L’enchaînement des 16 Bis

Retour à un article technique avec les « 16 Bis ».

Créé quelque temps après les « 16 techniques », cet enchaînement est venu compléter un panel technique déjà important en offrant des outils d’études et d’épanouissement complémentaires.

Les attaques sont semblables à celles des 16 techniques dans le but de faciliter la mémorisation, prouvant par la même occasion, si besoin est, qu’existent différentes ripostes sur la même attaque. Des ripostes évolutives.

Dans cette suite de techniques se trouvent beaucoup de projections aussi efficaces que spectaculaires, ce qui ne gâche rien.

Certes les projections demandent beaucoup de travail. L’apprentissage, mais aussi les répétitions. Il faudra être patient, mais au-delà de l’efficacité, il y a le plaisir de la réalisation du geste parfait, au bon moment. Un aboutissement qui participe au bien être, à la satisfaction personnelle.

Perfectionnement technique, condition physique, automatismes, précision, voilà les bienfaits de l’étude des 16 Bis et je n’oublie pas le respect des grandes techniques du ju-jitsu, que ce soient les coups, les contrôles ou les projections. Arrêtons nous sur cette famille, justement. O-soto-gari, uki-waza, kata-seoe, sasae-tsuri komi-ashi, harai-goshi, o-soto-otoshi, kani-basami, morote-gari, uchi-mata, tai-otoshi (ce sont les projections que l’on trouve dans l’enchaînement) qui pourrait affirmer que ces grandes projections n’appartiennent pas à notre patrimoine ? A moins de ne pas être capable de les réaliser.

Mais, ce n’est pas tout, l’enchaînement présenté, sans temps d’arrêt entre chaque technique, fera également office de belle démonstration. En 2000, une séquence de la prestation de Bercy  mettait en scène les huit premières techniques effectuées en parfaite synchronisation par deux couples.

En accompagnement de cet article, vous trouverez une vidéo  réalisée en 1992. Elle dissèque chaque technique l’une après l’autre. Comme indiqué plus haut il n’en sera pas de même lors d’une démonstration.

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Anecdote et bon sens

Ce court article propose juste une anecdote savoureuse sur la forme, douloureuse sur le fond. Elle souligne le côté néfaste de certaines pratiques. Celles-ci ne sont pas majoritaires, heureusement.

Il y a quelque temps, alors que j’exerçais encore à Paris, dans le dojo éphémère de la Rue Victor Chevreuil, j’avais inscrit une personne intéressée par l’aspect utilitaire du ju-jitsu. Elles sont nombreuses à franchir les portes d’un dojo pour cette raison, ce n’est pas le climat de violence actuel qui va endiguer ce besoin.

Cette personne avait suivi, durant quelques semaines, les cours avec un enseignant dont je tairai le nom. L’anecdote peut faire sourire, juste par la façon avec laquelle il me l’avait racontée, pour le reste…

L’expérience n’avait  pas été concluante et s’est vite arrêtée, on comprend aisément pourquoi. En effet, voici les propos qu’il m’avait rapportés : « Pour moi chaque séance était une épreuve, j’en sortais fracassé, le lendemain j’avais des douleurs et des bleus partout. Au point de me demander s’il n’était pas préférable de ne pas apprendre à se défendre, quitte (ce sont ces mots) à se faire « casser la gueule » de temps en temps,  plutôt que de subir ce genre de traitement deux fois par semaine ». Curieuse  réflexion, mais pas  dénuée d’un certain bon sens. Il existe des enseignants et des pratiquants qui sont des partisans du « faire comme dans la réalité », je suis heureux de ne pas en faire partie. Les professeurs d’arts martiaux, de sports de combats, de méthodes de self défense, sont et doivent rester des éducateurs sportifs et non des destructeurs. C’est ce qui est indiqué sur la carte professionnelle, à condition d’en posséder une.

Affirmer  qu’on ne combat pas la violence par la violence relève sans doute du poncif, mais il a toute sa place, il n’est jamais inutile d’enfoncer le clou. La capacité à être efficace avec une pratique éducative a fait ses preuves, parmi mes élèves les exemples ne manquent pas, ils sont nombreux à être sortis de fâcheuses situations grâce à leur pratique.

