L’importance du premier professeur…

Après le choix d’une discipline, l’importance du premier professeur

La semaine dernière j’évoquais le choix d’une discipline, mais le choix du professeur est tout aussi important. Ceci étant, à moins que beaucoup de changements s’opèrent au sein du club, le professeur est un peu « l’âme du dojo » et parfois même une « marque de fabrique ».  Choisir une discipline et un dojo, c’est aussi choisir un professeur.

Cet article vient en complément de celui de la semaine dernière, en insistant cette fois, sur l’importance du premier professeur. Il s’agit d’un article déjà proposé, mais quelque peu remanié.

Démontrer parfaitement une technique est une chose,  qu’elle soit assimilée par les élèves, en est une autre. « L’essentiel n’est pas ce que l’on enseigne, mais ce que les élèves apprennent ». Cette citation d’André Giordan (dont vous trouverez le parcours sur Internet) est éloquente. Un cours n’est pas un show et les explications se doivent d’être concises et ne pas se transformer en un discours interminable. Il y a des professeurs dotés d’une excellente technique mais qui sont incapables de la transmettre. A l’inverse, il y a des professeurs qui sont en capacité de transmettre des éléments qu’ils ne maîtrisent pas forcément parfaitement, cela s’appelle la pédagogie. Démonter est une chose, transmettre en est une autre.

Comment savoir si l’enseignant d’un dojo est compétent et s’il nous conviendra ? Un néophyte est forcément privé de moyens d’évaluation.  Il y a la réputation, mais encore faut-il que l’enseignant et son enseignement correspondent à ce que nous recherchons. Un professeur peut former d’excellents champions, mais si l’objectif est de trouver une pratique utilitaire ou essentiellement tournée vers le loisir,  ces compétences là ne seront pas utiles.

Si c’est  un ami qui nous conduit dans son dojo, ce qui est souvent le cas, il est préférable (là aussi) que les aspirations de cet ami soient en concordance avec les nôtres. Il faudra donc souvent  s’en remettre à la première impression et surtout ne pas avoir peur d’échanger avec le professeur et avec quelques habitués du dojo avant de s’engager.

Le métier de professeur, quelle que soit la discipline enseignée (français, mathématiques, chant, danse, arts martiaux, etc.) est un des métiers les plus beaux mais aussi les plus difficiles. Lors des confinements que l’on nous a infligés, certains parents, obligés de faire la classe à leurs enfants, ont pris conscience de cette réalité. Certes, chacun son métier et on peut opposer à cette affirmation que c’était difficile pour eux dans le mesure où ce n’est pas le leur, mais quand même…!

L’une des principales qualités d’un professeur qui s’adresse à différentes populations, comme c’est souvent le cas dans les arts martiaux, c’est d’être capable de s’adapter à l’âge et au niveau technique des élèves. Et en particulier aux débutants (qui sont les ceintures noires de demain).

J’ai déjà insisté sur ce point essentiel, celui du premier professeur. J’avais même cité en exemple l’ex-danseuse étoile, Marie Agnès Gillot, résidant à Paris mais qui accompagnait son fils chaque semaine en Normandie pour qu’il commence la danse avec celui qui avait été son premier professeur.

Son rôle est déterminant, c’est lui qui construit les fondations, qui nous fournit les bases. Donc, au moment de commencer, il est préférable de ne pas se tromper. Les mauvaises habitudes se prennent plus vite que les bonnes et elles sont tenaces.

Souvent la qualité du professeur se juge à celle de ses élèves (il y a aussi des exceptions).

Dans notre domaine, le professeur est un passeur de technique, mais il est aussi le transmetteur des fortes valeurs attachées aux arts martiaux, notamment ce fameux « Code moral », souvent affiché, pas toujours appliqué !

Avec le temps on se souviendra que c’est à ce premier professeur que l’on doit d’être le pratiquant que l’on est devenu ; il nous a fait découvrir et aimer une discipline et un art dans lequel nous nous épanouissons.

A titre personnel, j’ai eu la chance de bénéficier en tout premier de l’enseignement de mon père, Bernard Pariset. La chance : pas uniquement parce qu’il s’agissait de mon père, mais parce qu’en plus d’être un grand champion, il était un excellent enseignant doté d’une pédagogie naturelle dans laquelle s’exprimait une redoutable force de persuasion, mais aussi une façon extraordinaire de rendre les choses évidentes.

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