanitaire. Que ce soit pour les clubs municipaux ou, pire encore pour les dojos privés, être ouvert est une chose, avoir suffisamment d’adhérents pour le rester, en est une autre. Et puis, des chiffres circulent sur les pertes abyssales concernant les licences des grandes fédérations lors de la saison dernière. Qui pourrait s’en étonner, d’ailleurs ? Il faut aussi faire avec l’affrontement des pro-vaccins et des anti-vaccins ou anti-passe sanitaire qui s’est invité dans notre milieu.

Enfin, le potentiel, justement.  Comme déjà évoqué, est-ce qu’il y aura suffisamment de pratiquants pour que cette nouvelle saison soit viable (surtout pour les structures privées) ? Les nouveaux seront-ils au rendez-vous pour pratiquer des disciplines on ne peut plus « au contact » ?  Pareil concernant les réinscriptions, lorsque l’on sait qu’avant la pandémie, il fallait renouveler environ la moitié de l’effectif chaque année (moyenne nationale). Les abandons ont toujours été nombreux pour différentes raisons, bonnes ou mauvaises ! Enfin, il faut espérer ne pas être confronté à de nouvelles restrictions, prochainement.

Je ne souhaite qu’une seule chose, c’est de ne pas avoir raison. Ces quelques lignes n’ont pas pour vocation de décourager, mais simplement « d’envisager » de façon à ne pas être surpris et à continuer le combat, même s’il est inégal. Il faut espérer que le combativité, la volonté, les capacités d’adaptation aux situations périlleuses et bien d’autres qualités dont les pratiquants et les enseignants d’arts martiaux ne sont pas dépourvus, suffiront pour sortir de cette situation insupportable, qui n’en finit pas.

Alors, croisons les doigts et souhaitons-nous une bonne rentrée. Pour ce qui me concerne, sans lieu d’enseignement (viable), forcément elle aura le goût de l’amertume et du gâchis, sans pour autant perdre l’espoir et en estimant qu’il n’est pas possible d’en rester là, qu’une telle injustice ne peut pas gagner !

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