Sans compter qu’une pratique violente ne fera qu’abimer le corps, alors que l’objectif initial dans tout entraînement est de l’améliorer. Ce n’est ni souhaitable pour le corps, ni sain pour l’esprit.

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De la tenue…

« L’habit ne fait pas le moine », un peu quand même !

Par facilité on l’appelle le « kimono », bien que ce nom désigne plus spécifiquement un vêtement d’intérieur.

Dans les arts martiaux, il existe plusieurs appellations qui définissent ce que l’on revêt dans un dojo ; parmi les plus répandues on trouve le judogi, le karategi, le keikogi. Le « jujitsugi » est très peu évoqué. Pour les principaux arts martiaux japonais on peut le nommer tout simplement « dogi ». En Taekwondo, art martial coréen, c’est le dobok.

Quel que soit son nom, cette tenue est importante et ne saurait être négligée ; j’y vois plusieurs raisons.

D’abord, chaque discipline sportive possède son « uniforme » ; il ne viendrait pas à l’idée d’un footballeur de se rendre sur un terrain de foot en judogi.

Ensuite, grâce à sa texture, cette tenue est pratique et hygiénique. Elle est résistante aux différents assauts qu’on lui fait subir. Elle est hygiénique, elle permet d’absorber les litres de sueur produits lors des entraînements.

Elle possède également comme vertu d’effacer toute distinction sociale. On ne frime pas vraiment dans un « gi ». Nous sommes tous égaux pour ces moments d’étude et de partage.

Enfin, dans le combat rapproché, notamment au sol, elle évite une proximité qui peut être parfois gênante et même rebutante pour certains et certaines.

Cette tenue, je la respecte au plus haut point ; n’est-elle pas mon principal « outil de travail » ? Elle est aussi devenue au fil des années ma « deuxième peau ». Parfois elle a même été mon « bleu de travail », comme nous le verrons plus bas.

Certains s’en affranchissent, c’est dommage, surtout dans des disciplines dites « à traditions ».

Malheureusement lorsque je vois des entraînements (d’arts martiaux) se dérouler avec une multitude de tenues : short, t-shirt, survêtement, je ne peux m’empêcher d’être peiné. Je ne pense pas que cette réaction puisse être qualifiée de « vieux jeu ». Le respect et la tradition me paraissent indispensables. Sans respect, sous quelque forme que ce soit, il n’y a plus rien.

S’affranchir de toutes les traditions au nom d’une prétendue modernité ou même d’une soi-disant liberté pourra être sans limite. Si on ne respecte pas un symbole tel que la tenue, pourquoi pas, tant que nous y sommes, ignorer le salut, le bonjour et le merci et ainsi de suite, jusqu’à manquer de respect aux personnes. Sans un minimum de rigueur et d’effort, il n’y a plus ni progrès, ni évolution, ni vie sociale digne de ce nom !

Que l’on ne cache pas, sous des prétextes d’évolution, un manque de rigueur et de respect à l’égard de notre histoire et de notre identité.

Au début des années 1970, à l’initiative du champion de judo néerlandais Anton Geesink, il y eut une tentative de « kimonos de couleurs » qui n’a pas vraiment connu le succès. Ensuite, au début des années 1990, le kimono bleu est apparu lors des compétitions de judo, dans le but de faciliter la compréhension des combats. Dans le même esprit, j’ai moi-même opté pour cette couleur dans mes démonstrations et dans des ouvrages.

Quelques professeurs l’utilisent à l’occasion de leurs cours, cela a été mon cas durant un temps, pour « aérer » mes ju-jitsugi de démonstration, à l’époque où j’en faisais. Une fois cette époque passée, je suis revenu à la pure tradition. Et puis un enseignant doit pouvoir se distinguer davantage par son savoir et son aura que par ses vêtements.

Dans cet article j’évoque les arts martiaux, mais d’autres sports de combats possèdent leur propre tenue (boxe, lutte, etc.), les pratiquants l’arborent fièrement.

Enfin, l’utilisation de la « tenue de ville » (adaptée) pourra être considérée comme un complément à l’étude de la self défense, dans des cours spécifiques. Ce pourra être aussi une approche et une étape avant de rejoindre le monde des budos. Alors : un peu de tenue !

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Les 16 techniques

Dans la suite de l’article de la semaine dernière consacré à l’atemi ju-jitsu, il est assez naturel de revenir sur un enchaînement que j’apprécie particulièrement et qui fait toujours partie de mon enseignement : « Les 16 techniques ».

