Participation à la transmission

C’est sans doute l’une des plus belles lois de la nature humaine que celle de transmettre. C’est aussi, par définition, la première tâche  d’un enseignant. Mais il est intéressant de constater que les élèves – vis-à-vis  de leurs semblables – se sentent également investis dans cette mission.
Sur les tatamis, entraide mutuelle n’est pas qu’un souhait. Dans les arts martiaux, et plus largement dans les sports de combat,  cette tradition est  davantage respectée. Ce n’est peut-être pas seulement dû à un état d’esprit particulier, mais parce que le sport de combat et l’art martial implique et impose une proximité totale. Elle n’existe pas de la même manière dans  d’autres sports. Certes, et c’est là un paradoxe, cette recherche de contact qui est le fondement même des disciplines de combat est – à la base – faite pour maitriser l’autre et en allant plus loin, pour le terrasser. Mais du coup, l’entraînement à ces techniques impose un contact et entraîne une forte connivence. Cela en fait une des spécificités de nos disciplines et impose que, dans les séances d’entraînement, le partenaire soit la première personne à pouvoir corriger les fautes de l’autre. Il est en première ligne.
Même dans les sports dits « collectifs », bizarrement cette connivence n’est pas si forte. Un exemple,  si l’on prend les sports de balle, on constate que cette proximité n’est pas aussi évidente. D’abord par rapport à l’adversaire, le but est de s’en éloigner. Ensuite, concernant le ou les partenaires, il y a bien sûr  un esprit d’équipe (pour le moins), mais lors des séances d’entraînement,  il n’existe pas de  contact aussi long que celui qu’impose – par sa nature même – le sport de combat et surtout de « lutte ».
Du coup, on prend rapidement et naturellement un moins gradé que soi « sous son aile » et on se souvient que l’on était bien content quand, balbutiant dans un lieu où tout nous était étranger, qu’un plus ancien en fasse de même. C’est là une des raisons de progrès plus rapides dans nos disciplines et peut-être aussi de relations plus privilégiées entre pratiquants. A la condition que cela se passe dans des clubs où ce n’est pas la loi du plus fort qui règne et où les entraînements ne se transforment pas en entreprises de destruction.

site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

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