Réflexions sur le travail au sol avec un article qui vient en complément de celui paru dernièrement (blog, 17 novembre).
Quelles sont les raisons qui font que l’on se retrouve au sol ? Pourquoi la pratique du ne-waza (me) semble indispensable ? Comment l’apprécier ?
Les raisons de se retrouver au sol sont différentes selon que cela se passe en judo (ou d’autres sports de combat) ou bien en ju-jitsu self-défense, en cas d’agression.
Cependant, beaucoup de technique, de formes de corps et d’aptitudes sont communes.
L’apprentissage l’est aussi, en l’occurrence concernant les fondamentaux et les méthodes d’entraînement.
Si en situation de self défense tout est permis(dans la limite de la légitime défense), en revanche en sport il y a un règlement.
Revenons à la question initiale : comment arrivons nous au sol ?
Dans la rue, on ne s’y met pas spontanément. En compétition, pour le judo, par exemple, le combat commence debout et peut se poursuivre au sol.
Lors d’une agression plusieurs raisons peuvent nous y conduire, malgré nous ou quelquefois volontairement. Contre notre volonté par une perte d’équilibre due à une poussée, un coup mal paré ou tout simplement une malencontreuse glissade.
Volontairement quand on souhaite amener l’adversaire sur un terrain où il sera plus facile de le maîtriser en évitant des conséquences ultimes, c’est-à-dire sans mettre ses jours en danger, et/ou parce qu’il sera dans un secteur technique moins favorable.
En judo, c’est un atout souvent négligé. Parfois à cause de certaines règles d’arbitrage qui limitent son utilisation. Bien évidemment, c’est dommage.
S’il est vrai que pour les néophytes le ne-waza est moins spectaculaire que le travail debout, pour les initiés, il est tout aussi intéressant.
Côté efficacité, toujours en sport, elle est incontestable ; soit en liaison debout-sol, soit, au contraire, pour se sortir d’une mauvaise situation lorsqu’on y a été amené malgré soi. Sans oublier que lorsque votre réputation de spécialiste en ne-waza est faite, l’adversaire peut être habité par un doute, au cas où sa technique debout n’aboutirait pas : la peur du contre en ne-waza.
Comment aimer ce secteur et comment y progresser ? Tout simplement en le pratiquant intensément. Cela semble une évidence, mais plus particulièrement dans ce domaine.
Comme dans tout enseignement, la principale qualité d’un professeur c’est de se mettre au niveau de ses élèves, Souvent « c’est compliqué de faire simple », c’est encore plus vrai dans le ne-waza. Parfois le problème est pris à l’envers avec l’enseignement de techniques très « sophistiquées », sauf que les outils pour les maîtriser et les apprécier ont été oubliés au vestiaire.
Donc pour aimer le sol, il faut progresser et pour progresser il ne suffit pas d’apprendre des techniques, il faut les répéter et les renforcer avec des méthodes d’entraînements. Avec ce qu’on appelle des éducatifs – seul ou à deux -, avec des exercices spécifiques d’opposition dans lesquels la priorité sera donnée à l’initiative et bien évidement les randoris. Ceux-ci ne devant pas être les seules méthodes d’entraînement.
Dans ces randoris qui doivent être pratiqués avec un état d’esprit exemplaire, toute brutalité est exclue. Maîtriser sans blesser. La notion de jeu doit être présente. Arrivé à un certain niveau, on pratique avec un réel plaisir pour peu que cela se fasse avec des partenaires dotés du même état d’esprit.
On éprouvera alors beaucoup de satisfactions, en plus d’acquérir une efficacité inestimable et une excellente condition physique.