C’est pour les besoins d’une démonstration présentée à l’occasion des deuxièmes championnats du Monde de judo féminin qui se déroulaient à Paris en 1982 que cet enchaînement a été créé. (A l’époque les championnats masculins et féminins étaient dissociés.)

La méthode « atemi-ju-jitsu » existait déjà, il restait à la diffuser par différents moyens, les démonstrations en étaient un. On m’avait aussi confié en grande partie la responsabilité de ce secteur et notamment à l’occasion de ce « Mondial féminin ». Je devais présenter une prestation dans laquelle le rôle de Tori (celui qui fait « le gentil ») serait tenu par une femme. J’avais parmi mes élèves une personne qui possédait les qualités requises ; elle s’appelait Marie-France Léglise. Pour l’occasion, j’avais endossé le rôle d’Uke (celui qui subit, « le méchant »). Il est utile de rappeler que dans l’étude et la pratique des arts martiaux, les rôles de Tori et d’Uke sont d’importance égale : sans Uke, pas de Tori (le contraire s’impose aussi).

Pour cette occasion j’avais mis au point une démonstration en deux parties. Une première très technique, une seconde plus dynamique, en guise de final.

En première partie étaient démontrées des techniques de défense, d’abord au ralenti puis à vitesse réelle. Nous proposions plusieurs situations d’agressions face auxquelles étaient présentées une variété importante de schémas de ripostes, de composantes et de techniques.

La deuxième et dernière partie était une sorte de « cascade» d’attaques et de défenses dans laquelle les mouvements choisis étaient aussi importants que la vitesse à laquelle ils devaient être exécutés et enchaînés. J’avais retenu deux critères essentiels : la diversité, mais aussi de faire en sorte qu’il y ait le moins de perte de temps possible entre chaque mouvement et évitant les déplacements inutiles.

Très vite, cette fin de démonstration a été retenue pour devenir les « 16 techniques ». Elle a été inclue dans les programmes de grades.

Une simple analyse montre que par l’intermédiaire de ces grandes techniques qui composent l’enchaînement sont démontrés aussi les principes de non opposition, d’utilisation de la force de l’adversaire ainsi que des fondamentaux  mécaniques de bascules et de suppression de point d’appui ; bref, un ju-jitsu fidèle à son histoire et à ses principes.

Il s’agit tout à la fois d’un « outil » technique, d’un moyen d’expression corporel, il permet de peaufiner sa condition physique et ses automatismes, c’est également une belle démonstration de la richesse de notre ju-jitsu.

Chaque technique de cet enchaînement  peut se travailler dans le détail, avant de mettre l’accent sur l’exercice qui consiste à les enchaîner vite et fort.

Mais elle offre aussi au professeur une magnifique boîte à outils.

En effet, en plus de l’étude de chaque technique et de celle de l’enchaînement on peut envisager des réponses  sur différentes réactions de la part d’Uke. Ensuite, on peut étudier des contre prises à chaque technique ; étudier un contre, c’est entrer dans le processus de renforcement de la technique en question, cela nous éclaire sur les points sensibles.

Et ce n’est pas tout. On peut aussi confier aux élèves la « mission » de mettre une réponse de leur choix, différente de l’originale. On peut leur imposer un thème, par exemple que la riposte appartienne à une famille précise : clés, étranglements. On peut aussi lui demander de placer une liaison debout sol, pour les techniques qui n’en possèdent pas.

Faire travailler aussi bien à droite qu’à gauche, n’est pas inutile.

Enfin, un exercice où Tori se défend contre deux Uke qui alternent les attaques, fournira de l’originalité et un sacré renforcement des automatismes et de la condition physique.

La liste n’est pas exhaustive.

Voilà donc un enchaînement qui doit aussi être aussi considéré comme une excellente base de travail ; non pas comme un « couteau suisse », mais plus exactement comme un « couteau japonais ».

La photo d’illustration de cet article est une planche murale des années 1980. Elle n’est pas de bonne qualité, c’est le souvenir qui motive son utilisation. D’autre part, il existe des supports – livres et vidéos – qui présentent cet enchaînement.

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Atemi ju-jitsu, un peu d’histoire

Un peu d’histoire, (Pas si lointaine.)

