Bien que commencent les vacances de la Toussaint, nous sommes encore en début de saison et il est toujours utile et intéressant d’apporter des précisions sur certains événements ! !
Au début du XXe siècle, les arts martiaux japonais ont fait leur apparition en France sous la forme du ju-jitsu avec cette appellation et/ou celle de judo. Les deux étant naturellement liés historiquement. L’aspect quelque peu mystique attaché a cette discipline et l’utilisation que l’on pouvait en faire au niveau purement pratique s’avéraient être de sérieux atouts. Ensuite pour différentes raisons ? propres au genre humain ?, la compétition s’imposa au judo et lui fit perdre par la même son but premier.
A la fin des années 60, d’autres arts martiaux sont arrivés en France. Le karaté et l’aïkido commencèrent à attirer les déçus d’un judo devenu trop physique qui rebutait les personnes ne pouvant rivaliser avec les athlètes qui composaient les différentes équipes nationales. Les professeurs de judo voyaient ainsi leur échapper une population intéressée initialement par la pratique et les principes de bases du judo : le plus faible pouvant maîtriser le plus fort. Il n’était pas question de combattre sottement quelque concurrence que ce soit, mais simplement d’éviter de laisser partir un ensemble de techniques qui appartenaient au judo. C’était l’idée réaliste qu’eut mon père Bernard Pariset. Ancien champion de judo lui-même, il possédait l’avantage de mener de front une activité de professeur dans son célèbre club de la rue des Martyrs, ce qui le laissait au contact du grand public et parallèlement il était en charge de responsabilités au sein de la fédération de judo. C’était à l’époque ou un certain Henri Courtine occupait le poste de directeur technique national. Mon père n’a donc pas eu trop de mal (un peu quand même) à convaincre son meilleur ami de la nécessité de mettre en place, et en parallèle de la progression française de judo, une méthode utilitaire. Celle-ci permettant d’ajouter une corde à l’arc des enseignants de judo. Tout cela en se servant à la fois des techniques de projections et de contrôles au sol en y ajoutant les atemis (les coups), partie existante du patrimoine judo-ju-jitsu mais abandonnée avec l’avènement de la compétition. C’est ainsi que fut créée, au tout au début des années 70, la méthode « atemi ju- jitsu ». Le mot atemi étant accolé pour souligner la revalorisation d’un secteur délaissé.
La méthode fut éditée par la fédération dans un grand livre où j’ai eu l’honneur d’être l’un des deux acteurs en compagnie de mon ami Jean Claude Leroy, disparu bien trop vite.
Ensuite, cette méthode fut proposée en « super 8 » (toute une époque), puis en vidéo.
De nombreux stages pour les enseignants ont été organisés, beaucoup de sections virent le jour dans toute la France. Puis, au début des années 90, la fédération a décidé de modifier sa politique en matière de ju jitsu et d’abandonner cette méthode. Pas moi !
Oublier les catégories de poids pour aprécier les valeurs et l’efficacité du Judo et de l’Atemi Ju-jitsu ,il est bien là le fossé entre le sport et l’art martial.Pratiquer avec sa tête (l’esprit meut le corps) plutot qu’avec ses muscles (ephémères).