Selon une étude publiée dans le quotidien Le Parisien le 18 octobre dernier, la compétition arrive en dernier quant aux motivations qui conduisent à la pratique d’une activité physique. Cette étude, réalisée auprès des franciliens, englobe tous les sports ; les disciplines de combat ne doivent pas échapper à cette analyse, si ce n’est que pour les arts martiaux l’aspect utilitaire doit être en bonne place dans les critères de motivation. Que la compétition arrive en dernier est une raison supplémentaire pour se demander ce qui amène certains arts martiaux traditionnels « à but non-compétitif » à se tourner vers un aspect contre-nature (la compétition) et qui n’intéresse donc que peu de monde ? On peut aussi se demander pourquoi, dans les sports où la compétition existe déjà, dans certains clubs (pas tous), celle-ci est souvent rendue incontournable, provoquant ainsi une stigmatisation à l’encontre de ceux qui ne souhaitent pas forcément s’y adonner, soit par manque de moyens techniques et physiques, soit tout simplement par manque d’envie ?
Dans cette étude, il ressort que la détente et le loisir arrivent en premier, en deuxième la santé, en troisième les rencontres, en quatrième le contact avec la nature et en dernier la compétition. Concernant le contact avec la nature, les arts martiaux se contenteront de la «nature humaine».
Que l’on ne se méprenne pas, je ne suis pas contre la compétition, je me suis souvent exprimé sur ce sujet (preuve en est le partage de nombreuses vidéos sur me page Facebook), simplement, dans les disciplines où la compétition est possible, celle-ci doit être une étape (non obligatoire) mais sûrement pas une finalité. Certes il s’agit là d’une bonne expérience, développant de belles qualités, et pour le sport en question, cela tient lieu de vitrine. Cependant, existe aussi le «revers de la médaille », c’est un autre sujet qu’il sera intéressant de développer ultérieurement.
Dans les disciplines de combat qui pratiquent les compétitions d’affrontement direct, il a été indispensable d’établir un règlement excluant les techniques les plus dangereuses, donc les plus efficaces, celles qui sont le fondement d’un art de combat. Etant interdites en compétition, bien souvent elles ne sont plus enseignées dans les cours, par une fâcheuse manie qui consiste à faire la part belle uniquement à celles autorisées, reléguant au second plan un enseignement s’inscrivant dans une pratique traditionnelle, complète, efficace, ouverte à tous les gabarits et toutes les conditions physiques, mais aussi à tous les âges. Sans oublier l’aspect formateur sur un plan mental, apportant un bien-être personnel, mais aussi collectif.
Là aussi, tout comme pour le sujet de la semaine dernière sur la « tenue », mes propos ne sont pas l’émanation d’un refus d’évoluer, mais tout simplement du respect d’une identité et d’une forme de logique. Enfin, la complémentarité entre un judo, – dans lequel existe des compétitions – et un ju-jitsu traditionnel – sans compétition d’affrontement direct -, permettait à chacun de pratiquer en fonction de ses aspirations. De plus, cette complémentarité offrait de belles passerelles entre deux formes de travail aux racines communes.
J’ai bien souvent abordé le sujet, mais la publication de l’étude évoquée plus haut m’a paru être une bonne occasion d’y revenir. Et puis, nous sommes encore en début de saison et ceux qui viennent de rejoindre la grande famille des arts martiaux, n’ont peut-être pas le loisir de remonter le temps sur ce blog.
Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com