A la fin des années 1970 le judo devenait très populaire au profit de l’aspect sportif, mais au détriment de l’aspect traditionnel et utilitaire. La mise en place des catégories de poids a permis à davantage de compétiteurs de pouvoir s’exprimer, mais en effaçant un peu le côté mythique et magique « du petit qui pouvait battre le grand ».

Si le judo s’imposait comme une excellente méthode d’éducation physique et mentale en direction des enfants, il perdait de son influence auprès des adultes en quête d’une méthode de self défense. D’autres disciplines, venant d’Orient, commençaient à occuper les tatamis : l’Aïkido offrait un aspect traditionnel recherché par certains et le karaté représentait pour beaucoup un moyen efficace de se défendre, notamment  à l’aide de ses « atemi » (coups portés).

Mon père, Bernard Pariset, après une carrière exceptionnelle de judoka se consacrait à son dojo parisien de la rue des Martyrs. Ainsi, il était à l’écoute de néophytes adultes souhaitant pratiquer un art martial. Or, il constate que les demandes de renseignements affluent en direction… du karaté. Nullement jaloux de cet état de fait – il y avait une section karaté dans le dojo – il pensait néanmoins que c’était dommage, puisque dans  notre discipline existait un secteur qui avait été délaissé : l’atemi-waza.

Fort de ce constat, il réussi à convaincre Henri Courtine, à l’époque directeur technique national de la F.F.J.D.A., de mettre en place une progression ju-jitsu en parallèle à celle du judo et dans laquelle serait revalorisée la famille des coups : « l’atemi-waza ». Pour marquer les esprits, il décida d’appeler cette méthode « atemi-ju-jitsu ».

Il n’était pas question de révolution, mais d’adaptation. Les atémis que l’on retrouvait dans les différentes écoles de ju-jitsu méritaient une remise à jour, les autres disciplines comme le karaté l’avait d’ailleurs opérée, quelques temps avant.

L’idée était très simple : il suffisait de prendre la progression de judo de l’époque et de mettre en face de chaque technique son application en self-défense en la renforçant avec un « atemi », quand c’était utile et possible. Cela n’avait rien d’hétéroclite dans la mesure où les projections puisent leurs origines dans la self défense ; on le prouve facilement en prenant une seul exemple : hiza-guruma sur une poussée de face aux épaules.

L’objectif étant de faciliter la tâche des professeurs en leur  proposant un moyen « clefs en mains » de satisfaire une population qui, soit avait passé l’âge d’affronter un entraînement physique parfois trop important, ou bien tout simplement qui n’en n’avait pas l’envie.

De fait, cette population restait dans la famille « judo ju-jitsu ».

Sur le plan purement technique, je peux attester que les enchaînements coups-projections-contrôles sont d’une parfaite compatibilité et offrent une efficacité incontestable. On restait aussi  dans les mêmes attitudes, au niveau des gardes par exemple, il n’y avait donc aucune difficulté pour passer de l’un à l’autre et inversement : du ju-jitsu au judo et le contraire.

Au milieu des années 1970, le projet s’est concrétisé, il a connu un vrai succès dans les années 1980. Dans beaucoup de dojos on a assisté à l’éclosion de nombreuses sections « atemi-ju-jitsu », avec une quantité de pratiquants dépassant les espérances. Ainsi judokas et jujitsukas se rassemblaient sous une même bannière et sous le même toit, avec deux options, mais un même état d’esprit, une complémentarité et une interchangeabilité constructive.

Malheureusement parfois le succès fait peur et beaucoup y ont vu une concurrence potentiellement  nuisible au judo, alors que l’objectif était exactement l’inverse. Peut-être est-ce que cela a été mal compris ou pas voulu être compris ? Toujours est-il qu’à partir du milieu des années 1990 une gestion radicalement différente a été mise en place. Les programmes des passages de grades sont devenus davantage judo que ju-jitsu et le peu qui restait du ju-jitsu était différent dans la forme et dans l’esprit. Et puis, l’apparition de compétitions d’affrontement direct allait à l’encontre de l’objectif initial, à savoir de proposer une discipline à but non compétitif, comme doit l’être un art martial traditionnel. De fait, l’introduction de compétitions en ju-jitsu peut devenir une concurrence au judo. Et puis, à partir du moment où existent des compétitions dans une discipline, les professeurs ont tendance à n’enseigner que les techniques autorisées dans ces affrontements. Ce qui entraîne la suppression de techniques efficaces en self défense.

