Après avoir évoqué ma toute première démonstration effectuée au village-vacances du Golfe-bleu à Beauvallon-sur-Mer durant l’été 1977, aujourd’hui j’évoque celle qui a vraiment déclenché trois décennies de prestations au service du ju-jitsu.
C’était la même année, au mois de septembre. Un évènement, ou plus exactement un non-évènement a été à l’origine de cette aventure.
A l’automne 1977, devaient avoir lieu les championnats du Monde de judo. A l’époque ce rendez-vous planétaire se tenait tous les deux ans. C’est Barcelone qui devait les accueillir, or de graves évènements politiques secouaient le Pays basques, annulant un rendez-vous médiatique important.
La fédération française de judo a voulu compenser cette absence de Mondial par une soirée de gala, durant laquelle le point fort serait une rencontre en match aller-retour opposant l’équipe de France de judo à une équipe universitaire japonaise. La soirée devait proposer en alternance avec les combats différentes démonstrations, dont une de ju-jitsu que j’ai eu l’honneur et le plaisir de présenter, toujours en compagnie de Michel Yacoubovitch. Cette méthode, appelée « Atemi ju-jitsu » venait en complément du judo, elle commençait à intéresser un large public et à garnir les dojos. J’étais Uke et Michel endossait le rôle de Tori.
C’est au stade Pierre de Coubertin que se tenait cette soirée, ce bon vieux stade qui a vu se tourner tant de pages du sport en général et du judo en particulier.
La démonstration a connu un vif succès. Il est vrai que le ju-jitsu est à la fois une méthode de self-défense à l’efficacité incontestable et certaines des techniques utilisées peuvent être très spectaculaires.
Nous avions proposé deux parties. Une première dans laquelle nous présentions différentes ripostes en réponse à différentes attaques. Une deuxième, selon le système des techniques démontrées puis enchaînées (une technique démontrée, une deuxième, puis enchaînement des deux. Une troisième démontrée et enchaînement des trois et ainsi de suite, jusqu’à cinq et parfois six), ce qui permettait de finir sur une touche dynamique.
Lorsque j’y repense, je constate que nous en étions aux balbutiements et que par la suite j’ai eu à cœur d’innover, sans trahir l’esprit de notre art martial.
Pour être franc, nous n’imaginions pas un tel succès ; il a engendré tout de suite beaucoup de sollicitations de la part d’organisateurs de galas qui souhaitaient notre présence dans différentes fêtes de club.
Bien d’autres articles sur mes démonstrations viendront compléter les deux premiers, le sujet est vaste et ne manque pas de grands moments et de petites anecdotes.