Les grades existent dans la plupart des arts martiaux. Le Japon a donné l’exemple, et le système a été largement repris ailleurs. Non seulement dans d’autres arts martiaux d’origines diverses (Corée, Chine et… France – et oui, la boxe française !), mais également dans d’autres sports : l’équitation (galops, degrés…) et le ski (flocons, étoiles…), entre autres.
Le grade est il une échelle hiérarchique, comme celle existant dans l’armée par exemple, ou bien le reflet d’un niveau ? Et si tel est le cas, de quel niveau : technique, physique ? Progressons-nous toujours au fil du temps dans tous les domaines ? En clair un 10ème dan de 80 ans est-il plus efficace qu’un 1er dan de 20 ans. Le fondateur du judo, Maître Jigoro Kano, avait une idée bien précise du grade. Il lui a donné la définition suivante : Shin-Ghi-Taî.
De quoi s’agit-il exactement ? Shin se traduit par l’esprit (le mental), Ghi, par la technique et Taî par le corps. Et l’ordre de ces mots n’est pas le fruit du hasard. Il est un domaine ou l’homme possède une capacité permanente d’évolution : celui de l’esprit, du mental (Shin), et il peut conserver intacte cette qualité jusqu’à la fin de ses jours. A l’inverse, le corps (Taî) se trouve, dans cette définition, en dernière position et à juste titre. Cela veut tout simplement dire que les grades acquis au fil des années et de la pratique sont le reflet d’un niveau dans différents domaines, certes, mais en tout premier lieu dans celui de l’esprit, du mental.
De la capacité, par exemple, à réagir avec réflexion et sagesse face aux différentes situations se présentant à nous, sur un tatami et plus largement à l’extérieur du dojo. L’art martial est – et doit rester – une « méthode d’éducation physique et mentale », en plus de représenter une méthode de combat.
Eric Pariset