En abandonnant l’aspect utilitaire, ou tout du moins en le négligeant, on se prive d’une population qui va voir ailleurs.

Devant ces bouleversements et mon incapacité à me résoudre à abandonner ce que j’avais appris, démontré et enseigné, et ne me retrouvant ni dans la forme, ni dans le fond des nouvelles orientations, j’ai décidé de prendre mes distances en 1995. J’étais dans l’impossibilité de renier mes convictions. Non pas par manque d’ouverture d’esprit, ni de renoncement à évoluer (d’ailleurs de mon point de vue, il ne s’agissait pas d’une évolution) mais, en plus de la fidélité à des convictions, il s’agissait tout simplement de pragmatisme, puisque les clubs qui avaient ouvert de  telles sections connaissaient un énorme succès. Alors, pourquoi ce changement ? Je me pose encore la question.

En illustration de cet article, on trouve les couvertures des premiers ouvrages consacrés à cette méthode. Celui qui présente le travail debout  est de 1976, le second consacré au travail au sol doit dater de 1983.

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Katame-waza, techniques de contrôle

Après l’atemi-waza et le nage-waza, place au katame-waza pour aborder la troisième composante du ju-jitsu.

Dans les techniques de contrôle se trouvent les clefs (kansetsu-waza), les étranglements (shime-waza) et les immobilisations (osae-waza). Ces trois domaines sont utilisés en judo comme en ju-jitsu, avec des objectifs différents.

En ju-jitsu ces techniques marquent souvent la dernière phase d’une défense, après les coups et les projections, mais pas systématiquement, elles peuvent être utilisées directement sur une attaque. En judo elles se concrétisent toujours au sol.

En ju-jitsu, elles peuvent s’appliquer aussi bien debout qu’au sol. Leur efficacité est redoutable et elles permettent parfois de moduler la riposte. A l’aide d’une clef, il est possible de maîtriser un agresseur sans forcément mettre ses jours en danger, ce qui n’est pas inutile ; le respect de la vie et la notion de légitime défense sont des notions à respecter.

Les clefs (kansetsu-waza) consistent à « forcer » les articulations à « contre-sens » pour celles en hyperextension ou aller au-delà des possibilités de flexion pour les clefs en torsion. Le premier groupe appartient aux « gatame », le second aux « garami ». En ju-jitsu self défense existe aussi les torsions de poignet, les clefs de jambes, autant de techniques interdites en judo, pour des raisons évidentes de sécurité.

Concernant les étranglements (shime-waza), l’étude doit être sérieusement encadrée, il est évident que l’issue peut s’avérer fatale. Cependant, comme pour beaucoup de techniques, l’apprentissage est long et avant de posséder une parfaite maîtrise il faut une longue pratique au cours de laquelle on aura acquis de la sagesse et du contrôle. Il y a deux formes d’étranglement : respiratoires et sanguins. Ils se pratiquent essentiellement à l’aide des membres supérieurs, mais les jambes sont aussi de redoutables armes naturelles dans ce domaine, la preuve avec le fameux « sankaku-jime ».

Quant aux immobilisations (osae-waza), elles sont surtout utilisées en judo et uniquement au sol. En ju-jitsu self défense l’intérêt se limite à celles qui emprisonnent également les bras de l’adversaire.

Comme indiqué plus haut, l’efficacité demande beaucoup de pratique, donc de patience, de volonté et de rigueur. Mais ne s’agit-il pas de qualités indispensables dont doit être doté tout étudiant dans les arts martiaux ? *

Bien réaliser un waki-gatame, par exemple, demande énormément de travail. Il y a la précision, la meilleure utilisation des ressources naturelles du corps et pour cela une « forme de corps » que l’on va modeler, un peu comme un sculpteur le ferait avec son « ouvrage ». Les conseils du professeur sont indispensables, mais de longues répétitions le seront tout autant pour « ressentir » la technique.

Côté efficacité, je ne manque de témoignages de personnes agressées ayant pu se sortir de situations très délicates, pour ne pas dire périlleuses, notamment face à des attaques avec armes, grâce au « katame-waza ».

