Une saison se termine, laissant place à une interruption toute relative pour ce qui nous concerne, puisque le club assurera une permanence pour les adultes durant cet été. Mais pour bon nombre d’entre vous ce sera le moment de savourer des vacances vraisemblablement méritées.
A cette période, inévitablement, une activité comme la nôtre voit refleurir certains faits. Cela va du sentiment du travail accompli, jusqu’à des événements précis propres à ce moment comme les départs annoncés pour la saison prochaine. Mais il y en a bien d’autres.
Prenons le cas des animations proposées aux enfants, avec à l’occasion d’une coupe technique ou d’une petite compétition, un classement qui est prétexte à créer une saine émulation. Invariablement, chaque année, le même scénario se présente, il y aura un ou plusieurs parents qui demanderont pourquoi leur enfant n’a pas eu de coupe. Il semble tellement évident que le principe de la coupe, c’est qu’il n’y en a pas pour tout le monde, il n’empêche que le même genre de réflexion s’impose. Il s’en dégage un mélange d’étonnement et de découragement. Étonnement qu’un adulte puisse formuler ce genre de réflexion et découragement quant à l’éducation qu’il peut en découler. Le simple fait de monter sur un tatami et de disputer une coupe technique ou une compétition est déjà un fort investissement personnel et pour certain une première victoire sur soi-même, celle qui est essentielle. « Se surpasser plutôt que dépasser ». Mais tout le monde ne bénéficie pas du minimum de psychologie qui devrait être imposé. Le summum s’étant présenté l’an passé, lorsque la maman d’un élève, qui avait pourtant terminé troisième, m’a affirmé que comme sa progéniture n’avait pas gagné, elle en déduisait que son enfant n’était pas fait pour cette discipline et qu’à ce titre il était sans doute préférable qu’il ne persiste pas.
Heureusement, ce n’est pas le fait d’une majorité.
Dans la case des mauvaises nouvelles de ce mois de juin, comme indiqué plus haut, il y a les élèves qui nous quitteront pour cause de déménagement, souvent liés à des mutations professionnelles. Même si cela s’avère presqu’inévitable, on ne s’y fait pas facilement. Et puis, il y a tous ceux qui ne reprendront pas le chemin du dojo pour des raisons personnelles : situation familiale, santé, lassitude, etc., les motifs sont nombreux.
Dans la colonne des satisfactions, toujours côté enseignant, existe donc le plaisir du travail accompli qui se manifeste par le constat de progrès réalisés au cours de la saison, enfin pour tous ceux qui ont voulu – ou pu – faire preuve de régularité. Notamment cette année, au club, avec sept nouvelles ceintures noires et un nouveau 2e Dan. Et puis, en juin et juillet il y a les premières demandes d’information pour la rentrée. C’est la perspective du plaisir de pouvoir proposer à nouveau une activité qui satisfera grands et petits, sportifs ou pas et je n’oublie pas que cela entraîne inévitablement un brassage social que tout sport et tout art martial permet et qui voit des personnes de conditions sociales différentes et exerçant divers métiers s’entraîner ensemble et lier parfois de solides amitiés qui n’auraient sans doute pas vu le jour sans inscription au dojo. La qualité des relations humaines qui se créent dans ce lieu n’est certainement pas l’élément le moins important de ce beau métier qui est le mien.
À nouveau, je souhaite un bel été à toutes et à tous et bon courage pour ceux qui ne prendront pas ou peu de congé. Comme énoncé la semaine dernière, ils auront en compensation le dojo à leur disposition.
Site du club de ju-jitsu Éric Pariset : www.jujitsuericpariset.com