Stade Pierre de Coubertin

coubertin-ca818Avant de se dérouler dans la salle de Bercy, évoquée la semaine dernière sur ce blog, les grandes manifestations avaient lieu au stade Pierre de Coubertin dans le XVIe arrondissement parisien, Porte de Saint-Cloud exactement. Du nom du rénovateur des Jeux olympiques, ce stade inauguré en 1937 pour l’exposition universelle, et reconstruit en 1946, recevait les grandes compétitions de judo, de karaté et les galas d’arts martiaux, mais aussi bien d’autres sports comme l’escrime, le tennis, le basket, le hand, la boxe, etc. De taille bien plus modeste, il accueille environ 4 000 spectateurs contre 14 000 pour Bercy. Les « gladiateurs » bénéficient  d’une meilleure communion avec le public.
Le stade existe toujours, il a même été agrandi et rénové en 1991 et des manifestations, plus modestes, mais néanmoins importantes, continuent d’y être programmées.
J’ai un peu la nostalgie de cet endroit. Est-ce parce qu’il correspond au début de ma carrière, ou pour les raisons de proximité avec le public, évoquées plus haut. Peut-être un peu les deux. Et puis, je crois surtout que cet endroit est chargé de belles histoires. Des exploits qui correspondaient au début du sport et que l’on ne retrouvera peut-être plus quand trop de professionnalisme tue une certaine spontanéité. Cependant, il faut se rendre à l’évidence et ne pas sacrifier une évolution indispensable sur l’autel des souvenirs. A l’inverse, il ne faudrait pas oublier les moments qui ont compté, autant que les lieux dans lesquels ils s’y sont déroulés.
Coubertin, pour les pratiquants parisiens, c’était aussi l’endroit où se passaient les compétitions départementales. Etant licenciés dans la capitale, nous avions cette chance. Certes, c’était le plus souvent dans l’un des deux courts annexes, mais quand même, c’était Coubertin. Et puis, encore bien plus loin, c’est là où mon père a réalisé de grands exploits dans les années 1950, entre autres sa fameuse victoire sur Anton Gessink, en finale des championnats d’Europe toutes catégories, en 1955. Pour moi et de façon plus anecdotique, il  y eut cette fois où, tout gamin, je m’étais perdu dans les méandres du stade qui me semblait être un labyrinthe bien plus grand que l’univers. Moins loin, dans les années 1970, j’ai assisté à un nombre impressionnant de compétitions nationales et internationales. Notamment le premier tournoi de Paris de judo en 1971. Et puis, c’est là que j’ai réellement commencé ma carrière de démonstrateur, en 1977. C’était en septembre, les championnats du monde de judo devaient se dérouler à Barcelone au pays Basque espagnol. Les événements politiques du moment ont amené les organisateurs à les annuler. La fédération française de judo, pour pallier l’absence de promotion que représente une telle compétition, surtout en début de saison,  avait décidé d’organiser une soirée de remplacement en proposant un France-Japon. Pour étoffer le programme, quelques démonstrations avaient été prévues. C’est à cette occasion que j’ai effectué ma première grande prestation. Et c’était donc au stade Pierre de Coubertin. Autant d’excellents souvenirs, tant professionnels que personnels. Pour finir sur un autre registre, tout en restant dans l’activité sportive, il est quand même intéressant de noter qu’au début du siècle dernier, au moment du grand mouvement en faveur du sport qui se dessinait un peu partout, c’était plutôt dans les quartiers « favorisés » de la capitale qu’avaient été construis les principaux lieux de rencontres sportives. Coubertin, Roland-Garros. Comme quoi le sport semblait, dans un premier temps, réservé à une élite. Les choses ont heureusement évolué.
Site du club de ju-jitsu Eric Pariset  www.jujitsuericpariset.com

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