Cela vaut la peine de consacrer du temps à l’étude de cette composante incontournable du ju-jitsu.

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Atemi-waza : technique des coups

Aujourd’hui retour sur un article technique avec l’atemi-waza (la technique des coups). Il s’agit de  l’une des trois composantes du ju-jitsu. Pour rappel, les deux autres sont le nage-waza (la technique des projections) et le katame-waza (la technique des contrôles).

En ju-jitsu, l’atemi-waza possède la particularité de ne pas être (en principe) une finalité, mais un moyen d’y parvenir ; un « coup porté » offre un déséquilibre favorisant l’enchaînement avec une projection ou un contrôle, ou encore les deux.

Logiquement il compose la première partie d’une défense, puisqu’il s’utilise à distance. Un « enchaînement type », se déroulera de la façon suivante : coup, projection et contrôle. Mais ce n’est pas une règle absolue.

L’étude de l’atemi-waza est importante pour trois raisons essentielles.

D’abord pour son efficacité dans le travail à distance. Il est souhaitable d’avoir une bonne maîtrise dans ce domaine aussi bien pour se défendre que pour s’en défendre. Si mon partenaire ne maîtrise pas bien les coups, j’ai peu de chance d’apprendre à me défendre contre ceux-ci. On doit être capable de faire face aussi bien à des coups « sommaires » qu’à des coups « techniques ».

Ensuite, sa pratique est intéressante sur le plan physique, elle permet de travailler la souplesse, la vitesse, et dans les randoris (les exercices d’opposition codifiés) de parfaire sa condition physique. Sans oublier l’aspect ludique que l’on trouvera dans ces affrontements, pour peu qu’ils soient pratiqués avec un parfait état d’esprit.

Enfin, cette pratique procurera ce que l’on appelle le « sens du combat » : le coup d’œil qui favorise les automatismes  d’attaques et de défenses. Ce sens du combat qui peut se transposer d’une forme de science à une autre. Pour être précis, quelqu’un qui a des compétences dans le travail à distance, a de fortes chances d’en posséder aussi dans le corps à corps : savoir saisir le bon moment, l’opportunité.

On pourrait ajouter une quatrième raison de ne pas négliger l’atemi-waza avec l’aspect « expression corporel », grâce à l’esthétisme de certaines techniques. Je ne résiste pas à l’envie de proposer quelques mots du livre « Les chaussons de la révolution ». Certes il s’agit de Boxe Française que l’on appelle aussi la Savate, mais ces mots peuvent s’appliquer à l’ensemble des arts du combat. « Toute bonne technique est belle et gracieuse ; elle est une figure dessinée dans l’espace où efficacité et beauté ne font qu’un. » Marc-Olivier Louveau

Le livre dont la couverture illustre cet article contient différents chapitres qui traitent des méthodes d’entraînement spécifiques à cette composante, mais aussi un enchaînement appelé « les 16 atemis ». Cette « suite » propose 16 défenses sur des coups portés  à l’aide des bras et des jambes, avec des ripostes uniquement en atemi. Une des particularités de cette « sorte de kata » se trouve dans la compatibilité des techniques avec les autres composantes du ju-jitsu. Chaque défense doit pouvoir s’enchaîner avec une projection et/ou un contrôle.

Malheureusement ce livre qui date de 1985 est épuisé, mais sa réédition est toujours envisagée. (En attendant il est possible de faire quelques copies, renseignements par M.P.)

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Violence et brutalité, non-violence et finesse technique

Histoire de bien commencer l’année, je reviens sur un sujet qui me tient à cœur, à savoir la violence et la non-violence et ce qui va avec, c’est-à-dire la brutalité er la recherche de la finesse technique.

Il serait indécent de nier que nous vivons dans un monde violent, dans lequel la brutalité s’exerce bien trop souvent, la brutalité physique, mais aussi la brutalité verbale et comportementale.

Dans notre domaine le rôle du professeur d’arts martiaux est essentiel, il se doit d’être un exemple, sa mission est aussi de combattre ce fléau en proposant un enseignement tout à la fois efficace en matière de self défense, mais aussi riche en valeurs éducatives et non pas destructives.

