En ju-jitsu, les atémis (les coups) ne constituent pas la finalité d’une action, d’un enchaînement, mais ils représentent au contraire un moyen d’y parvenir. Ils sont une des trois composantes de notre discipline, les deux autres étant le nage-waza (travail des projections) et le katame-waza (travail des contrôles). Leur rôle est important puisqu’ils permettent de « fixer l’adversaire » et bien souvent de le déséquilibrer pour le placer dans une situation qui va favoriser un enchaînement composé de techniques de projection et/ou de contrôle.
Son étude est donc indissociable de l’apprentissage du ju-jitsu et sa maîtrise indispensable pour une bonne efficacité.
Au travers de méthodes d’entraînements qui lui sont propres et d’exécution dans le cadre de la répétition d’enchaînements, les atémis sont couramment travaillés et donc perfectionnés. Mais jusqu’en 1985 – date de la création des « 16 Atémis » – il manquait un kata spécifique à la composante que représentent les coups.
C’est donc dans ces années de renouveau du ju-jitsu en France que cet exercice a vu le jour. Et c’est avec plaisir et fierté que j’y ai largement contribué.
Le principal souci était de proposer un enchaînement ou les atémis seraient travaillés dans des situations et surtout des postures compatibles avec les autres composantes de notre discipline. Ces positions naturelles étant bien évidemment les positions de la vie de tous les jours. Malheureusement, ce n’est pas le cas dans certaines écoles ou les coups sont répétés en utilisant des postures de garde qui ne facilitent pas la compatibilité avec, par exemple, les principales projections !
Composé, comme son nom l’indique, de 16 mouvements, les « 16 Atémis » proposent 16 ripostes en coups à 16 attaques en coups. Ceux-là étant portés avec les bras et les jambes.
Chaque technique est travaillée systématiquement à droite et à gauche. Tori et Uke inversent leur place – par rapport au jury – après chacune d’entre elles. Ce dernier point permettant de se remettre à bonne distance de façon harmonieuse. En effet, les attaques d’Uke doivent être portées alors que Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Le kiai (l’expiration forcée se matérialisant par une expression sonore) n’est pas obligatoire lors de la présentation des « 16 Atémis » à un examen, mais il permet d’optimiser la libération de l’énergie.
Cet exercice que l’on pourrait qualifier de « kata moderne », permet donc de progresser dans un domaine essentiel et constitue également un moyen d’évaluation pour les grades à partir de la ceinture noire d’atémi-ju-jitsu !
Voir le site du Club Eric Pariset:http://www.jujitsuericpariset.com