On peut contrôler un individu en se contrôlant, le maîtriser en se maîtrisant. Les situations ne manquent pas dans lesquelles il faut juste contrôler une personne, sans aller plus loin. Et cela pour différentes raisons. C’est là que l’enseignement reçu au dojo est important sur le plan de la pluralité technique et sur celui de l’état d’esprit.

Sur le plan technique, être capable de faire face à des situations extrêmes, mais aussi à de banales « embrouilles » causées par une personne qui ne réfléchit pas trop à ce qu’elle fait. Donc, on se doit de maîtriser aussi les techniques de contrôle : les clefs et les immobilisations.

Sur le plan de l’état d’esprit, c’est la responsabilité du professeur. C’est à lui de dispenser un enseignement qui favorise, en complément de l’apprentissage et du perfectionnement technique, la sagesse comportementale. Une pratique dans laquelle la brutalité n’a pas sa place, ce qui n’empêche pas un engagement physique important (il ne faut pas confondre les deux), mais avec certaines règles qui protègent l’intégrité physique, même si dans la réalité les règles n’existent pas.

Il ne serait pas sain de s’entraîner avec une violence identique à celle qui règne lors d’une agression. Les cours servent  à renforcer le corps techniquement et physiquement, à l’améliorer et non pas à le détériorer. Une pratique violente n’apportera que des blessures qui forcément entraîneront un manque de régularité, donc de progrès, et surtout elle rebute beaucoup de personnes. On vient – normalement – pour apprendre à ne pas se faire mal, des fois c’est l’inverse qui est proposé ; pour beaucoup ce n’est pas un enseignement, mais un découragement.

Quant au mental, il en est de même : travailler dans une ambiance stressante dans laquelle suinte la violence ne dure qu’un temps. Au dojo, on est là aussi pour se détendre, pour apaiser l’esprit.

Concernant la recherche de la finesse technique, elle n’apporte  que des bienfaits et des satisfactions. D’abord de l’efficacité : « minimum d’efforts et maximum d’efficacité », selon une des maximes de Jigoro Kano. Ensuite,  le plaisir de constater ses progrès est une récompense inestimable.

Certes, cela demande beaucoup de travail, de rigueur et de patience. Ce n’est pas donné à tout le monde, il faut le pouvoir mais surtout le vouloir. C’est ne pas céder à la facilité. Il faut les compétences d’un enseignant, de la volonté et de la rigueur de la part du pratiquant. Non pas pour faire mieux qu’un autre, mais faire mieux que soi-même.

Alors, bonne année, bonne et longue pratique constructive et non pas destructive.

N’oublions pas les fortes valeurs liées aux arts martiaux traditionnels. Même si elles ne sont plus tout à fait dans l’air du temps, elles  le redeviendront.

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Les trois E du ju-jitsu…

Les trois E du ju-jitsu. Efficacité. Education. Épanouissement.

–  Efficacité, bien évidemment. Qui pourrait dire le contraire ? Certes, comme pour toute discipline, cela dépend de celui qui la pratique et surtout de celui qui l’enseigne. Ici, il est question du ju-jitsu dit traditionnel. Non pas à cause du nom, mais parce qu’il englobe toutes les techniques, sans les restrictions qu’un règlement lié à la compétition impose. En effet, toutes les techniques de combat à mains nues sont étudiées et répétées pour faire face à toutes les formes d’attaques. Les techniques sont variées en termes de « familles » (coups, projections et contrôles). Il y a aussi un travail évolutif qui est motivant. Une motivation pour toujours essayer de faire mieux, de ne pas se satisfaire du minimum. Certaines techniques du ju-jitsu sont difficiles à réaliser, surtout si elles ne sont jamais travaillées !!! Mais lorsqu’on les maitrise, on renforce son efficacité. Certes, il faut de la patience. Cependant, pour une parfaite efficacité, les techniques comme les projections et le travail au sol, ne doivent pas être négligées. A l’inverse il existe des techniques de bases très vite assimilables et praticables, pour le grand bonheur des débutants et pour se sortir de mauvaises situations.

–  Education. Dans un dojo qui mérite ce nom, les valeurs éducatives attachées aux arts martiaux sont indiscutables. La traduction de « Dojo » n’est-elle pas « le lieu où l’on trouve la voie » ? La voie qui renforce le mental, qui nous oblige à une rigueur comportementale, la politesse, le respect des personnes et des lieux, l’entraide, etc. Jigoro Kano souhaitait que sa discipline soit aussi une Ecole de Vie ; une méthode d’éducation physique et mentale. Les arts martiaux ne sont pas une passade, mais un Engagement. On fortifie (et on purifie) son corps et son esprit. Physiquement on acquiert ou on entretien une bonne condition physique, de la souplesse, des réflexes. Sur le plan mental, on renforce l’esprit non seulement sur les comportements évidents cités plus haut, mais on développe le goût de l’effort, du sérieux et de la rigueur. Il s’agit d’un ensemble  qui nous aide dans les relations familiales, amicales, sociales et professionnelles.  En résumé, il suffit d’appliquer le Code moral, celui qui est affiché dans les dojos !

– Épanouissement. Là aussi, c’est indiscutable. Bien dans son corps, bien dans sa tête. Voilà un précepte qui ne s’est jamais démenti. De plus, même si les arts martiaux réclament du sérieux dans leur pratique, nous sommes aussi dans les loisirs. Le ju-jitsu  pratiqué de façon éducative, constructive et non pas destructive, procure un réel plaisir ; on s’épanouit ! Ce qui n’est pas négligeable, surtout dans l’époque dans laquelle nous vivons, Expression corporel et l’Esthétisme sont deux E qui s’attachent à ce dernier paragraphe. Ils sont « moteurs » et incitateurs de perfectionnement.

Efficacité, Education et Épanouissement : un trio gagnant.

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Soulac 2024 : une semaine « vacances et ju-jitsu » ?

Cette semaine l’article est consacré à l’éventualité de reconduire l’été prochain le stage de Soulac-sur-Mer. Cela dépendra de l’écho obtenu par cette annonce. N’hésitez pas à vous manifester dès que possible.

Quelques mots sur ce rendez-vous.

En 2022, j’ai renoué avec une tradition, celle du stage estival  à Soulac-sur-Mer. De 1986 à 2010, c’est-à-dire  durant vingt-cinq ans, la station balnéaire située au Nord de la Gironde a accueilli des jujitsukas venus de France et d’Europe pour associer ju-jitsu et vacances le temps d’une semaine.

En 2010 différentes raisons m’avaient  conduit à mettre « sur pause » cette belle habitude. Mais en 2022, nous avons repris le chemin de la Pointe de Grave pour le plus grand bonheur des participants. Il en a été de même l’été dernier.

Avant de décider la reconduction de ce rendez-vous l’été prochain, j’ai préféré faire un petit sondage en interrogeant tous ceux qui ont marqué ces derniers temps leur intérêt pour le ju-jitsu que j’enseigne.

Donc, si une semaine sur les bords de l’Atlantique vous tente (du 11 au 16 août 2024), que ce soit pour vivre une première expérience, qui ne vous décevra pas, ou pour récidiver, merci de me le faire savoir dès que possible, disons au plus tard au mois de janvier. Mail, texto, message privé, etc.

Le stage de Soulac-sur-Mer, c’est une semaine durant laquelle ju-jitsu et vacances se marient à merveille. Trois heures de pratique le matin – une petite heure en extérieur et le reste dans le magnifique dojo de la ville – et les après-midi intégralement consacrés aux vacances.

Côté ju-jitsu, c’est une façon de s’immerger intensivement dans l’art martial, de le découvrir de façon différente et donc complémentaire à la pratique habituelle.

Quant à Soulac, ce n’est pas un hasard si nous y sommes retournés durant tant d’étés.

Que ce soit en célibataire ou en famille, c’est la certitude d’une semaine qui comblera tout le monde. La station balnéaire est en parfaite harmonie avec l’ambiance qui correspond à un stage de cette nature. Nous sommes dans une cité balnéaire à taille humaine. Soulac offre de nombreuses activités secondaires, beaucoup d’espace et puis l’Océan Atlantique et ses kilomètres de plages de sable fin et toutes ces magnifiques villas à l’architecture si particulière. Soulac permet tout à la fois de se distraire et de se reposer. Adultes et enfants, stagiaires ou accompagnateurs seront comblés.

Je suis bien évidement à votre disposition pour tout renseignement complémentaire qui pourrait guider votre choix.

Vous pouvez découvrir Soulac sur le site de la ville. A bientôt !

eric@pariset.net 06 14 60 18 25